Entre les députés sortants menacés, les objectifs du Rassemblement national de conquête de nouvelles circonscriptions et les cas insolites... tour d'horizon non-exhaustif des forces en présence dans le Nord, le Pas-de-Calais, l'Aisne, la Somme et l'Oise à six semaines des élections législatives.
Les Hauts-de-France sont découpés en 50 circonscriptions : le Nord en compte 21, le Pas-de-Calais 12, l'Oise 7, la Somme et l'Aisne 5.
Depuis 5 ans, la situation politique a bien évolué : entre les élus qui ont changé d'étiquette en cours de mandat, les élections partielles dans certaines circonscriptions et les nouveaux rapports de force dans la région au lendemain de la présidentielle, les législatives des 12 et 19 juin prochain pourraient ne pas ressembler à celles d'il y a cinq ans.
Les sortants LREM menacés
En 2017, au lendemain de l'élection d'Emmanuel Macron à la présidence de la République, 22 députés de la majorité présidentielle avaient été élus dans les Hauts-de-France.
3e circonscription du Nord
Christophe Di Pompeo est l’actuel député de la 3ème circonscription du Nord, qui englobe les cantons d’Aulnoye-Aymeries, Avesnes-sur-Helpe, Fourmies et Maubeuge. Élu de justesse en 2017 face à la candidate FN avec 800 voix d’avance, il est conscient que sa réélection est loin d’être assurée.
"Je ne vais pas dire que j’y vais avec sérénité", avoue l’intéressé. Et il y a de quoi : le RN a obtenu 39% des suffrages exprimés au premier tour de la présidentielle et plus de 60% au second tour. "On n’est pas à l’abri d’une victoire du RN mais on n’est pas non plus à l’abri d’une victoire du candidat En Marche, tout est ouvert", résume Christophe Di Pompeo. Face à lui, le parti d’extrême-droite pourrait placer Sandra Delannoy, élue conseillère régionale RN en 2021. Quant à Sylvie Goddyn, candidate FN en 2017, elle a depuis rejoint Eric Zemmour et pourrait être candidate sous l’étiquette Reconquête !
Dans cette immense circonscription de 137 000 habitants, une figure locale a également annoncé sa candidature après l’appel lancé par 29 maires du territoire : Benjamin Saint-Huile, maire de Jeumont et président de l’agglomération Maubeuge Val de Sambre. L’élu a pris soin de quitter le parti socialiste au début de l’année et espère, avec sa candidature au-delà des partis, rassembler les électeurs de gauche. "Est-ce que les électeurs vont avoir la capacité à dénationaliser le scrutin et à le territorialiser ?", s'interroge-t-il. Car il l'assure : "si le RN et LREM sont de nouveau opposés au second tour, je vous garantis l’élection du candidat d'extrême-droite".
Mais la France insoumise, forte de ses bons scores à la présidentielle, compte bien présenter un candidat. Dans une circonscription où Jean-Luc Mélenchon a obtenu 20,64% des voix au premier tour de la présidentielle (et 37,77% à Maubeuge où il est arrivé en tête), les Insoumis ont nommé Fabrice Preux chef de file. Les négociations se poursuivent avec les socialistes et les écologistes.
5e circonscription de l'Aisne
Jacques Krabal paraît lui aussi en difficulté. Il y a d’abord la guerre intestine que se mènent le député LREM (après un premier mandat sous l’étiquette PRG) et son successeur, à la mairie de Château-Thierry comme à la tête du Parti radical, Sébastien Eugène. Poids lourd local lui aussi, le jeune édile soutenait Emmanuel Macron à la présidentielle.
Si les deux impétrants se maintiennent, cette concurrence pourrait servir leur principal adversaire, fort des 37,41% de sa candidate dans la circonscription au premier tour de la présidentielle : Franck Briffaut, maire RN de Villers-Cotterêts, pressenti comme candidat. Plusieurs candidats de gauche, dont Stéphane Frère pour l’Union populaire, sont par ailleurs dans les starting-blocks. Mais les 16,34% de Jean-Luc Mélenchon leur laissent peu d’espoir de jouer les trouble-fête.
