Covid-19 : Belgique, Royaume-Uni, Pays-Bas... comment nos voisins gèrent-ils la rentrée et les mesures sanitaires ?

Masque obligatoire, gel à l'entrée, rentrée scolaire ou en entreprise... Nos voisins n'ont pas forcément pris les mêmes mesures que nous.

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En France, la lutte contre la propagation du Covid-19 se durcit à nouveau, à l'approche de la rentrée, avec l'obligation du port du masque dans les entreprises (à compter du 1er septembre) et dans les rues d'un nombre croissant de communes. Les élèves, de retour en classe le 1er septembre, n'y échappent pas non plus avec le port du masque obligatoire dès 11 ans, même lorsque la distance de sécurité d'un mètre est respectée.

Sommes-nous les seuls à prendre ces mesures ? On s'est penché sur les différentes mesures mises en place par les pays qui jouxtent les Hauts-de-France.

En Belgique

Nos voisins belges comptent, dans le bilan de ce lundi 24 août, 9992 morts liés au Covid-19 pour 81 842 cas de contamination au total. Il s'agit du pays affichant, au monde, le plus grave bilan rapporté à sa population, avec 86 décès pour 100 000 habitants.

Après avoir subi un léger rebond de l'épidémie, à la mi-juillet (quelques semaines avant la France), le nombre de nouvelles contaminations est désormais en baisse, et concerne principalement la région de Bruxelles.

Port du masque : à peu près similaire

Les mesures prises en Belgique sont à peu près les mêmes qu'en France. Ainsi depuis 11 juillet, le masque est obligatoire dans les lieux clos, et depuis le 23 juillet dans "tout endroit à forte fréquentation" ; comprendre par là : marchés, rues commerçantes ou bâtiments publics.

Mais là où les collectivités françaises ont progressivement rendu obligatoire le port du masque dans des rues spécifiques (Lille dès la fin juillet, puis des départements et communes toujours plus nombreux), en Belgique il n'y a que la région de Bruxelles qui ait pris cette décision, le 12 août. Les cyclistes, d'abord concernés, ont finalement pu rouler sans masque.

Rencontres et événements : une "bulle" de 5 personnes

La Belgique avait mis en place un système de "bulle" au sortir du confinement, pour les personnes de confiance que l'on peut voir de façon rapprochée, sans masque ni distances de sécurité. Cette bulle est passée de 15 personnes début juillet à 5 personnes, avec le récent rebond de l'épidémie.

En revanche, alors qu'il était jusque-là impossible de faire ses courses en groupe – une seule personne du groupe était autorisée à entrer dans les magasins, afin d'éviter leur saturation – cette limite a été augmentée à deux individus.

Quant aux événements sportifs, culturels ou religieux, la jauge maximale est de 200 personnes en intérieur et de 400 personnes en extérieur. Le port du masque reste obligatoire pendant ces événements.

Rentrée des classes : "normale", mais adaptable

Le gouvernement de Sophie Wilmès l'a annoncé jeudi 20 août : la rentrée scolaire sera la plus normale possible, avec cinq jours de présence par semaine. 
Cette rentrée se fera sur deux codes couleur : "jaune" dans la plupart des écoles, correspondant à un risque faible. En revanche, dans les communes où la situation est plus tendue, il sera possible de passer au code "orange", synonyme d'un enseignement hybride présentiel / à distance, pour l'équivalent des classes allant de la fin du collège au lycée.

Le port du masque sera par ailleurs obligatoire pour les élèves de plus de 12 ans (ainsi que pour les enseignants). Certaines activités extrascolaires vont également être adaptées.

En entreprise : le télétravail "hautement recommandé"

"Le télétravail à domicile est hautement recommandé dans tous les entreprises, associations et services, quelle que soit leur taille, pour tous les membres du personnel dont la fonction s'y prête", peut-on lire sur le site fédéral consacré à l'emploi

Dans les cas où il est impossible de mettre en place le télétravail, les entreprises doivent s'arranger pour faire respecter les distances de sécurité, qui en Belgique sont d'1,5 mètre.

