Cette année, pas d'objectif Top 5, contrairement à la saison dernière. "Le Top 10, et puis on verra" a annoncé Gérard Lopez, entre autres choses.
Le répit a été de courte durée au LOSC. "Un entraîneur a très très peu de vacances, encore moins quand on sort d’une saison comme la nôtre" souriait Christophe Galtier. Après la reprise de l'entraînement, mercredi au domaine de Luchin, le club lillois a réinvesti ce jeudi midi sa salle de presse pour faire le point sur l'été et la saison à venir.
Des sourires, une petite blague de-ci de-là, l'humeur était guillerette, loin des mines graves de la fin de saison. "On est optimistes, on a appris de nos erreurs" annonce d'emblée le président Gérard Lopez, que l'on n'avait pas vu se livrer à l'exercice de conférence de presse depuis bien longtemps.
Vers une équipe plus mûre
Le LOSC, une équipe trop jeune et qui manque de cadres expérimentés ? Cette critique, répétée la saison dernière contre les Dogues, devrait rester au vestiaire si les dirigeants du club arrivent à renouveler leurs effectifs. "Vous dire que je souhaite repartir avec un effectif aussi jeune, ce serait vous mentir"a noté Christophe Galtier.
"J'ai pas l'habitude de reprendre les saisons avec l'effectif qui est en place"a-t-il également prévenu, ajoutant qu'"on a ciblé qu’il nous fallait des joueurs d’expérience, et les joueurs d’expérience c’est quand même la colonne vertébrale."
Même les joueurs qui ont joué cette saison ont gagné en maturité, rappelle par ailleurs Gérard Lopez. "Je peux vous assurer qu’il y a des joueurs qui ont grandi énormément sur cette saison. Une année comme celle que nous on vient de vivre, c’est une année qui est éprouvante, et ça forme."
#Galtier : "En fin de saison dernière, sur des matchs décisifs, des joueurs se sont découverts avec des qualités humaines et des personnalités qu'ils sont allés chercher au fond d'eux-mêmes."
— LOSC (@losclive) 28 juin 2018
Flou sur le mercato
Des recrues en vue ? "Tout ça reste confidentiel" lâche Galtier. Tout au plus a-t-on évoqué la venue d'un nouveau gardien, aux côtés d'un Mike Maignan pas très performant pendant la saison. "Je souhaiterais qu’il ait à côté de lui un joueur avec beaucoup plus d’expérience pour lui permettre de grandir plus rapidement" a précisé Galtier qui ajoute n'avoir aucun échange avec le gardien stéphanois Stéphane Ruffier.
La possible arrivée de Loïc Rémy, évoquée par France Football (qui suggère également Fernando Torres) n'a pas été tout à fait réfutée par Christophe Galtier. "J’ai vu qu’il apparaissait dans les médias ces derniers temps" a-t-il réagi. "C’est un joueur qui a de l’expérience, de la qualité, qui a une certaine valeur humaine, mais il y en a d’autres qui sont comme ça qui n’ont pas été cités."
En revanche, "il y aura automatiquement des départs" prédit Galtier, qui sait qu'il ne pourra retenir personne en cas d'offre majeure. "Les joueurs que je souhaite conserver sont ceux qui seront le plus sollicités."
Il aura beau s'accrocher à Nicolas Pépé ou Yves Bissouma, auteurs d'une bonne fin de saison, "il peut arriver une offre et qui sera acceptée parce qu’elle sera exceptionnelle."
Lopez envisage en tout cas d'acheter des joueurs avant d'en vendre, "pour pas prendre de risque". Quant au budget mercato, touché par l'encadrement de la masse salariale exigé par la DNCG, "je vais pas donner de chiffres exacts, mais en prenant le tableau des dépenses des clubs en Ligue 1 l’année passée, on serait dans le top 5 en terme d’investissements" annonce Lopez.
Les finances du LOSC en question
Interrogé sur la perennité du système économique du club, remis en cause par la DNCG, Gérard Lopez n'a pas tout à fait répondu et a pointé l'ignorance supposée des journalistes sportifs. "Le système économique dont vous parlez, moi je le connais en tant qu’actionnaire, la direction le connaît, la DNCG le connaît mais les journalistes le connaissent pas." Il ajoute n'avoir lu que "des suppositions, des choses qu'on ressort du contexte."
#Lopez : "Le système économique est clair : il faut que le club soit à l'équilibre, comme n'importe quel autre club."
— LOSC (@losclive) 28 juin 2018
"Ce sont les journalistes soi-disant sportifs qui posent des questions sur les finances mais qui après, ne comprenant pas ce qu’on vient de leur dire, détournent les choses" a-t-il également accusé.