8e circonscription du Nord
Elle est candidate à sa réélection mais attend l’officialisation par le parti. Catherine Osson, députée LREM, assure avoir "fait le job" ces cinq dernières années. Mais à l’approche des législatives, la fébrilité est perceptible. Dans cette 8ème circonscription du Nord qui regroupe Roubaix et Wattrelos, la menace ne semble pas vraiment venir du RN, mais plutôt de la France insoumise.
Au premier tour de la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon y a recueilli 41,15% des suffrages exprimés, dépassant même les 52% dans la ville de Roubaix.
Pour mener cette bataille, le parti a désigné David Guiraud comme chef de file. Orateur jeunesse de la France insoumise originaire d’Île-de-France, il s’est construit une notoriété à l’échelle nationale avec ses punchlines lancées lors d’émissions télé. Mais c’est décidé : il veut passer des plateaux à l’Assemblée. "Il ne faut pas penser que le vote des gens nous est acquis, tempère-t-il. On a besoin d’une campagne de terrain. On est en train d’imprimer les tracts, de préparer le matériel électoral".
"Un député LFI sur la 8ème ne servira ni à Roubaix ni à Wattrelos, avance de son côté Catherine Osson. Il sera sûrement très bien sur les plateaux télé mais il ne pourra pas être dans sa circonscription. Il n’habite pas Roubaix, ne connaît rien aux problématiques". Réponse de l’intéressé : "elle a fait quoi pour les gens ? Elle est prête à voter l’allongement du départ à la retraite, elle n’est pas prête à voter la hausse des salaires. Tout ça, ça concerne la vie des gens de Roubaix et Wattrelos".
D’autres candidats sont d’ores et déjà déclarés, à commencer par Amine Elbahi chez les Républicains. Ce juriste de 26 ans avait été révélé au grand public par l’émission Zone interdite sur l’islamisme radical, vivement critiquée par les Roubaisiens.
3e circonscription de l'Oise
La gauche radicale a aussi une carte à jouer (probablement la seule dans le département) dans le bassin creillois. Celle-ci est détenue par le très (trop ?) discret Pascal Bois, ancien adjoint du député-maire (ex-PS) Michel Françaix. Vantant son calme et sa hauteur de vue, le député s’est essentiellement mobilisé sur la politique culturelle.
Cela sera-t-il suffisant face au candidat de Jean-Luc Mélenchon (le local Guy Friadt ou un poids lourd parachuté), ce dernier ayant rassemblé 28,56% des suffrages dans la circonscription, devant Emmanuel Macron ? D’autant que le député sortant sera également pressé sur sa droite. Le RN manque d’ancrage, mais des Républicains revanchards ont dégainé un candidat disruptif, Christophe Dietrich, le "dyna-médiatique" maire de Laigneville (un brin parachuté, la commune n’est pas dans la circo), pour tenter de récupérer la seule circonscription de l’Oise à leur avoir échappé en 2017.
9e circonscription du Nord
En 2017, les électeurs de cette circonscription à cheval sur les villes de Lille et Tourcoing avaient plébiscité Valérie Petit, la candidate de la majorité présidentielle, à un peu plus de 52% face au maire les Républicains de Marcq-en-Barœul, Bernard Gérard.
Mais la députée a par la suite viré plusieurs fois de bord. Alors que le parti a accordé l’investiture LREM à Violette Spillebout pour les élections municipales de 2020 à Lille, Valérie Petit a décidé de soutenir la liste de droite avant de rejoindre le groupe Agir ensemble à l’Assemblée nationale. Elle est aujourd’hui membre du mouvement d’Edouard Philippe, Horizons. C’est sous cette étiquette qu’elle se représente aux législatives cette année. "Donc l’étiquette de la majorité présidentielle", explique l’intéressée.
Mais Violette Spillebout, référente du parti dans le Nord et candidate malheureuse aux municipales à Lille, espère obtenir l’investiture du parti présidentiel dans la même circonscription. "Je suis souvent dans la 9ème, c’est le lieu où je travaille et où je vis. Je suis candidate à l’investiture de la majorité présidentielle", déclare-t-elle aujourd’hui.