Voyages à l'étranger : zones oranges et rouges

La Belgique classe différents pays en zones orange ou rouge. Toute personne revenant en Belgique depuis l'étranger doit remplir un "Public Health Passenger Locator Form" dans les 48H. De plus, s'il rentre d'une zone rouge, il doit se faire tester et rester en quarantaine, même si elle ne présente aucun symptôme. Dans le cas d'une zone orange, il s'agit d'une recommandation, et non d'une obligation.

Le Royaume-Uni, les Pays-Bas ou encore l'Allemagne comptent parmi les zones oranges. En France, les départements de Mayenne et les Bouches-du-Rhône sont en rouge, de même qu'une partie de l'Espagne.

Au Royaume-Uni

Le Royaume-Uni est le cinquème pays le plus touché au monde, avec 41 429 victimes du coronavirus (une nouvelle méthode de comptage a revu le précédent chiffre à la baisse), et affiche le plus lourd bilan (non rapporté à la population) en Europe. Particulièrement frappés au printemps, nos voisins se relèvent doucement mais doivent affronter une grave récession avec de nombreuses suppressions de postes.

Port du masque : moins strict

En Angleterre, le port du masque n'est obligatoire, pour les personnes âgées de plus de 11 ans, que dans les espaces publics clos, tels que les commerces, les banques, les bureaux de poste, etc. ainsi que dans les transports en commun et les aéroports. Dans les cafés, il doit être porté au moment de passer commande, mais peut évidemment être retiré pour manger ou boire.

En revanche, le masque n'est pas nécessaire pour accéder à un restaurant, un pub ou une salle de gym. Il est également optionnel chez les coiffeurs, les salons de beauté, dans les cabinets de dentiste ou bien d'opticiens.

Des spécificités existent en fonction des régions. Le port du masque n'est pas obligatoire au Pays de Galles, alors qu'il l'est en Ecosse dans les commerces et les librairies (mais pas dans les cafés, restaurants, pubs ou banques) ainsi qu'en Irlande du Nord dans les magasins et les espaces publics clos.
Rencontres et événements : des variations locales

À Londres, par exemple, les habitants ne peuvent rencontrer que jusqu'à 6 personnes – en-dehors de leur entourage – s'ils sont à l'extérieur, mais aucune limite ne s'applique pour les membres d'un même foyer. 

Rentrée des classes : un "devoir moral" pour Boris Johnson

Le Royaume-Uni, durement éprouvé par la crise, n'a pas pu faire retourner tous ses élèves à l'école avant les vacances d'été. Qu'à cela ne tienne : le gouvernement britannique a fait de la rentrée des classes pour tous son cheval de bataille. "C'est notre plan que tous les élèves, de tous les niveaux, retournent à l'école à plein-temps dès le début du trimestre d'automne", peut-on lire (en anglais) dans le plan gouvernemental consacré à la rentrée scolaire.

Le Premier ministre Boris Johnson en a même fait un "devoir moral", et lancé une campagne visant à rassurer les parents d'élèves à travers une campagne #backtoschoosafely ("de retour à l'école en sécurité").

Si l'on en croit le plan, il est demandé aux écoles de tout faire pour favoriser le retour des élèves en cours (sans aide financière du gouvernement, à l'heure actuelle). Les horaires de début et de fin des cours doivent également être étalés pour éviter les rassemblements, sans pour autant réduire le nombre d'heures de cours. Dans un premier temps, le port du masque n'était obligatoire qu'à bord des transports scolaires pour se rendre à l'école. Londres a finalement fait volte-face en les rendant obligatoires dans les collèges, pour les élèves âgés de plus de 12 ans.

En entreprise : du télétravail, ou bien 2 m de sécurité

Le télétravail est également encouragé au Royaume-Uni. La différence, c'est que s'il est impossible à mettre en place, les employeurs doivent assurer une distance de sécurité de deux mètres entre leurs salariés, soit le double de celle préconisée en France.

