Jean Antoine est au chômage depuis quelques mois. Excédé de se voir refuser des emplois en raison de son âge, il entreprend un "Tour de France du travail". Objectif : trouver un job à chaque étape. Et prouver, à lui-même et au monde, qu'à 54 ans "on n'est pas foutu". Départ des Vosges le 5 avril.
Jean Antoine, 55 ans, démarre ce vendredi 5 avril 2019 un "tour de France du travail" pour alerter contre ce qu’il estime être « une discrimination à l’âge ». Il s'élancera de Senones dans les Vosges. Alors que les refus d'emploi en raison du sexe, de la race ou du handicap tombent - à juste titre - sous le coup de la loi, il est très courant, et presque admis comme normal, d'être écarté parce qu'on est "trop vieux".
Jean Antoine en fait l'amère expérience depuis quatre mois. Ce gaillard de 54 ans a tout fait dans la vie. Après avoir travaillé comme boulanger (sa qualification à la base), il a exercé des métiers très variés, sans jamais rester très longtemps inactif.
En novembre dernier, il est contraint de fermer le commerce qu'il avait ouvert cinq ans plus tôt avec son épouse. Les affaires ne marchaient plus. Jean s'attend, comme d'habitude, à retrouver du travail en quelques jours. Mais il se heurte à des refus polis dès que son interlocuteur découvre que le candidat est quinquagénaire...
Exaspéré, notre homme a eu l'idée de ce tour de France à vélo, à la fois comme défouloir et pour faire passer son message. Il est soutenu à fond par Sonia, son épouse (qui lui réservera le camping à chaque étape) et par Maximilien, son fiston de 14 ans, qui lui a créé une chaîne Youtube et va gérer sa communication via les réseaux sociaux.
Il est également soutenu par plusieurs sponsors, dont une agence d'intérim qui va faire jouer le réseau pour tenter de trouver un job à chaque étape. Des étapes à trois temps : un jour pour pédaler, un jour pour chercher du boulot... et un pour travailler.
Longtemps pompier volontaire, Jean est costaud. Mais il reconnaît n'avoir pas fait de vélo "sportif" depuis longtemps. Qu'à cela ne tienne : il n'est pas pressé, ce n'est pas la performance qu'il cherche. Et sa rage lui servira de carburant. "Je vais en baver, mais j'irais jusqu'au bout. Je ne lâcherai rien."