Difficile à comprendre pour la députée actuelle. "Il y a une règle édictée : on reconduit les députés sortants qui ont été loyaux. J’ai voté toutes les lois et j’ai toujours soutenu le président de la République", explique-t-elle. D’autant plus qu’un sondage, commandé par LREM, a fuité dans la presse ce jour. Violette Spillebout y est testée comme candidate LREM dans la 9ème circonscription, Valérie Petit comme… dissidente. "J’ai fait du basket, ironise Valérie Petit. Et ça, c’est ce qu’on appelle un passage en force. En général, à ce moment-là, un bon arbitre siffle".
Longtemps pressenti candidat, l’actuel ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin devrait finalement être candidat dans la 10ème circonscription du Nord comprenant une partie de Tourcoing et du canton de Lambersart.
Face à cette possible division de la majorité présidentielle sur la ligne de départ, la droite se frotte les mains et espère récupérer la circonscription. Ce n’est pas Bernard Gérard qui va retourner à la bataille comme en 2017, mais Nicolas Papiachvili, l’un de ses adjoints à la mairie de Marcq-en-Barœul. Il se dit "confiant" et "prêt" même s’il admet que "le contexte national est un peu difficile pour les Républicains". Interrogé sur la possible division de la majorité présidentielle qui pourrait lui être favorable, il renvoie à son métier d’avocat au barreau de Lille. "Je ne plaide jamais le dossier de mon contradicteur. Autrement dit, j’ai vu cette information mais ça ne m’intéresse pas. Je suis dans mon couloir, concentré". La bataille ne fait que commencer.
Les autres sortants menacés
En 2017, les Républicains et l'UDI avaient envoyé 15 députés de la région à l'Assemblée nationale. Le Rassemblement national -ex FN- avait gagné 5 circonscriptions, la France insoumise 3 et les communistes 2.
1re circonscription de la Somme
"Ils ont l’argent", mais a-t-il encore "les gens" ? Le député Picardie Debout François Ruffin, rattaché aux Insoumis, sait bien que sa réélection est un défi au moins aussi grand que son élection en 2017. Face à un sortant capable de s’attirer la même antipathie qu’Emmanuel Macron aujourd’hui chez des électorats populaires, il avait réussi l’exploit d’agglomérer les colères et espoirs populaires à gauche comme à droite, doublant son nombre de voix entre les deux tours pour l’emporter au finish, à la surprise générale.
S’il est resté fidèle à lui-même et apprécié dans le peuple des campagnes, le député sortant, moins à l’aise sur les thèmes culturels et sociétaux, marche sur des oeufs dans les quartiers populaires du nord amiénois, que couvre aussi sa circonscription. Sa réussite dépendra également de l’adversité. Sans attendre les investitures du RN et de la majorité présidentielle, Shirley et Dino sont invités au lancement de sa campagne, qui sera ponctuée de "Ruffêtes". Merci les "Apé’Roussel". Mais gare à la gueule de bois.
20e circonscription du Nord
Fabien Roussel justement va devoir se battre pour garder son fauteuil. Au premier tour de la présidentielle dans la 20ème circonscription du Nord, il a obtenu 12,41% des suffrages exprimés soit 6849 voix. Marine Le Pen en a obtenu le triple.
Le candidat PCF à la présidentielle va plus que jamais devoir compter sur les électeurs de Jean-Luc Mélenchon. Ici, l’insoumis en a obtenu près de 10 000. Pas officiellement candidat à sa réélection, Fabien Roussel attend le dénouement des discussions entre les partis de gauche à l’échelle nationale pour l’annoncer aux militants.
5e circonscription de la Somme
Grégory Labille, suppléant en 2017, ne doit son mandat dans la cinquième circonscription qu’au départ du titulaire historique Stéphane Demilly (il avait été réélu dès le premier tour) au Sénat. Malgré son investiture par LR (son parti) et l’UDI (celui de Stéphane Demilly), Grégory Labille n’a pas la notoriété de son prédécesseur, ni même de certains de ses adversaires, à commencer par le nouveau maire de Péronne, Gautier Maes, 34 ans. Élu en 2020 comme candidat "divers gauche", il aime à souligner qu’il a parrainé Emmanuel Macron pour la présidentielle et souhaite l’investiture LREM, pour représenter "le progrès" face aux "réactionnaires".
