Dunkerque : deux à neuf ans de prison ferme pour les passeurs Iraniens jugés ce vendredi

Quatre hommes Iraniens étaient jugés à Dunkerque hier. Trois d'entre eux ont écopé d'une peine de prison ferme. Ils étaient accusés d'être impliqués dans un naufrage survenu dans la Manche, qui avait coûté la vie à sept personnes en exil.

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Ils organisaient des traversées vers l'Angleterre depuis les côtes du Nord. Trois hommes Iraniens étaient présents hier à la barre du tribunal judiciaire de Dunkerque. Ils ont été condamnés au terme du jugement à des peines de neuf, sept et cinq ans de prison ferme.

Les prévenus comparaissaient pour homicide involontaire, mise en danger de la vie d'autrui et au séjour irrégulier en bande organisée. Un quatrième homme, pilote du bateau qui a subi le naufrage, était absent du procès, laissé libre sous contrôle judiciaire. Il a été condamné à deux ans de prison, soupçonné d'avoir négocié un passage gratuit ou à prix réduit en échange de ses services.

Interdits de territoire français

La plus lourde peine a été attribuée à Rauf R., qui a écopé de neuf ans de prison. Il était désigné comme le chef de l'opération le jour du drame par des rescapés du naufrage. Devant la cour, il a nié toute implication. 

Mostafa K., quant à lui, a été condamné à sept ans de prison, a reconnu avoir participé à l'organisation de traversées illégales, affirmant avoir agi en échange d'une promesse de passeurs à le faire traverser gratuitement. 

Enfin, Hoshiar K., condamné à cinq ans, a nié toute implication, malgré la présence avérée de sa voiture et de son téléphone sur la plage du drame. 

Les trois hommes présents au procès ont également été définitivement interdits de revenir sur le territoire français et contraints de s'acquitter d'amendes de 20 000 à 70 000 euros.

Le naufrage remonte au 27 octobre 2020. Aux alentours de 9 heures, 22 personnes en exil montent à bord d’un bateau de fortune pour tenter de rejoindre les côtes anglaises. L’embarcation aurait navigué une quarantaine de minutes avant de se retourner en raison du mauvais temps.

Quatre victimes avaient d'abord été déclarées mais ce sont finalement sept personnes qui ont perdu la vie dans l'incident.

Une famille prise au piège

Cinq membres d’une même famille ont été pris au piège, coincés dans la cabine du bateau : un homme de 35 ans, son épouse de 32 ans et leurs enfants, une fille et un garçon, âgés respectivement de 8 et 6 ans. Le corps du nourrisson de 15 mois sera retrouvé plusieurs semaines après, sur une plage en Norvège.

Deux autres victimes, deux hommes, n’ont jamais été retrouvées. Selon l'enquête, les passagers avaient payé environ 2.500 euros chacun la traversée.

"Tous n’auraient pas eu de gilet de sauvetage" précisait Sébastien Pièvre, le procureur de la République de Dunkerque, en 2020.

"Absence totale d'humanité"

Les passeurs avaient promis aux personnes présentes sur l'embarcation de rejoindre l'Angleterre en une heure. Selon l'enquête, les passagers avaient payé environ 2.500 euros chacun la traversée. 

Lors du procès, la procureure Amélie Le Sant, a pointé "l'absence totale d'humanité de ce réseau", qui a placé la vie des personnes dans les mains d'un pilote inexpérimenté, par gros temps, les a menacés pour qu'elles montent à bord, puis a continué d'organiser des traversées après le drame. 

Tant qu'il n'y aura pas de routes sûres et légales pour les personnes qui veulent rejoindre l'Angleterre, ce sont des choses qui continueront à arriver et des drames comme ça, il y en aura encore d'autres.

Amélie Moyart

Membre de l'association Utopia 56

Pour les associations présentes au tribunal de Dunkerque, les responsables ne sont pas uniquement ceux assis dans le box des prévenus. "J'en veux à l'État français, à l'État britannique, à tous ceux qui prennent des décisions qui mettent encore plus en danger ces personnes et les poussent à prendre plus de risques", a réagi Amélie Moyart, membre de l'association Utopia 56.

Avec AFP

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