Un plan national pour protéger les 150 lynx boréals vivant en France a été rendu public le vendredi 15 avril. Dans les Vosges, on compte seulement une petite dizaine de félins.
Ce vendredi 15 avril, le premier plan national pour la protection du lynx boréal a été rendu public. Pour Barbara Pompili, la ministre en charge de la transition écologique, ce document vise à "rétablir l’espèce dans un bon état de conservation". Dans les Vosges, on compte une petite dizaine de lynx boréals toujours en vie. C'est le massif où l'animal est le moins présent en France, du fait du braconnage.
Disparu au XXème siècle, puis réintroduit en France, le lynx boréal, également appelé Lynx d’Eurasie est l’un des plus grands félins sauvages présent en Europe. Chasseur solitaire, son impact sur la faune sauvage et domestique est très faible. Considéré comme une espèce en voie de disparition en France (on en dénombre environ 150), il reste pourtant persécuté dans certaines régions d’Europe.
Présent dans le Jura, les Alpes et dans les Vosges, la situation des quelques lynx vivant en France est qualifiée de "préoccupante" et "contrastée" selon les massifs pour Barbara Pompili. Dans le plan national qu’elle a présenté récemment, elle met un point d’orgue sur sa volonté de "faciliter les échanges de population entre les massifs".
Il y encore trois ans, il restait seulement trois ou quatre lynx dans les Vosges.
Jean-Claude Odille, référent de l'association Férus pour l'Alsace et la Lorraine
Pour mener à bien ce projet de protection de l’animal, le ministère de la transition écologique mise sur un travail sur les collisions routières et compte renforcer la lutte contre les destructions illégales. Cela pourra passer par une réintroduction de l’espèce dans plusieurs forêts, notamment dans les Vosges après des expériences scientifiques.
Des idées saluées par Jean-Claude Odille, référent pour l’association Férus en Lorraine et en Alsace : "la situation est critique, il y a encore trois ans il restait seulement trois ou quatre lynx dans les Vosges, aujourd’hui, il y en environ dix grâce à la réintroduction faite par l’Allemagne dans la forêt du Palatinat, mais dix lynx c’est rien du tout !" Pour ce bénévole très actif de l’association, il faudrait réintroduire au moins une trentaine de lynx dans la forêt vosgienne pour assurer sa survie.
Eduquer pour préserver la faune sauvage
Mais selon lui, la survie de l’espèce passe aussi par la sensibilisation auprès des populations qui pourraient être amenées à côtoyer l’animal.
"Dans les Vosges, le lynx n’est pas toujours le bienvenu. Les chasseurs pensent qu’il va prendre toute la superficie, et les éleveurs ont peur pour leur bétail" explique-t-il avant de prendre la défense de l’animal. "Le lynx a besoin d’espace mais n’est pas du tout agressif envers l’homme. De plus quand il tue un chevreuil, il va s’en nourrir pendant plusieurs jours donc il n’est en rien le concurrent des chasseurs".
Ce plan national de protection devrait notamment renforcer la surveillance contre le braconnage dont est régulièrement victime le félin. "Ce sont notamment les chasseurs qui le traquent, pour ne pas qu’il empiète sur leur terrain de chasse, mais au final, très peu empaillent, c’est presque uniquement une question de chasse" raconte Jean-Claude Odille.
Le référent de l’association Férus émet quelques réserves sur ce plan national qui court sur la période 2022-2026,. Le résultat de l’élection présidentielle devrait donner le la à cette nouvelle réglementation.