Le candidat pourrait profiter de la fin de l’ère Demilly pour installer localement la bipartition entretenue nationalement par LREM et le RN. Ce dernier, arrivé deuxième en 2017 et largement premier à la présidentielle (Marine Le Pen était à 41,37%) n’a pas dévoilé son candidat. À noter que François Ruffin a également produit un émule ici, Guillaume Ancelet, un professeur de sport de 39 ans, candidat Picardie Debout pour porter la voix des "petites gens" à Paris et qui se verrait bien à la tête d’une union de la gauche. Deux socialistes y penseraient aussi…
7e circonscription de l'Oise
Dans l’Oise maintenant, le jeune député LR Maxime Minot pourrait bientôt apprendre une mauvaise nouvelle : la candidature, possible, de sa propre binôme des élections départementales, Ophélie Van Elsuwe. Elle a rejoint Horizons, le parti d’Édouard Philippe. La majorité présidentielle, si elle intègre bien les amis de l’ancien premier ministre (des cadres s’émeuvent actuellement d’un manque de discussions), la pousserait à tenter le coup, profitant de la faiblesse présumée des Républicains depuis le score de Valérie Pécresse. Là encore, le Rassemblement national pourrait aussi profiter de la situation, mais manque toujours de figures locales pour le représenter.
2e circonscription de l'Oise
En revanche, un parachutage (de poids ?) est déjà annoncé dans la deuxième circonscription de l’Oise : Philippe Ballard, ex-journaliste de LCI et conseiller régional d’Île-de-France, pourrait porter la voix de Marine Le Pen dans les terres actuellement détenues par Agnès Thill.
L’institutrice, élue en 2017 pour défendre le programme d’Emmanuel Macron, s’était rapidement révélée comme un électron libre et surtout une erreur de casting, trop conservatrice sur les enjeux de société. Exclue, elle a trouvé refuge à l’UDI, qui l’a investie. Mais l’allié LR dispose de son propre candidat local, qui se maintient : Ludovic Castanié, adjoint à Beauvais. La campagne promet donc d’être rude et, avec ces trois-là, les amateurs de clash et de spectacle devraient être servis.
Les objectifs de conquête du RN
Au soir du second tour de l'élection présidentielle 2022, Marine Le Pen est arrivée en-tête dans quatre des cinq départements de la région. Dans les Hauts-de-France, elle a totalisé 52,13% des suffrages exprimés.
Dans le Nord et le Pas-de-Calais par exemple, Marine Le Pen est arrivée en tête dans deux circonscriptions sur trois.
Le RN veut s’implanter encore davantage dans le bassin minier
Il y a cinq ans, le Front national avait raflé aux socialistes cinq circonscriptions dans l’ex Bassin minier : la 3ème (Lens), la 10ème (Bruay-la-Buissière), la 11ème (Hénin-Beaumont) – où Marine Le Pen devrait se représenter - et la 12ème (Liévin) dans le Pas-de-Calais, la 19ème (Denain) dans le Nord.
L’objectif affiché pour juin : les conserver… et en rafler de nouvelles. Dans la ligne de mire du parti : la vaste circonscription rurale de Saint-Pol-sur-Ternoise (1ère du Pas-de-Calais), celle de Béthune (9ème du Pas-de-Calais) où Marine Le Pen dépasse les 60% à Beuvry et Lillers, mais aussi les circonscriptions de l’Avesnois, de Cambrai et de Condé-sur-l’Escaut où le RN a dépassé les 40% au premier tour de la présidentielle.
À Lens pourtant, où le député RN sortant manque de notoriété, les cadres de la majorité présidentielle jugent que la circonscription peut être gagnée. Il se murmure que la ministre de l’industrie Agnès Pannier-Runacher – qui a multiplié les déplacements dans l’arrondissement – pourrait se lancer dans la bataille. Au soir de la victoire d’Emmanuel Macron, elle déclarait aux journalistes : "on ne peut pas laisser le Rassemblement national faire son nid dans le bassin minier".
Pour l’heure, les candidatures côté RN restent secrètes. Des conférences de presse par circonscription vont être organisées à partir de la semaine prochaine.
