Incendie du Sportica. "Tout est encore improbable" : quel avenir pour le BCM et les Jeux Olympiques à Gravelines ?

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L'incendie du Sportica ce lundi 25 décembre 2023 laisse planer de nombreuses incertitudes autour du club de basket de Gravelines-Dunkerque, le BCM, qui s'y entraînait, et des Jeux Olympiques de 2024, dont le complexe sportif devait être l'une des bases arrière dans les Hauts-de-France.

Après la stupéfaction et l'élan de solidarité, pour le BCM, il est maintenant l'heure de concevoir l'après-Sportica.

L'origine de l'incendie qui a ravagé le Sportica de Gravelines ce lundi 25 décembre 2023 n'est pas encore connue. Mais les têtes pensantes du club de basket professionnel de Gravelines-Dunkerque, le BCM, qui évoluait dans le complexe multisport, ne peuvent pas attendre davantage : les entraînements de l'équipe doivent être assurés pour finir cette saison déjà très compliquée.

Des solutions qui s'installent

"La saison est très spéciale depuis le début, et là ce qui arrive, c'est quand même incroyable", se désole Thomas Cornely, leader de l'équipe qui se trouve en avant-dernière position du classement national. "Tout est encore improbable en fait. Là on vient encore d'entendre que le vestiaire est peut-être sain et sauf..."

Le BCM n'est pas menacé, tout sera mis en action pour faire revivre à nos supporters et nos partenaires tout ce que l'on a vécu pendant 40 ans.

Christophe Devos, président du club

Si l'heure est encore au doute, Christophe Devos, président du club, se permet tout de même d'affirmer : "Le BCM n'est pas menacé, tout sera mis en action pour faire revivre à nos supporters et nos partenaires tout ce que l'on a vécu pendant 40 ans dans les meilleurs délais."

Grâce à la solidarité des communes voisines, les joueurs savent désormais qu'ils pourront s'entraîner à Loon-Plage et jouer leurs matchs à Dunkerque, dans la salle de Verte, où s'entraîne déjà l'équipe dunkerquoise de handball. "On peut très bien imaginer cette cohabitation puisqu'on a déjà eu d'autres activités sportives que du handball ici", affirme Frédéric Vanhille, adjoint aux sports à la mairie de Dunkerque, précisant tout de même qu'un "travail de longue haleine" reste à mettre en œuvre.

Tout recommencer

En effet, tout reste encore à faire. Pour accueillir les futurs matchs de pro A, du matériel adapté au basket va devoir être entièrement aménagé. Entre autres : du parquet démontable, un marquage de basket sur le sol et des poteaux... Le tout en jouant des coudes avec le planning du club de handball. "Une fois qu'on a eu un 'oui' solidaire, il faut répondre maintenant à un 'oui' technique", souligne Frédéric Vanhille. "Les matériels, il faut les commander, les acheter, les recevoir, les mettre en place... Tout ça, ça prend un temps relativement long."

Une fois qu'on a eu un 'oui' solidaire, il faut répondre maintenant à un 'oui' technique.

Frédéric Vanhille, adjoint aux sports à la mairie de Dunkerque

Mais le temps reste compté pour le BCM. Si les neuf prochaines rencontres à domiciles initialement programmées auront difficilement lieu, le staff du club espère tout de même pouvoir assurer la rencontre du 20 janvier, contre Nanterre.

Une base arrière en moins pour Paris 2024

Au-delà du club de basket, la destruction du Sportica est une nouvelle difficile à digérer pour tous les sportifs qui s'y entraînaient. Car, en plus du terrain de basket, le complexe sportif abritait une piscine, un dojo, une salle de musculation et d'autres salles multisport, qui devaient servir de base arrière pour les Jeux olympiques de 2024.

Antoine Pérel, athlète paratriathlète au club de Gravelines et champion d'Europe de sa discipline, encaisse encore le coup de cet incendie. Le sportif venait s'entraîner dans cette piscine depuis des années, plusieurs fois pas semaine : "C'était un vrai outil de travail, et perdre cet outil, ce n'est pas évident pour la préparation des Jeux. Il faut tout de suite trouver une solution pour adapter ce manque."

C'était un vrai outil de travail et perdre cet outil ce n’est pas évident pour la préparation des Jeux. Il faut tout de suite trouver une solution pour adapter ce manque.

Antoine Pérel, athlète paratriathlète au club de Gravelines

Gravelines, privée de Jeux olympiques ?

La disparition du Sportica représente donc un important manque à gagner pour la ville de Gravelines, qui doit tirer un trait sur cette source de revenus. "Le site est détruit à près de 80%. Il nous reste le cinéma, le restaurant du bowling, l'hébergement collectif, l'administration et le dojo, mais tout ça n'est pas encore accessible", livre Bertrand Ringot, maire de la ville. "On doit voir si ce n'est pas dangereux d'exploiter ces parties, donc tout ça paraît quand même assez compromis. J'ai fait mon deuil de pouvoir accueillir des équipes." Comme le montre ce post du manageur de l'équipe sur X, il ne reste désormais de la salle de basket plus que des briques noircies.

Mais Gravelines ne dit pas non plus adieu à la fête olympique. Sa base nautique et son bassin de 2300m de long, situés à 3 heures de Paris, ont eux aussi été choisis par le Comité olympique pour recevoir des équipes d'aviron et de canoë-kayak. Les Jeux pourront donc faire palpiter la commune, qui sort peu à peu de son deuil.

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