Avez-vous l'âme d'un patron ? C'était la question posée à une soixantaine de candidats cette semaine dans les Vosges. Pour la plupart demandeurs d'emploi, ils étaient invités à Epinal, Saint-Dié, Neufchâteau pour vendre, en quatre minutes chrono, leur esprit d'entreprise. A la clé, une formation.

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Patron, c'est un job (presque) comme les autres. Et des besoins, il y en a. Rien que dans les Vosges, des dizaines de chefs d'entreprises vont passer la main. En Lorraine, on évalue ce chiffre à 3.500 patrons de PME dans les 5 ans qui viennent... et la succession n'est pas toujours évidente.
Forts de ce constat, un cabinet comptable et Pôle emploi ont organisé 3 séances de détection dans les 3 bassins d'emploi du département. 45000 mails ont été envoyés ; pas de sélection sur les diplômes ou l'expérience. Les candidats qui ont répondu à l'appel devaient juste avancer leur motivation.

Mais, dira-t-on, pour diriger une boîte il faut des compétences comptables, juridiques, commerciales...
Eh bien justement, les candidats ne postulaient pas directement pour un poste de patron, mais pour une formation. L'Université de Lorraine, partenaire de l'opération, a lancé à la dernière rentrée un diplôme de "repreneuriat" très ouvert (il suffit d'avoir Bac + 3 OU 3 ans d'expérience professionnelle). Les heureux élus suivront cette formation (unique en France !) avant d'être propulsés à la tête d'une PME.


Nous avons assisté au casting "Business talents" à Saint-Dié :

Les candidats à la reprise d'entreprises ont quatre minutes pour montrer leur motivation. ©F3 LOR

La formule peut paraître surprenante. Pour la plupart demandeurs d'emploi, les candidats affrontaient un jury de chefs d'entreprises, experts-comptables, banquiers, avocats... De quoi être impressionné. 
Mais il faut savoir qu'en matière de direction d'entreprise, les canaux habituels du marché de l'emploi sont inopérants. Un patron de PME ne fera jamais de la pub pour dire "j'aimerais passer la main". Par crainte de voir fuir clients, fournisseurs, banquiers, voire même salariés. Et parce qu'ils ont souvent l'impression qu'ils sont seuls à pouvoir faire le job.

La chasse est ouverte

Beaucoup de petits patrons restent donc aux manettes le plus tard possible... jusqu'à l'irréparable. L'actualité vosgienne est pleine de ces petites boîtes qui ferment à l'occasion d'une succession mal préparée.
Banquiers, comptables ou notaires sont donc appelés à détecter les entreprises où le problème de la transmission se pose. En mettant le patron en lien avec un candidat à la reprise pendant qu'il est encore temps, on peut éviter bien des catastrophes. 

D'autres séances de détection auront lieu. L'objectif est de trouver 100 repreneurs dans les Vosges.
 

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