REPLAY. Régionales 2021 Hauts-de-France : ce qu'il faut retenir du débat de l’entre-deux-tours sur France 3

Revivez le débat de l'entre-deux-tours des élections régionales dans les Hauts-de-France entre les 3 candidats qualifiés : Xavier Bertrand et sa liste soutenue par la droite, Sébastien Chenu du Rassemblement national et Karima Delli pour l'union de la gauche et des écologistes.

L'essentiel du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve le meilleur de l'info régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en lien avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "L'essentiel du jour : notre sélection exclusive". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Au terme d’un premier tour dimanche dernier qui a enregistré une abstention record, trois candidats sont qualifiés pour le second tour des élections régionales dans les Hauts-de-France. Xavier Bertrand, président sortant, est largement arrivé en tête avec 41,39% des voix.

En seconde position, le candidat du Rassemblement national Sébastien Chenu totalise 24,37% des suffrages. La liste de la gauche unie et des écologistes portée par l’eurodéputée Karima Delli complète le podium avec 18,99%.

Ce qu'il faut retenir du débat

Impossible de commencer le débat sans réagir aux inondations qui ont frappé Beauvais et certaines communes de l’Aisne. Les trois candidats ont adressé leurs pensées à la famille d’Eliot, 17 ans, dont le corps a été retrouvé dans le Thérain ce mercredi 23 juin en d’après-midi. Les têtes de liste ont ensuite été invitées à présenter la photo d’une personnalité qui a compté dans leur vie politique.

Le président sortant à la tête d’une liste soutenue par la droite a choisi une photo de lui aux côtés de Jacques Chirac. "C’est avec lui, pour lui que je me suis engagé en politique à 16 ans, a commenté Xavier Bertrand. Il aimait la France et il aimait les Français".

Candidat du Rassemblement national, Sébastien Chenu a choisi une photo de son amie proche et présidente de son parti. "C’est Marine Le Pen avec les ouvriers de Whirlpool. Cette photo elle porte un double symbole : un désastre industriel et Marine Le Pen au milieu du peuple du monde du travail. C’est une façon de dire qu’elle n’a jamais lâché le camp du travail".

Karima Delli, à la tête de l’union de la gauche et des écologistes, a choisi une photo de Pierre Mauroy et Marie-Christine Blandin. "Vous y voyez deux grandes personnalités du Nord : Pierre Mauroy, ancien premier ministre symbole des conquêtes sociales et Marie-Christine Blandin, première femme à diriger la région Nord Pas-de-Calais. Elle a été élue alors que personne ne l’attendait".

  • Abstention

Tous les candidats ont ensuite déploré l’abstention record enregistrée dimanche dernier. "Le taux d’abstention, ce n’est pas de la faute des électeurs, c’est de la responsabilité des politiques", a rappelé Xavier Bertrand. Il avance une raison à cette abstention, le millefeuille entre les différentes collectivités : communes, intercommunalités, département, région, État et Europe.

"Le taux d’abstention, ce n’est pas de la faute des électeurs, c’est de la responsabilité des politiques".

Xavier Bertrand, président des hauts-de-France et tête de liste "Se battre pour vous"

Pour Karima Delli, "on ne peut pas changer la vie des gens sans les gens (…)". Si elle est élue présidente de région, elle mettra en place "une convention citoyenne pour le climat (…) et des initiatives citoyennes à partir de 5 000 signatures. Il faut rouvrir les portes et les fenêtres du conseil régional".

Sébastien Chenu pointe du doigt ce qu’il appelle "le système" comme raison majeure du faible taux de participation. "Si nous sommes là avec ces chiffres exceptionnels, le système tire bénéfice de cette abstention. Ils en tirent tellement de bénéfice que le président de la République Emmanuel Macron va voter pour Xavier Bertrand dimanche prochain".

  • Pouvoir d’achat

Alors que plus d’un million d’habitants des Hauts-de-France vivent sous le seuil de pauvreté, la thématique du pouvoir d’achat a été largement abordée. La mesure phare de Xavier Bertrand est tournée vers les jeunes : il propose de financer le permis de conduire à 90% pour les jeunes engagés dans un cycle de formation ou l’accès à l’emploi, la clé selon lui pour qu’il n’y ait pas de frein à la mobilité, notamment dans les zones rurales. Il l’assure, s’il est réélu président, cette mesure sera votée dès juillet 2021. "Cela coûtera 10 à 15 millions d’euros par an".

