Une cinquantaine de personnes se sont rassemblées mardi 15 décembre 2020 devant le cinéma, resté fermé après les récentes annonces gouvernementales. L’incompréhension domine au sein des bénévoles qui se battent depuis deux ans et demi pour faire vivre le lieu.

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"Elle est dans son jus" plaisante Patrick Perret, le président de l’association Plombières Cinéma. Dans la salle, la peinture craque au plafond, le système de chauffage se confond avec des manches à air de paquebots. Sur certains murs, quelques lustres de l’époque résistent à la modernité, trois flèches terminées par une ampoule et protégées par un bouclier. L’époque c’est 1948, quand l’ancien théâtre du casino a été transformé en cinéma.

Gestion associative

Les murs appartiennent à la mairie. En gestion associative depuis deux ans et demi, chaque séance, trois par semaine, mobilise une demi-douzaine de bénévoles. La première année, 3.000 spectateurs se déplacent à Plombières pour une programmation originale et exigeante.

Entre les deux confinements, notre fréquentation était même en forte hausse par rapport à 2019 sur la même période.

-Patrick Perret, président de l'association Plombières Cinéma

350 places assises, strapontins inclus, et même 100 de plus au balcon, "qui ne peut théoriquement pas accueillir de spectateurs parce que la balustrade n’est pas assez haute". Mais bon, selon le président de l'association parfois… "Difficile de refuser du monde". Surtout quand l’association fait venir des réalisateurs pour présenter leurs films en avant-première. Bertrand Tavernier est venu y montrer sa dernière oeuvre, Costa-Gavras était attendu il y a dix jours pour une rétrospective de sa carrière.

"On a dû apprendre à gérer une salle de A à Z : bien sûr on était cinéphile, mais on n’y connaissait rien au fonctionnement d’un cinéma !" rigole aujourd’hui le président de l’association. Il passe en détails les compétences acquises au fil des années, les relations avec les distributeurs, les nouvelles technologies liées au numérique, l’accueil "avec un vrai apéro vosgien, pas des cacahuètes".

Obligée d’annuler les avant-premières prévues, les séances avec les scolaires et les enfants, l’équipe ronge son frein. Elle a rallumée l’enseigne quelques minutes, à la nuit tombée, pour se donner du courage. "Nous sommes le seul lieu culturel à des kilomètres à la ronde, et pendant la saison thermale, les curistes apprécient particulièrement de sortir le soir pour voir un film" ajoute Jean-Charles Contaux, le secrétaire de l’association, "nous sommes déçus, on avait tout prévu pour rouvrir, avec des événements programmés. On espère être entendus, et ouvrir le plus rapidement possible".

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