Calais : objectif symbolique de Marine Le Pen
C’est une ville qui cristallise les débats depuis des dizaines d’années et le RN en a fait un objectif prioritaire. Interrogé, l’actuel député Les Républicains Pierre-Henri Dumont ne veut pas encore se déclarer candidat à sa réélection. Après la défaite de Valérie Pécresse à la présidentielle, il se sait en danger. Pourtant il l’assure entre les lignes, aucune négociation avec la majorité présidentielle n’est envisagée.
Du pain béni pour le candidat RN Marc de Fleurian, engagé en politique dans la ville depuis 3 ans. "Il est assez désarmé parce qu’il est soutenu par une famille politique où sa candidate a fait moins de 5% en France et dans le Calaisis, malgré les appels au vote, explique-t-il. D’autant plus que la majorité pourrait ne pas présenter de candidat et dire : "on soutient le sortant". Pour Pierre-Henri Dumont, ce serait le baiser de la mort".
Lui croit plus que jamais en ses chances, alors que Marine Le Pen a obtenu près de 60% au second tour de la présidentielle dans la circonscription. D’autant plus que la maire LR de Calais a soutenu le président sortant avant même le premier tour, créant selon encore plus de confusions. "La prise de position de Natacha Bouchart pour Macron a été encore plus appuyée dans l’entre-deux-tours et a agacé les Calaisiens. Je pense même qu’elle a sur-mobilisé les électeurs du RN". Son objectif désormais : réussir à les mobiliser de nouveau en juin prochain pour remporter les législatives.
L'Aisne, premier département RN de France métropolitaine
Enfin, tout le territoire de l’Aisne pourrait apparaître comme une priorité pour le RN. Au second tour de la présidentielle, c’est le département métropolitain qui a le plus voté Marine Le Pen. Mais c’était une autre élection.
Le parti s’est enraciné mais bute presque constamment aux élections locales, faute d’avoir su faire émerger des figures locales durablement convaincues et convaincantes. Seule la cinquième circonscription semble aujourd’hui gagnable, si Marine Le Pen demande à Franck Briffaut de se lancer et rendre les clés de la mairie de Villers-Cotterêts.
Les cas insolites
4e circonscription de l'Oise
Il était l’un des ralliements spectaculaires (toutes proportions gardées) de la campagne présidentielle d’Emmanuel Macron : Éric Woerth, député historique de la quatrième circonscription de l’Oise, repart en campagne et pourrait retirer aux Républicains toute chance de grand chelem dans le département. Il a quitté le parti, qu’il dirigeait dans le département, qui l’avait déjà investi… et qui n’a, à ce jour, pas annoncé d’investiture concurrente.
Deux noms ont été évoqués : Arnaud Dumontier (maire de Pont-Sainte-Maxence) et Manoëlle Martin (vice-présidente du conseil régional). Mais les résultats de la présidentielle auraient de quoi les décourager… Outre la notoriété et la popularité locale de l’ancien ministre du budget, c’est la circonscription du département où Emmanuel Macron a réalisé son meilleur score au premier tour de la présidentielle, premier à 29,06%.
3e circonscription de l'Aisne
Comment ne pas citer également Jean-Louis Bricout. Tel un menhir dans l’océan, le dernier député socialiste de Picardie, débarrassé récemment de l’étiquette (il a rendu sa carte), se présente à nouveau dans des terres plus que jamais séduites par le Rassemblement national. Et pourtant, il a de quoi y croire encore : même des électeurs de Marine Le Pen disent encore leur respect pour le député, connu et reconnu comme un porte-voix du territoire, toujours ancré. Le RN n’a d’ailleurs toujours pas annoncé qui tenterait, encore une fois, de le déloger.
Enfin, il y a ces députés marcheurs sortants qui pourraient être aidés, si ce n’est sauvés, par les circonstances. À Amiens, Barbara Pompili doit sourire en observant que son adversaire investie par LR et l’UDI devra composer avec un dissident des Républicains.
Idem pour Aude Bono dans la première circonscription de l’Aisne, où une dissidente LR s’ajoute au candidat investi. Enfin, dans la rurale quatrième circonscription de la Somme, Jean-Claude Leclabart part avec l’avantage de l’ancrage, puisque ses deux principaux opposants de 2017 ont disparu : celui du RN a quitté le parti, celui de LR s’est désisté pour raisons professionnelles.