Emmanuel Macron a reçu 220 maires dont les communes ont connu des dégradations suite aux émeutes provoquées par la mort de Nahel, ce mardi 4 juillet, à midi. Le Président les a rencontrés pour échanger avec eux et trouver des solutions durables. Parmi les élus conviés se trouvaient 25 maires des Hauts-de-France.
Assurer des solutions d'avenir et ouvrir le dialogue avec les mairies. Voilà ce qu'Emmanuel Macron espérait tirer de la réunion organisée ce mardi 4 juillet, à midi, avec les 220 maires de communes profondément touchées par les émeutes, survenues suite à la mort de Nahel la semaine dernière. Les élus ont été conviés à l'Elysée pour créer un temps de parole avec le chef d'Etat, qui souhaitait de nouveau apporter son soutien aux maires des communes touchées par des dégradations et comprendre les origines de ces violences urbaines.
"Si vous êtes là, c'est que vous avez été victimes (...) de manière intolérable et inqualifiable", a insisté Emmanuel Macron. "Pour beaucoup d'entre vous aussi, vos agents municipaux ont été pris à partie et vos communes ont eu à vivre la dégradation de mairies, de commissariats, d'écoles." Le président s'est aussi dit "très prudent" sur le retour au calme après les dernières émeutes, mais a jugé que "le pic" était "passé", et remercie l'ensemble des gendarmes, pompiers et policiers.
Déjà ce lundi, plusieurs rassemblements ont eu lieu dans le Nord et le Pas-de-Calais pour soutenir le maire de l'Haÿ-les-Roses. Des manifestations ont eu lieu notamment dans les villes de la région qui ont été les plus impactées par les émeutes. Comme à Denain, Croix, Maubeuge, ou encore Mons-en-Baroeul.
Quels maires des Hauts-de-France étaient présents ?
Parmi ces 220 élus, 25 maires des Hauts-de-France ont représenté leur commune à l'Elysée.
Aisne
Alain CRÉMONT, Soissons
Nord
Bernard BAUDOUX, Aulnoye-Aymeries
Anne-Lise DUFOUR TONINI, Denain
Jean-Christophe DESTAILLEUR, Halluin
Christophe CHARLES, Auby
Martial BEYAERT, Grande-Synthe
Francis VERCAMER, Hem
Pascal ORI, Jeumont
Jean-Paul FONTAINE, Lallaing
Lionel FONTAINE, Masny
Bernard GERARD, Marcq-en-Baroeul
Jean-Noël VERFAILLIE, Marly
Arnaud DECAGNY, Maubeuge
Rudy ELEGEEST, Mons-en-Baroeul
Guillaume DELBAR, Roubaix
Christophe CLAEYS, Saint-Pol-sur-Mer
François-Xavier CADART, Seclin
Dominique BAERT, Wattrelos
Christophe DUMONT, Sin-le-Noble
Oise
Jean-Claude VILLEMAIN, Creil
Jean-François DARDENNE, Nogent-sur-Oise
Pas-de-Calais
Ludovic PAJOT Bruay-la-Buissière
Christian COUPEZ, Longuenesse
Frédéric CUVILLIER, Boulogne-sur-Mer
Somme
Brigitte FOURE, Amiens
Quelles sont leurs demandes ?
Anne-Lise Dufour, maire de Denain, compte formuler plusieurs propositions au cours de l'échange. "En plus de forces de police supplémentaires, il faudrait repenser la centralisation de la police près de Denain, qui est (regroupée dans le commissariat) de Valenciennes. Ce n'est pas loin, mais le temps de route reste du temps perdu."
Placée sous protection policière, l'élue espère de cette réunion qu'elle serve à cerner l'origine des violences et des actes de vandalisme qui ont marqué sa commune, les nuits du jeudi 29 et du vendredi 30 juin. "Pendant ce temps d'échange il faut que l'on trouve des solutions ensemble. Pour comprendre ce qu'il s'est passé, comment nous en sommes arrivés là. Tous les maires présents ont vécu la même chose. Nous avons une analyse du terrain, il faut maintenant remonter aux racines du problème."
"Les familles doivent être mises devant leurs responsabilités"
Anne-Lise Dufour
Concernant la question de l'autorité parentale, la maire est catégorique.
"Les familles doivent être mises devant leurs responsabilités, et contribuer dans la mesure de leurs moyens à payer les dégâts que leurs enfants ont réalisés. En les obligeant à des travaux d'intérêts généraux, en les faisant contribuer à des mission particulières dans la ville... Bref en les responsabilisant."
Le maire de Roubaix, Guillaume Delbar, également présent à l'Elysée, indique dans un tweet sa volonté de "lancer un Conseil National des Solutions", pour répondre aux émeutes.
Patrick Proisy, maire Insoumis de Faches-Thumesnil, a quant à lui choisi de ne pas se rendre à Paris. "Ma place est auprès des habitantes et habitants, auprès de ceux qui souffrent au quotidien depuis des années car ils peinent à joindre les deux bouts", achève l'élu sur Twitter, avant d'inviter le Président à venir lui-même à sa rencontre, à Faches-Thumesnil.
Après 3 h 30 de dialogue, les élus présents à l'Elysée sortent finalement de leur réunion. Pour Pascal Ori, maire de Jeumont, la priorité à l'issue de cet entretien "va être dans un premier temps de reconstruire ce qui a brûlé chez moi : un cinéma, un théâtre, et également la police municipale, avec tout le matériel. J'ai besoin de pouvoir y remédier et reconstruire le plus rapidement possible. Les assurances ne vont pas pouvoir pallier complètement le problème."