Damien Castelain, président de la Métropole européenne de Lille (MEL), a été relâché de garde à vue mercredi 3 juillet. Il avait été convoqué la veille à la police judiciaire de Lille pour détournements de fonds public et recel. Trois de ses proches ont aussi été entendus.
Damien Castelain, le président de la Métropole européenne de Lille (MEL) est sorti de garde à vue mercredi dans la soirée, sans poursuites pour l'instant, a indiqué l'AFP jeudi 4 juillet, confirmant une information de la Voix du Nord. Placé en garde à vue mardi matin, Damien Castelain a été relâché après 35 heures de garde à vue.
Lui et trois de ses proches, sa compagne, le directeur général des services de la métropole, Bruno Cassette, et l'ancienne chargée de communication au sein de la collectivité, étaient entendus pour détournement de fonds publics, selon une source proche du dossier. L'affaire porte sur des dépenses effectuées entre janvier 2017 et mai 2018.
Ils ont été interrogés par la police judiciaire de Lille, à qui le parquet a confié les investigations depuis l'ouverture d'une enquête préliminaire en juillet 2018 pour détournement de fonds publics et recel.
Celle-ci faisait suite à un article du site d'informations Médiacités qui affirmait avoir épluché "quelques centaines de factures" n'ayant "pas grand chose à voir" avec les fonctions politiques de M. Castelain, notamment pour des parfums, services de bien-être ou nuits en hôtel de luxe le week-end.
Ces dépenses suspectes s'élevaient, selon Médiacités, à environ 11.000 euros.
L'Agence française anticorruption (AFA) avait effectué en octobre un signalement auprès du parquet, puis rendu en décembre un "rapport de contrôle" sur la MEL, confidentiel mais rapidement dévoilé par Médiacités.
Elle y relevait, selon le site, des "irrégularités". L'AFA s'intéresse également aux travaux en cours du futur siège de la MEL, ainsi qu'aux conditions dans lesquelles a été employée la chargée de communication.
L'avocate de M. Castelain avait indiqué en juin que ce dernier avait remboursé "l'intégralité des notes de frais" signalées par l'AFA, afin de "couper court aux polémiques malsaines", via "un don" en avril de plus de 20 500 euros à la métropole lilloise. Mais ce remboursement "n'est en rien un aveu quelconque de culpabilité", avait affirmé Me Florence Rault.
Dès la publication de l'enquête en 2018, M. Castelain avait fustigé "une chasse à l'homme téléguidée" et assuré que ces chiffres étaient "faux", parlant pour sa part de "395 euros par mois de frais de représentation".