Le passage de la dépression Aurore dans la nuit du mercredi 20 au jeudi 21 octobre est un nouveau coup dur pour les habitants du secteur de Chézy-sur-Marne dans l'Aisne : en juin dernier, d'importantes chutes de grêle avaient endommagé des centaines de maisons.
En juin dernier, des grêlons "de la taille de balles de golf" frappaient les toitures de La Chapelle-sur-Chézy dans l'Aisne, causant d'importants dommages que des bâches étaient venues recouvrir. Ces toiles, la tempête Aurore s'est chargée de les soulever dans la nuit du 20 au 21 octobre, réveillant par la même occasion de douloureux souvenirs chez les habitants du village.
De nombreux résidents ont passé une nuit blanche et expriment au matin le sentiment d'un sort qui s'acharne. "Il n'y a plus rien, plus de bâches, déplore une femme devant sa maison au toit dénudé. Tout est à découvert derrière. Ça pleuvrait dans la maison s'il y avait de la pluie." Alors que les travaux de réparation n'ont pas encore eu lieu sur beaucoup d'habitations, "c'est du stress, de l'angoisse depuis des mois et des mois, et ça ne s'arrête pas", ajoute-t-elle.
"On n'a plus de bâche, décrit une autre. On a un grand trou sur notre toit. Les cordes ont cédé. Là, on espère avoir une intervention des sapeurs-pompiers pour au moins qu'ils nous rebouchent ce trou." Leur intervention, ainsi que celle des couvreurs, a commencé dans la matinée mais des renforts sont attendus pour répondre à l'ensemble des demandes. Selon la maire de la commune, Patricia Loiseau, la quasi-intégralité des installations sur les toitures est à reprendre.
C'est sérieux sur les maisons qui étaient encore bâchées ou en cours de toiture. J'ai recensé ce matin 42 maisons qui ont été de nouveau sinistrées par la tempête de cette nuit. J'en ai 21 qu'il faut rebâcher en urgence. Pour le reste, des couvreurs étaient déjà sur place ou les maisons sont vides.
Délais de traitement des dossiers, pénurie de matériaux : les travaux de réparation se font souvent attendre et des habitants nous faisaient part il y a une semaine de leurs craintes à l'approche de l'hiver. Ce premier épisode venteux de la saison est venu les confirmer. Dans la commune voisine de Reuilly-Sauvigny, Carole Agnus a été réveillée à 4h du matin par le bruit et semble encore ébranlée. "Je me suis dit : "Ce n'est pas possible, c'est encore pour notre pomme." Là, la bâche est en train de partir."
Alors qu'elle n'attend plus un début de chantier "avant l'an prochain", sa famille et elle se disent désormais "peut-être obligés de quitter la maison." La tempête Aurore a été accompagnée, dans le sud de l'Aisne, par des rafales allant jusqu'à 114 km/h à Blesmes. Plusieurs milliers de foyers ont été privés d'électricité et de nombreux retards ou interruptions de trafics étaient à signaler sur les lignes ferroviaires. Ce jeudi matin, la vigilance orange aux vents violents a été levée par Météo France pour les trois départements picards.