Jérôme T., 53 ans, est le principal suspect dans l’affaire de l’enlèvement suivi du meurtre de son ex-conjointe Nathalie Debaillie le 27 mai à Lille et La Madeleine. Trois autres individus qui lui ont porté assistance sont impliqués dans cette affaire.
Jérôme T., interpellé mercredi 29 mai, est soupçonné d’avoir enlevé puis tué, avec l’assistance de trois hommes de main, son ex-compagne Nathalie Baillie deux jours plus tôt. Cette mère de deux grands enfants âgée de 47 ans a été kidnappée dans un parking lillois alors qu'elle se rendait au travail, avant d'être retrouvée morte à l'arme blanche quelques heures plus tard dans l'appartement du suspect à La Madeleine.
Décrit comme "sanguin, impulsif et manipulateur" par des personnes qui l'ont fréquenté, cet homme de 53 ans est père de deux jeunes enfants, dont l'un a été adopté à l'Île Maurice, où il possède une propriété. Adepte des soirées branchées lilloises, le quinquagénaire est par ailleurs dépeint comme "flambeur". Il avait très récemment décidé de se faire plus discret, notamment en effaçant toutes les données de ses deux comptes Facebook.
L'homme était séparé depuis plusieurs mois de Nathalie Debaillie suite à une rupture conflictuelle, terme d'une relation amoureuse qui a duré plus de deux ans. On ignore encore les raisons qui l'auraient conduit à enlever et tuer la cadre bancaire, qui avait déposé en début d'année une main courante à son encontre pour "menaces". Cette dernière lui devait une certaine somme d'argent, selon nos informations.
Instable psychologiquement, Jérôme T. avait séjourné dans un service psychiatrique il y a quelques mois suite à une tentative de suicide.
Multiples sociétés et escroqueries
Après un début de carrière professionnelle dans une chaîne de restauration d'autoroute, le père de famille a géré de nombreux pressings et blanchisseries dans la métropole lilloise, notamment à Roncq, Tourcoing, Lille et La Madeleine. Des sociétés "qui ne prospéraient pas et qui partaient en déconfiture", selon une source policière.
Plusieurs des affaires de Jérôme T. sont parties en fumée, comme cette blanchisserie qu'il détenait à Roncq, incendiée à l'été 2009. "On s’est toujours un peu demandé si ce n’était pas une chasse à l’assurance", se souvient Michel Pétillon, adjoint à l'urbanisme de la commune. "Ça a brûlé au moment des discussions" avec le patron, précise l'élu.
A l'époque, l'entrepreneur négociait la cession de son bâtiment à la ville de Roncq qui avait d'autres projets pour le quartier, mais il réclamait une somme d'argent importante et "injustifiée". "L'incendie a grandement fait avancer le dossier", rapporte M. Pétillon. Ce dernier était "méfiant" à l'égard de Jérôme T., "quelqu'un de pas très agréable à côtoyer, pas franc du collier".
L'entrepreneur a été condamné et a purgé une peine de prison pour l'incendie criminel de l'un de ses pressings situé rue Massena à Lille trois ans plus tard. Il a d'ailleurs de nombreuses mentions à son casier judiciaire, notamment pour escroqueries à l'assurance, ou encore faux et usage de faux.
La même source policière évoque au sujet de Jérôme T. une "personnalité très particulière : un criminel calculateur, un escroc qui voulait un grand train de vie". D'après nos informations, il se trouvait aux abois financièrement ces derniers temps.
Placé en garde à vue dans les locaux de la police judiciaire de Lille depuis la mi-journée de ce 29 mai, le suspect "se montre calme", selon une source proche de l'enquête.