Voyages à l'étranger :

Le Royaume-Uni a établi une liste de pays appartenant à un "travel corridor" et pour lesquels il n'est pas nécessaire de s'isoler pour une quarantaine de 14 jours. La plupart des pays européens faisaient initialement partie de cette liste, mais la France en a été retirée à compter du 15 août, forçant les voyageurs de retour du territoire français à s'isoler dès leur arrivée.

Parmi les autres pays ciblés par cette quarantaine, on retrouve notamment la Belgique, les Pays-Bas, Monaco, l'Autriche, la Croatie ou Malte.

Aux Pays-Bas

Les Pays-Bas ont été relativement épargnés par la pandémie, avec un bilan s'éblissant à 6200 morts pour 66 554 cas d'infections de Covid-19. Pourtant, comme en Belgique, les chiffres de contamination ont connu une légère hausse au début du mois d'août.

Port du masque :
À l'exception d'Amsterdam, où le masque est obligatoire depuis le 5 août dans plusieurs rues (voir la carte), le port du masque est beaucoup moins répandu qu'en France ou en Belgique. Il est surtout exigé à bord des transports en commun (au-dessus de 13 ans), sous peine d'amende, mais pas dans les commerces et bâtiments publics.

En revanche, d'autres mesures peuvent être appliquées. "Dans les environnements intérieurs où les visiteurs se déplacent dans de petits espaces, comme les magasins ou les musées, il n'y a pas de limite au nombre maximum de personnes. Mais les propriétaires des lieux doivent s'assurer qu'ils n'y ait pas trop de monde", peut-on lire (en anglais) sur un site gouvernemental.

Cela passe, pour certaines enseignes de grande distribution telles que Jumbo ou Albert Heijn, par une limite d'une personne par groupe dans le magasin. Des salariés veillent également à ce que les nouveaux venus se désinfectent les mains avec le distributeur de gel hydro-alcoolique à l'entrée. Certains hôtels prennent même la température de leurs clients à leur entrée.

Par ailleurs, les cafés, bars et restaurants doivent désormais demander à leurs clients de leur fournir des informations permettant de les contacter (adresse, numéro, etc.) dans l'éventualité où un cas de Covid se déclarerait plus tard dans l'établissement. Il est toutefois interdit de refuser l'entrée à un client qui refuserait de transmettre ces informations, précise le gouvernement.

Rencontres et événements :

Pour les rencontres ou les soirées, "il est vivement recommandé de limiter les invités à domicile, tant en intérieur qu’en extérieur, à 6 personnes (à l’exclusion des enfants jusqu’à 12 ans)", indique le consulat de France. La distance de sécurité (1,5 mètre) doit également être respectée.

À Amsterdam, les musiciens et artistes de rue ont interdiction de se produire. 

Rentrée des classes 

Aucun dispositif particulier n'est prévu pour la rentrée scolaire : "Toutes les écoles primaires assurent le nombre habituel d'heures de classe à tous les enfants", indique encore le gouvernement (en anglais). "Après les vacances d'été, les écoles du secondaire (..) seront capables d'assurer le nombre habituel d'heures de classe à tous les élèves."

En entreprise 

Là encore, "le télétravail devra continuer autant que possible à être privilégié", indique le consulat de France. S'il n'est pas possible de le mettre en place, l'employeur doit échelonner les heures de travail, et garantir une distance de sécurité d'1,5 mètre entre les sièges.

Voyages à l'étranger :

Le Pays-Bas a lui aussi mis en place des zones "orange" : les personnes qui en proviennent doivent observer une quarantaine de 10 jours (qui était auparavant de 14 jours).

En France, Paris et le département des Bouches-du-Rhône sont les seules zones concernées (voir la carte). L'Irlande, la Suède, la Finlande, les Balkans et une partie de l'Espagne sont également en orange.
 
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