Bridgestone-Béthune : un accord a été signé entre la direction et les syndicats, après cinq mois de négociations

L'intersyndicale de l'usine Bridgestone à Béthune a signé le plan de sauvegarde de l'emploi présenté par la direction, dans la soirée du vendredi 12 février. C'est la fin de cinq mois de négociations. 

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Cinq mois après le choc de l'annonce de la fermeture de l'usine Bridgestone, un compromis a été signé, vendredi 12 février, par la direction et les sept syndicats du site.

Le fabricant de pneus, qui employait 863 personnes, salue dans un communiqué un "accord unanime" qui prévoit l'accompagnement social des salariés, alors qu'aucun projet de reprise totale du site ne semble émerger.

Une victoire amère pour les salariés

Cet accord, présenté en janvier, a été salué par Me Ducrocq, l'avocat de l'intersyndicale, comme "une vraie réussite" et un résultat "sans comparaison possible avec ce que l'on voit habituellement". 

Les salariés n'ont pas pu empêcher la fermeture de l'usine, mais ils ont fait plier le fabricant japonais de pneumatiques sur les conditions financières de ces départs. Sur les 863 salariés, 100 partent en pré-retraite. Les autres vont pouvoir bénéficier d’une période de formation de 24 mois. Plusieurs cabinets de reclassement – une cinquantaine de personnes – sont déjà au travail.

Une indemnité moyenne de 106 000 euros

Les salariés de Bridgestone-Béthune vont toucher chacun une somme de 46 500 euros, plus 2500 euros par année d’ancienneté. Cette indemnité leur sera versée en deux temps : la moitié de suite et l’autre après la signature d’un document par lequel ils renoncent à toutes actions en justice contre leur ancien employeur.

Les salariés licenciés partent donc en moyenne avec une indemnité de 106 000 euros. C’est beaucoup plus que les 17 000 euros - pour 20 ans d’ancienneté - que ces salariés auraient dû toucher s’ils avaient perçu la prime légale.

Après une dernière réunion du Conseil économique et social (CSE) le 26 février, le plan sera transmis pour homologation à la Direccte (Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi).

Une fermeture jugée "incompréhensible sur le fond" par le gouvernement

Ces négociations avaient commencé dans la défiance. Mi-septembre, l'annonce brutale de la fermeture du site a suscité une vive indignation politique, dans une région déjà assommée par la fermeture de deux autres sites de fabrication de pneus : Continental dans l'Oise (683 salariés en 2010) et Goodyear à Amiens-Nors (1.143 salariés en 2014). 

Pour justifier la "cessation totale d'activité" à l'horizon du "deuxième trimestre 2021", Bridgestone a invoqué des "problèmes de marché structurels", une surcapacité de production en Europe et la concurrence des marques asiatiques à bas coûts. Le gouvernement, lui, esr rapidement monté au créneau, dénonçant une "trahison de confiance" et une décision "incompréhensible sur le fond".

Puis, il a accusé le groupe nippon d'avoir "désinvesti" l'usine de Béthune "en faveur de ses autres sites européens, entraînant mécaniquement un déficit de compétitivité". De son côté, le président des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, parlait d'un "assassinat prémédité".

Une reprise totale "peu probable"

En vertu de la loi, Bridgestone doit désormais chercher un repreneur pour le site. Si la direction a annoncé, mardi 9 février, que la reprise totale de l'usine de Béthune était "peu probable", plusieurs sociétés ont manifesté leur intérêt pour la création d'un "parc industriel multi-activités", représentant "un potentiel de 335 à 458 salariés"

L'usine doit fermer ses portes le 2 mai. Seule une procédure judiciaire, lancée par une cinquantaine de salariés de l'usine - les "Affranchis de Bridgestone"-, pourrait l'empêcher.

Leur avocat, Fiodor Rilov, a attaqué l'entreprise devant le tribunal administratif de Lille, pour prouver une rupture abusive du contrat qui lie Bridgestone France et la maison-mère en Europe. La décision est attendue le 23 février.

 

 

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