Le garçon, âgé de 16 ans, avait avoué le meurtre à des camarades de collège, puis à la police.
Un adolescent de 16 ans est jugé ce mercredi 17 avril et jusqu'à jeudi après-midi au tribunal des enfants de Cambrai (Nord). Il est accusé du meurtre de Ginette Alvarez, retrouvée morte en octobre 2017 sur un chemin de campagne près de Caudry. Un procès délicat, en raison de la personnalité du jeune accusé.Rappel des faits
Le jeudi 19 octobre 2017, le corps de Ginette Alvarez, Caudrésienne de 57 ans, est découvert sur un chemin qui relie Beauvois-en-Cambrésis à Caudry. La victime portant une tenue de sport, on croit d'abord à un malaise, mais les secours et l'autopsie révèlent une plaie causée par une arme blanche.Un appel à témoins est lancé, sans succès. L'affaire ne connaît un rebondissement que six mois plus tard, lorsqu'un collégien confie à des camarades qu'il va "avouer un meurtre". La direction de l'établissement, prévenue, alerte le commissariat et le mineur est interpellé.
Âgé de 15 ans, discret et sans antécédents, il reconnaît l'homicide et assure avoir agi après un coup de sang, à la suite d'une dispute avec ses parents. "De ce qu'il dit pour l'instant, il déclare être parti de chez lui avec l'intention de tuer quelqu'un, sous le coup de la colère, et pour voir ce que cela faisait" confiait l'époque le procureur de la République de Douai, qui précisait qu'"il ne connaissait pas cette personne, il ne lui en voulait pas, il n'en voulait pas à son argent". Il est rapidement mis en examen.
Pourquoi ce procès est particulier
Parce qu'il s'agit d'un mineur de 16 ans et parce que son profil interroge – il a notamment confié entendre des voix – le procès de l'accusé s'annonce tendu. "Il va devoir réexpliquer son geste, et il sait que derrière, il y aura une peine" explique Me Sandrine Bleux, son avocate. "Là-dessus il est très conscient, il ne cherche pas à fuir ses responsabilités, il les assume." Son père est présent au procès, mais pas sa mère.Il y a été évoqué "le rétablissement de la peine de mort" : "c'est choquant, mais je me suis toujours demandé comment on réagirait. Je ne peux pas les comprendre mais les entendre" a déclaré Me Herbière. Pour rappel : le procès se passe à huis clos.
— Élodie Armand (@ElodArm) 17 avril 2019
Les enfants de la victime, eux, avaient le visage fermé ce mercredi matin à leur arrivée. "Ils attendent de s'exprimer, de dire toute la douleur qu'on ressent lorsqu'on perd une mère, surtout arrachée de cette façon" souligne leur avocat, Me Charles-Emmanuel Herbière. Ils attendent une condamnation, bien évidemment." Le mis en cause risque jusqu'à vingt ans de réclusion.