Le lycéen de Marquette-lez-Lille a passé deux ans à l'hôpital après avoir tenté de mettre fin à ses jours en 2011. Aujourd'hui, le jeune homme multiplie les projets pour se reconstruire et aider les victimes de harcèlement.
Il avait 16 ans quand il a décidé de s'immoler par le feu. Élève au lycée de Marquette-lez-Lille, Jonathan Destin était victime de harcèlement au quotidien. "A force, on a envie que ça se termine", expliquait-il dans l'émission Sept à Huit sur TF1.
A la sortie du lycée, alors que ses harceleurs lui réclamaient 100 euros, l'adolescent s'était aspergé d'alcool à brûler au bord d'un canal. "Les flammes sont montées à un mètre au-dessus de moi et je me suis roulé dans l'herbe, je pensais que ça allait s'éteindre. Ensuite j'ai couru et j'ai sauté dans l'eau", poursuit-il.
Pour la journée mondiale du harcèlement scolaire, TF1 va diffuser un téléfilm inspiré librement de l'histoire du Nordiste. L'occasion pour le jeune homme d'expliquer comment il a réussi à se reconstruire.
Être utile aux autres
Sept ans après, son corps porte toujours les stigmates de son geste. Mais petit à petit, le jeune homme de 23 ans reprend pied dans la vie. Après 17 opérations et de nombreuses cures thermales qu'il continue de suivre, écrire son livre "Condamné à me tuer" a été une vraie délivrance pour lui.
Aujourd'hui, il dirige une association de soutien aux victimes de harcèlement scolaire. Et il reçoit de nombreux messages d'adolescents qui voient dans sa descente aux enfer un écho à leur propre histoire
"Je pensais pas qu'il y en avait autant. Quand je me faisais harceler, j'étais dans mon monde. Pour moi l'école c'était pas pour apprendre, c'était juste le harcèlement", nous expliquait Jonathan en 2015.
"Aujourd'hui, je rêve de prendre mon indépendance. Et d'avoir une vie normale : fonder une famille, avoir ma voiture, et me lever tous les jours pour aller au travail", affirme-t-il à nos confrères de LCI.
Le jeune homme n'est jamais retourné à l'école après sa tentative de suicide, mais il a fait une remise à niveau et rêve de travailler dans l'informatique. Et pour ce qui est de ses harceleurs, Jonathan n'a jamais porté plainte.
"Je n'ai jamais osé, mais je sais que je peux encore le faire. J'ai encore peur d'eux, de les croiser, mais si ça arrivait, j'appellerai tout de suite la police, poursuit-il. J'espère qu'ils regrettent. Mais pour ma part, je pense qu'un jour j'oublierai, ça va déjà beaucoup mieux."