Le 3 mars, le groupe Nestlé a annoncé la suspension de l'activité dans son usine Buitoni de Caudry. Après un scandale sanitaire impliquant une contamination à la bactérie E.Coli, jusqu'à 180 emplois sont menacés. Unis, les politiques locaux demandent des comptes à Nestlé.
A Caudry, les salariés de l'usine Buitoni avaient tracté plusieurs jours sans relâche, pour rameuter le plus de monde possible. A 9h30, ce lundi 13 mars, des travailleurs, des habitants et des élus locaux se sont réunis pour protester contre la mise à l'arrêt de l'usine, menacée de fermeture. Entre 500 et 600 personnes, dont une centaine d'élus locaux, ont fait le déplacement.
"Ce qu'on veut dans cette usine, c'est de l'activité"
"Ça nous rebooste, ça nous donne un coup de fouet au moral. On essaie de tenir le choc depuis l'annonce de la nouvelle. On va rien lâcher, on va s'accrocher tous ensemble !" témoigne une salariée, venue en tenue de travail, au micro de France 3.
Le président de la région Hauts-de-France, Xavier Bertrand, en tête de cortège, s'en prend directement au géant de l'agro-alimentaire. "Il faut rappeler que Buitoni, c'est Nestlé. Nestlé, leur envie aujourd'hui, c'est de faire un chèque et de laisser les salariés sur le carreau. Nous, ce qu'on veut dans cette usine, c'est de l'activité. Une autre activité, ça c'est sûr, mais les gens veulent du boulot"
Caudry face au scandale des pizzas contaminées
Le site de Caudry produit les pizzas à pâte crue de la gamme Fraîch'Up, suspectées d'avoir provoqué la mort de deux enfants et l'intoxication de dizaines d'autres par la bactérie Escherichia coli, en février 2022.
En décembre, après neuf mois d'arrêt, l'usine avait rouvert partiellement sur la seule ligne de production des pizzas à pâte cuite, non concernée par le scandale. Entre-temps, le site avait été complètement nettoyé.
Une brève embellie, puisque l'annonce de la suspension d'activité a été faite auprès des salariés le 3 mars. "Malgré tous les efforts déployés pour assurer un redémarrage de l'usine dans les meilleures conditions en décembre 2022, la dégradation des perspectives de commandes a contraint Nestlé France à réagir" a justifié le groupe auprès de l'AFP. Nestlé doit se prononcer le 30 mars sur la fermeture de l'usine.
Une visite ministérielle très attendue
Après cette annonce, qui menace jusqu'à 180 emplois, les salariés et les élus locaux fulminent. Frédéric Bricout, maire de la commune, le martèle depuis : c'est à Nestlé "d'assumer" après l'incident sanitaire majeur survenu en 2022.
L'enquête interne s'orientant vers une contamination de la farine, l'élu assure que "nos salariés n'y sont pour rien !". Présent dans le cortège, il mise sur la visite ministérielle du jour pour faire la différence.
Le ministre de l'Industrie, Roland Lescure, est arrivé sur place ce 13 mars à 12h, pour une rencontre avec la mairie, la direction de l'usine puis les organisations syndicales de l'usine Buitoni.