Les 1er janvier se fêtent avec des gaufres sèches à Hondschoote. Sur le littoral dunkerquois, cette tradition venue de Flandre, le Strynendag, est organisée depuis huit ans et rassemble de plus en plus d'habitants, venus se rencontrer autour d'un café et d'une "strintje", pour se souhaiter la bonne année. Un morceau de patrimoine à consommer sans modération.
Une bonne odeur alléchante attire les passants vers la place principale d'Hondschoote. Réfugiées dans la mairie, à l'abri du froid qui règne ce 1er janvier, des dizaines de personnes font la queue pour déguster des strintjes, ces fameuses gaufres sèches typiques du nord de la France. Trois pâtissières amateures, mais pas moins aguerries, travaillent d'arrache-pied depuis plusieurs jours pour façonner ces biscuits beurrés, sucrés, dont raffolent petits et grands.
Dans leurs gaufriers, elles posent un petit pâton, l'aplatissent avec force, avant de décoller la gaufre ainsi formée à l'aide d'une spatule métallique. Des gestes maîtrisés au millimètre, qui soulignent leur dextérité. Clairement, elles n'en sont pas à leur premier Strynendag, tradition venue de Flandre qui consiste à confectionner des strintjes le 1er janvier, afin de les offrir à son entourage. Des "petites étrennes" qui aujourd'hui donnent plutôt l'occasion de se rencontrer entre habitants.
Une recette à personnaliser
Michèle Pouleyn, organisatrice de l'évènement et première adjointe d'Hondschoote, assure que la confection de ces biscuits n'a rien de sorcier. "La recette n'est pas compliquée, mais il faut un bon gaufrier et confectionner une bonne pâte, avec un petit peu de rhum, enfin plus ou moins selon les recettes", rit-elle espièglement.
L'élue, fraîchement retraitée, souligne que les ingrédients donnés à la pâte font vraiment la différence entre chaque recette. Chacun y va de sa propre préparation. Michèle, elle, tient sa recette de sa marraine, avec qui elle préparait les gaufres du Strynendag lorsqu'elle était enfant.
Ma marraine aimait faire de la cuisine, de la pâtisserie. Elle m'a transmis sa recette et je la transmettrai moi-même à mes petits enfants.
Michèle Pouleyn, organisatrice du Strynendag
Un travail de patrimoine et de souvenir que la Hondschootoise a déjà débuté cette année : les deux derniers week-ends de décembre, Michèle et sa famille ont pâtissé environ 150 gaufres. Sans compter les centaines d'autres que la conseillère municipale a confectionnées dans l'hôtel de Ville ce 1ᵉʳ janvier.
Une jeune tradition à Hondschoote
Au total, 1 200 gaufres sèches ont été distribuées. "Gratuitement !", relève Michèle Pouleyn. L'objectif n'était pas de récolter des fonds pour la Ville, qui organisait l'évènement, mais de vivre un moment convivial, patrimonial, autour d'un café. "L'année dernière, on en avait donné 1 000. Là, on sent qu'on a nos habitués : les portes de la mairie ouvrent à 10h30, mais des personnes attendent déjà à 10h15."
Depuis 2017, le Strynendag organisé par la mairie a fait son petit bout de chemin. Certains habitants viennent même des communes environnantes pour déguster ces biscuits de fête, qui ne font plus l'objet d'un "Jour des étrennes" qu'à Hondschoote.
Pourtant, il y a encore quelques années, Bray-Dunes et Wormhout participaient au Strynendag. C'est d'ailleurs l'ancien maire de Wormhout qui avait soufflé le projet à Michèle Pouleyn, il y a neuf ans. "La Ville de Wormhout avait lancé cette tradition. Le maire était fervent de culture flamande."
L'année suivante Hondschoote organisait sa première édition du Strynendag.
On me disait qu'il n'y aurait pas un chien un 1er janvier. Mais finalement c'était une réussite et un chien est même venu dans la mairie !
Michèle Pouleyn
Comment faire ses propres strintjes ?
"Après janvier, je ne fais plus de gaufres." Une tradition à laquelle tient Michèle. Mais même si le 1er janvier n'est déjà plus qu'un vague souvenir, vous pouvez toujours réaliser des strintjes chez vous, durant tout le mois (voire toute l'année pour les non-puristes). "C'est comme les vœux, on peut les faire jusqu'à la fin du mois. Des gaufres, je vais continuer d'en cuire, mais pour moi cette fois-ci !"
Pour réaliser la recette de Michèle et de sa marraine, il vous faudra :
- 1 kilo de farine ;
- 500 gr sucre (blanc ou cassonade) ;
- 500 gr de beurre ("on n'a rien à envier aux Bretons", souligne l'élue) ;
- du rhum à convenance ;
- 4 œufs.
Mélanger le tout et laisser reposer la pâte 8 heures minimum. Puis former des boudins ou des petits ronds pour façonner les gaufres. Il ne reste qu'à déposer la pâte crue dans le gaufrier et de prendre le coup de main pour les dorer selon votre préférence.
Cette recette devrait vous donner environ 150 gaufres, que l'on peut conserver jusqu'à six mois dans une boîte métallique étanche.