Tout en assurant qu'"on a émis toutes les garanties nécessaires" auprès de la DNCG, sur lesquelles il ne s'est pas attardé, Gérard Lopez assure en tout cas "que pour le club soit perenne, ça passera par des ventes de joueurs."
Lopez envisage en tout cas d'acheter des joueurs avant d'en vendre, "pour pas prendre de risque". Quant au budget mercato, touché par l'encadrement de la masse salariale exigé par la DNCG, "je vais pas donner de chiffres exacts, mais en prenant le tableau des dépenses des clubs en Ligue 1 l’année passée, on serait dans le top 5 en terme d’investissements" prévient Lopez.
Lopez, maître de la dette ?
Sans abandonner sa rhétorique anti-journaliste, Gérard Lopez a aussi répondu sur la question de la dette du club, évaluée à 111 millions d'euros par la DNCG - la plus grosse de Ligue 1 après celle de l'Olympique Lyonnais qui a financé lui-même la construction de son nouveau stade.
"La dette est contrôlée par un holding dont je suis le propriétaire, et cet holding décide de ce qui se passe avec la dette" avance l'homme d'affaire hispano-luxembourgeois. "Ce taux d'intérêt était de 1%, puisque c’est ce que j’ai voulu charger au club, c'est ma société qui contrôle cette dette."
Une holding luxembourgeoise, Lux Royalty, qui a toutefois pour créanciers la société de courtage Manchester Securities (filiale du fonds d'investissement américain Elliott, parfois qualifié de "fonds vautour") et Zayn Investments une offshore des Îles Caïmans. Après le nouvel emprunt obligataire contracté le mois dernier (le 4e depuis le rachat du club en janvier 2017), ces derniers disposent désormais d'un important pouvoir de contrôle.
La prime au maintien
La fameuse "prime au maintien" versée aux joueurs suite au maintien du LOSC en Ligue 1, a été confirmée de l'aveu même de Gérard Lopez, qui n'en a pas précisé le montant. La somme de 50 000 euros avait été évoquée fin mai."Il a été dit que des primes ont été payées pour le maintien. C’est vrai" a certifié le président du club. "La seule personne qui en a pas reçu, c’est Christophe [Galtier]".
Du changement au staff technique
Le LOSC a également annoncé du changement côté staff technique : Pedro Gómez Piqueras en préparateur physique, Eduardo Parra García en chargé de la récupération physique, Nuno Santos en entraîneur des gardiens et Patrick Flamant en chef médical.
2018-2019 : le nouveau staff connu
Les Dogues, qui ont retrouvé le chemin de l'entraînement ce mercredi 27 juin, ont découvert de nouveaux visages au Domaine de Luchin. Autour de Christophe Galtier, un staff technique et médical nouveau a été mis en place. Présentations.
"On a voulu avoir une cellule technique renforcée" précise Gérard Lopez pour qui "le cœur du staff reste le même."
L'"avis" de Marcelo Bielsa
Cette conférence de presse survient quelques jours après une autre, donnée par Marcelo Bielsa à son arrivée au Leeds United. Le coach argentin y décrit son expérience au LOSC comme "le souvenir le plus triste de ma carrière" (...) "parce que j’ai été viré par les personnes qui m’avaient embauché alors que nous avions joué à peine 20 % des matchs."
"C'est triste pour nous aussi" a réagi Gérard Lopez, qui devait s'attendre à ce qu'on lui demande ce qu'il pensait de ces déclarations. "Marcelo a son avis sur la question, nous on a le nôtre."
Un président plus présent ?
Enfin, et même si ça ne sonnait pas tout à fait comme une promesse, Gérard Lopez a prévu de se montrer un peu plus à la prochaine saison. Sans doute pas de gaieté de cœur, car il a dit ne pas "ressentir ce besoin absolu d'être tout le temps visible", mais ses rares présences aux matches du LOSC avait suscité les critiques, de même que sa communication rarissime.
"S'il y a une chose que j’ai décidé avec les gens du club, c'est peut-être de m’exprimer plus souvent." À bon entendeur, peut-être Gérard Lopez nous accordera-t-il une interview, l'année prochaine.
Les Bleus en bonus...
Ça n'a pas manqué : en pleine Coupe du Monde, un journaliste n'a pas pu s'empêcher de demander à Christophe Galtier son analyse de la prestation des Bleus en Russie."L’équipe de France a fini première de son groupe" a rappelé l'entraîneur, une bonne performance "quand on voit les surprises et les difficultés de certaines nations, quand on voit l’Allemagne, ou bien l’Italie et les Pays-Bas qui n'étaient pas qualifiés. C'est une compétition qui est toujours difficile."
"Je suis persuadé que l’équipe de France va être encore meilleure à partir des 1/8 de finale" prédit en tout cas le technicien.