Le 11 avril, après un nouvel épisode de pollution, Lille a été sélectionnée parmi les trois villes finalistes du prix Capitale verte européenne 2021. Critères d'attribution, pollution, jury... on vous explique pourquoi la candidature lilloise a rmalgré tout retenu l'attention.
Certains ont cru à une mauvaise blague. Le 11 avril, à la fin d'un nouvel épisode de pollution, Lille a été retenue parmi les trois villes finalistes du label Capitale verte européenne 2021.
We can now reveal the finalists for #EGCA2021 and #EGLA2020! Congratulations to #EGCA2021 finalists Lahti ??Lille ?? & Strasbourg ?? & #EGLA2020 finalists Lappeenranta ??Limerick ??& Mechelen ??! Check out all the news about the announcement here ➡️ https://t.co/xpaNjA1AfP pic.twitter.com/MJb6kn1PiV
— EU Green Capital (@EU_GreenCapital) 11 avril 2019
En réaction, un collectif d’associations a même envoyé au comité de sélection un document dénonçant des contre-vérités dans le dossier lillois.
Qu’est-ce que le prix Capitale verte européenne ?
Le prix Capitale verte européenne a été décerné pour la première fois en 2010. Selon son site officiel, il vient récompenser « les villes qui font des efforts pour améliorer leur environnement urbain et vont vers un mode de vie plus durable ». Le prix est né d’une initiative de 15 villes européennes (aucune française) en 2006, reprise par la Commission européenne en 2008.
Seules les villes de plus de 100 000 habitants sont éligibles. Une seule ville française figure au palmarès : Nantes en 2013.
Heureuse que Lille soit retenue pour la finale de la capitale verte européenne. C'est la reconnaissance de notre action pr le développement durable et de la qualité de nos propositions. Merci à ts ceux, et not. aux associations, qui ont travaillé avec nous pour cette candidature
— Martine Aubry (@MartineAubry) 11 avril 2019
Comment Lille peut-elle être finaliste malgré la pollution de l’air?
L’annonce de la présence de Lille dans les trois finalistes dans la capitale a surpris en raison du nombre d'épisodes de pollution depuis le début de l'année. Mais, la qualité de l’air, ou la quantité d'espaces verts disponibles, un autre sujet polémique à Lille, ne sont que deux des douze critères pris en compte.
Les 26 jours d’épisode de pollution aux particules dans le Nord depuis le début 2019 ont pu impacter la performance lilloise sur le critère. Un des points faibles de Lille par rapport à Lahti l’un des autres finalistes. La ville finlandaise n'a connu que 7 jours d’épisode de pollution en 2017 (une concentration de poussières PM10 supérieure à 50 µg/m3) contre 25 la même année pour Lille selon Atmo Hauts-de-France.
Parmi les autres critères pris en compte : la lutte contre le changement climatique, le bruit, la gestion des déchets, la gestion de l’eau ou encore les performances énergétiques de la ville-candidate.
Qui départage les villes ?
Neuf villes avaient déposé un dossier de candidature pour devenir Capitale verte européenne 2021, dont trois françaises : Dijon, Strasbourg et donc Lille.
Un jury de douze spécialistes a départagé les villes candidates pour dégager trois finalistes.
Les villes devaient présenter leur situation actuelle dans le domaine évalué. Elles présentaient ensuite des mesures mises en œuvre depuis dix ans, puis leurs objectifs et les mesures qui seront mises en place pour les atteindre.
C’est un jury qui départage les trois finalistes. Il est principalement composé de représentants d’institutions européennes comme la Commission européenne ou l’Agence environnementale européenne.
Que contient le dossier de Lille ?
Dans un long document publié en octobre 2018, la mairie de Lille a exposé les mesures mises en avant dans sa candidature, première tentative d'obtenir le prix. Contrairement à Lahti, autre ville finaliste, le dossier de candidature complet n’est pas disponible.Lille vantait par exemple sa politique d’économies d’énergie avec le dispositif des primes attribuées aux habitants qui rénovent leur habitat de façon durable. La capitale des Flandres mettait en avant la fin de l’utilisation des pesticides dans ses jardins depuis 2008. Lille expliquait aussi avoir réaménagé 12 hectares en espace verts depuis 2014.
Dans un autre document, la mairie mettait en avant la limitation de vitesse à 30 kilomètres/heure bientôt implantée dans la ville, pour améliorer la qualité de l'air.
L’annonce de la sélection de Lille parmi les trois finalistes a provoqué la colère d’une dizaine d’associations. Elles ont envoyé au comité de sélection un dossier pour démentir plusieurs informations avancées par la ville. Une décision qui a indigné la majorité municipale.
Aimer sa ville, ce n’est pas la dénigrer auprès de l’Europe.
— Stanislas Dendievel (@standendievel1) 10 avril 2019
Aimer @lillefrance , c’est agir tous les jours pour la #VilleDurable, plus juste
socialement (#LogementPourTous), plus écolo. Tous ensemble vers #LilleCapitaleVerte ! @vdn @Lille_actu pic.twitter.com/6uKt2k2aYZ
"On ne peut pas laisser la ville affirmer que la qualité de l’air s'améliore et que 86% des habitants vivent à côté d’un espace vert significatif" avaient dénoncé les associations auprès de nos confrères de La Voix du Nord.
Après avoir remporté le prix de capitale verte européenne 2013, la majorité sortante de Nantes avait mis en avant son bilan environnemental pendant les élections municipales de 2014. Un scénario que pourrait imiter Martine Aubry à Lille, à moins d’un an des élections municipales. Le nom de la capitale verte européenne sera annoncé le 20 juin.