À gauche, Karima Delli met en avant ses propositions "concrètes" : la mise en place de la gratuité des transports en commun pour les moins de 26 ans, sa première mesure si elle est élue présidente de région. Mais également un "vaste" plan de rénovation thermique des logements ou encore un revenu de solidarité pour les jeunes, "à hauteur d’environ 500 euros par mois (…) et destiné en priorité pour les 15 000 jeunes qui sont éloignés de la formation".

Côté Rassemblement national, Sébastien Chenu rappelle que "les gilets jaunes ont mis au-devant de la scène la thématique du pouvoir d’achat", se demandant "où en sommes-nous aujourd’hui ? " Il pointe du doigt les politiques nationales qui impactent directement le pouvoir d’achat aujourd’hui, notamment la réforme des retraites soutenue selon lui par Xavier Bertrand. Sa première mesure concernera le fléchage de 55 millions d’euros pour le pouvoir d’achat des habitants. "Nos propositions : développer l’emploi en prenant en compte la période d’essai de trois mois" ou encore "développer l’investissement public parce que ça crée de l’emploi, de la croissance et ça profite aux TPE PME". Xavier Bertrand a dénoncé "un torrent de démagogie".

  • Environnement

Lorsque la thématique de l’environnement a été par la suite abordée, Karima Delli a dénoncé des photos postées par des chasseurs sur les réseaux sociaux représentant son affiche couvertes de traces de sang. "Je n’ai pas peur de vous et je continuerai", a-t-elle déclaré.

La candidate de la gauche unie propose par ailleurs de passer la part du bio de 2 à 25% dans les Hauts-de-France, d’arrêter la bétonisation des sols et de mettre en place une convention citoyenne pour le climat pour les six prochaines années avec des citoyens tirés au sort. "Ce n’est pas de l’écologie punitive que l’on veut, c’est de l’écologie positive", a rétorqué Sébastien Chenu.

À la question : "financerez-vous la construction de nouvelles éoliennes ?" La réponse est « oui » pour Karima Delli, « non » pour Sébastien Chenu et Xavier Bertrand. "Nous voulons un référendum pour un moratoire sur les éoliennes", a déclaré le candidat d’extrême-droite. Le président sortant a quant à lui affirmé qu’il financerait les associations anti-éoliennes et ferait tout pour bloquer les nouveaux projets. Karima Delli a rappelé qu’il fallait respecter les accords de Paris et défend un mix énergétique entre les différentes énergies renouvelables.

Vous pouvez revoir le débat de l'entre-deux-tours animé par nos journalistes Virna Sacchi et Dominique Patinec :

Xavier Bertrand distance largement les deux autres candidats

Trois candidats, pour trois projets radicalement différents. Mais un objectif commun : prendre les rênes de la région pour les six prochaines années. "Se battre pour vous", liste soutenue par les Républicains et l’UDI, a créé la surprise avec un score écrasant et semble avoir accumulé une avance difficilement rattrapable par les outsiders. D’autant plus que l’actuel ministre Laurent Pietraszewski n’a pas réussi à hisser la liste qu’il conduisait au nom de la majorité présidentielle au-delà des 10%.

Conséquence : impossible de se qualifier au second tour. Sans tergiverser, le marcheur a annoncé qu’il voterait pour Xavier Bertrand ce 27 juin et a appelé tous ses électeurs à faire de même. Malgré ce soutien, le candidat de la droite assure que rien n’est joué.

Un constat partagé par l’actuel député d’extrême droite du Nord, à la tête de la liste "Une région qui vous protège", croit encore en ses chances. Sébastien Chenu a appelé ses électeurs à "se bouger" et compte sur l’importante réserve de voix acquise au Rassemblement national : en 2015, Marine Le Pen alors candidate du Front national pour les régionales avait recueilli 909 025 voix. Cette année, 324 246 électeurs ont glissé un bulletin Sébastien Chenu dans l’urne.

La gauche unie lance un appel "solennel" à un "sursaut citoyen" et à la génération climat pour renverser la vapeur et placer en tête la liste "Pour le climat, pour l’emploi". Un discours tenu par la tête de liste Karima Delli devant les caméras, même si colistiers et militants expliquent que la victoire semble compliquée. Après six ans d’absence dans l’hémicycle régional, la gauche et les écologistes s’assurent néanmoins d’un retour. Reste à savoir combien de conseillers régionaux siégeront au soir du deuxième tour. 

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information