Avec un taux d’incidence record de 901 pour 100 000 habitants, vers un reconfinement inévitable à Dunkerque ?

Alors que le préfet des Alpes-Maritimes vient d’annoncer un reconfinement du littoral autour de Nice pour les deux prochains week-end au moins, une telle décision pourrait-elle être prise à Dunkerque ? Le maire de la ville a demandé à être reçu "en urgence" par le Premier ministre.

Les chiffres ne sont pas bons. Dans la Communauté urbaine de Dunkerque, le taux d’incidence - c’est-à-dire le nombre de cas positifs pour 100 000 habitants - dépasse les 900, un record en France. Une donnée à analyser au regard du variant anglais, plus contagieux, qui ne cesse de gagner du terrain sur le territoire et représente désormais près de 80% des cas positifs.

Parallèlement, la situation à l'hôpital de la ville se dégrade. Les services sont saturés, à tel point que le chef des urgences ne parle plus de troisième vague mais de "marée", en témoigne la cinquantaine de patients en réanimation transférés vers d’autres hôpitaux de la région depuis le 1er février.

À l’autre bout de la France, le préfet des Alpes-Maritimes vient d’annoncer un confinement du littoral autour de Nice pour les deux prochains week-end au moins et une batterie de mesures supplémentaires, comme la fermeture des commerces de plus de 5000 m2 ou le renforcement des contrôles aux frontières.

À titre de comparaison, le taux d’incidence enregistré dans la métropole de Nice dépasse les 700, tandis qu’il atteint 588 dans le département.

À Dunkerque, un confinement inévitable ?

Difficile alors d’imaginer comment le littoral dunkerquois ne pourrait pas être concerné par la même mesure dans les prochains jours, alors que le taux d'incidence enregistré y est le plus important de France. Pour autant, la préfecture ne laisse rien filtrer pour l’heure, indiquant même que "les mesures mises en œuvres sont adaptées et proportionnées à la situation actuelle au niveau local", tout en ajoutant que l’évolution de l’épidémie est observée de très près et que les restrictions pourraient être "réévaluées" si besoin. 

"Les mesures mises en œuvres sont adaptées et proportionnées à la situation actuelle au niveau local".

Communiqué de presse de la Préfecture du Nord, lundi 22 février

Un avis qui ne semble pas être partagé par les scientifiques. Philippe Amouyel, épidémiologiste et professeur de santé publique au CHU de Lille considère que le durcissement des restrictions à Dunkerque (comme la mise en place d’un confinement partiel similaire à celui décrété sur le littoral des Alpes Maritimes) serait "une bonne solution".

"Nous, en tant qu’épidémiologistes ou médecins, on fait des projections et on constate malheureusement l’augmentation dans certaines villes, explique-t-il. La tendance serait plutôt de mettre immédiatement en place des mesures restrictives".

"La tendance serait plutôt de mettre immédiatement en place des mesures restrictives".

Philippe Amouyel, épidémiologiste au CHU de Lille

Un point de vue partagé par Patrick Goldstein, chef des urgences au CHU de Lille, qui déplore un "phénomène de circulation virale intense" à Dunkerque et n’exclue pas une situation similaire dans les prochaines semaines à Lille et ailleurs dans la région si rien n’est fait.

Le maire de Dunkerque demande à être reçu par le Premier ministre "en urgence"

Face à la situation sanitaire qui continue de se dégrader, le maire de Dunkerque a demandé à être reçu en urgence par Jean Castex. "Ce soir, je demande à m'entretenir en urgence avec le Premier ministre pour examiner la situation sanitaire de notre territoire, écrit-il . Dunkerque mérite aujourd'hui toute l'attention de l'État, au même titre que l'agglomération de Nice et les Alpes-Maritimes".

"Il y a 10 jours, devant l'accélération de l'épidémie, nous avions proposé à l'Etat une série de mesures de prévention qui nous paraissaient adaptées à la situation de notre territoire (...). Il y a 10 jours, notre appel n'a pas été entendu".

Extrait du communiqué de Patrice Vergriete, maire de Dunkerque, lundi 22 février 2021

Il y a une dizaine de jours, Patrice Vergriete - également président de la Communauté urbaine de Dunkerque - avait proposé à l'Etat une batterie de mesures pour tenter de contenir l'épidémie. Parmi celles-ci, la fermeture immédiate des collèges et lycées une semaine avant le début des vacances scolaires. La plupart ont été refusées par l'Etat, préférant étaler les horaires et sorties d'arrivées devant les écoles et basculer 50% de l'emploi du temps des collégiens et lycéens en distanciel. Des mesures que le maire avait alors jugé totalement "déconnectées".

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