Environ 300 étudiants ont manifesté mercredi après-midi à Lille pour protester contre les violences qu'ils attribuent à l'extrême droite à l'université, avant un face-à-face tendu entre la police et une cinquantaine de militants antifascistes.
Après une première manifestation mardi soir de 200 personnes, 300 étudiants ont marché mercredi après-midi dans les rues de Lille, portant des banderoles telles que "Pas de fachos dans nos quartiers, pas de quartier pour les fachos" et chantant des slogans comme "Solidarité avec Montpellier".
La cinquantaine de militants antifascistes en tête de cortège a fait un détour vers la gare de Lille-Flandres et fait irruption sur les quais, à quelques mètres des trains. Les CRS les ont repoussés avec une charge et des gaz lacrymogènes, et les manifestants ont battu en retraite vers un autre quartier de Lille.
La police a procédé à deux interpellations, a-t-on appris de source proche du dossier.
Plaintes et provocations
L'Université de Lille avait fermé ses portes à mi-journée afin de prévenir toutes tensions dans ses locaux. La manifestation avait commencé dans le calme vers 14H00. Héloïse, 22 ans, étudiante en droit, a dénoncé à l'AFP "les violences graves et le soutien du doyen de Montpellier qui a laissé rentrer des fachos pour frapper les étudiants". "On n'est même plus en sécurité à la fac".
Selon Camille, 20 ans, "les violences étaient déjà là depuis quelques années mais c'est devenu plus médiatique, même si c'est la première fois que ça va aussi loin". "Il ne faut pas que ça devienne le sujet de notre lutte", s'inquiète Nicolas, étudiant à Sciences-Po Lille. "On est contre la sélection à l'université, les réformes éducatives, la privatisation du rail..."
Il a été témoin, lundi soir, "d'agressions de camarades sortis d'assemblée générale", puis mardi soir "de provocations de militants d'extrême droite".
Deux plaintes d'étudiants, dont l'un de Génération identitaire, ont été déposées à Lille pour violences aggravées contre des militants d'extrême
gauche, a-t-on appris mercredi auprès de la préfecture du Nord.