Canicules : un service numérique pour aider les communes et les collectivités à mieux gérer les vagues de chaleur

L'ADEME vient de lancer "Plus Fraîche Ma Ville", un service numérique gratuit à destination des collectivités et des communes pour proposer des "solutions" personnalisées afin de rafraîchir les quartiers, les parcs ou encore les immeubles contre les fortes chaleurs de façon durable et pérenne. Les Hauts-de-France sont aussi concernés.

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Depuis des années, des vagues de chaleur sans précédent frappent la France. Les Hauts-de-France n'en sont évidemment pas épargnés. Qu'il s'agisse du mois de juillet ou celui d'octobre 2022, la région a connu plusieurs épisodes anormaux de chaleur.

Des restrictions liées à la consommation d'eau et aux risques d'incendies dans un contexte de sécheresse inédite ont également eu lieu en Picardie cet été, pour ne citer que ces exemples. 

À cela s'ajoutent les constats alarmants des climatologues et le récent rapport du GIEC (groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) qui montrent que la situation ne risque pas de s'améliorer. 

Des solutions existent pour atténuer, à des échelles micro certes, les effets de ces canicules et vagues de chaleur. "Le rafraîchissement de l’air par les plantes grimpantes (telles que la vigne ou le lierre) atténue de 4 à 6°C les pics de température estivaux au niveau des façades permettant le rafraîchissement de l’intérieur du bâtiment", explique, par exemple, Ça chauffe en ville, cités dans un projet de végétalisation de façade à Lille. 

Dans ce contexte d'urgence climatique, l'ADEME (agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie) a lancé Plus Fraîche Ma Ville, un "service numérique public d'aide à la décision pour les villes qui veulent mettre en place des solutions de rafraîchissement durables et adaptées aux territoires"

Afin de s'ancrer davantage dans les réalités de chaque environnement, cet outil est coconçu avec des élus et agents territoriaux. Il est "né d'investigations, de recherches auprès de 600 collectivités sur les problèmes rencontrés pour mettre en place des solutions de rafraichissement urbains", poursuit l'agence.

Dans les Hauts-de-France, plusieurs communes et collectivités participent

L'ADEME estime actuellement, à l'échelle nationale, "150 collectivités inscrites" et "70 agents dont un tiers d’élus qui y participent". Dans les Hauts-de-France, de nombreuses collectivités et communes ont aussi rejoint le programme. 

"Pendant l’investigation, 55 collectivités des Hauts-de-France ont participé en ligne pour nous aider à identifier les problèmes rencontrés par les collectivités pour mettre en œuvre des solutions de rafraîchissement urbain", nous informe l'agence. 

A la suite de cette investigation, nombre d'entre elles se sont inscrites. On retrouve, par exemple, Saint-Quentin (Aisne), Heilly (Somme), les Communautés d'agglomération de Lens-Liévin, d'Hénin-Carvin (Pas-de-Calais), la Métropole Européenne de Lille (Nord) ou encore Hazebrouck et Arras. 

Comment fonctionne ce service ? 

Très concrètement, ce service numérique "propose trois parcours" qui permettent de faciliter les prises de décision quant au rafraichissement des collectivités de petite ou moyenne taille, "mais les métropoles, même expérimentées, peuvent aussi être intéressées", note l'ADEME. 

Le premier parcours "est un arbre décisionnel : après avoir répondu à plusieurs questions, on obtient jusqu’à quatre solutions de rafraîchissement urbain, à choisir seules ou combinées". Le deuxième parcours, quant à lui, "partage des retours d’expérience".

Enfin, "le troisième renseigne sur chaque solution" qu'il s'agisse du coût, des cobénéficies ou encore des limites qui peuvent être rencontrées quant aux solutions proposées. Ci-dessous, un exemple de parcours (encerclé en rouge). 

Il existe aussi, sur la plateforme, d'autres rubriques. Les fiches techniques donnent des clés pour prendre soin des arbres existants, mettre en place des structures d'ombrage ou l'isolation thermique, entre autres.

Les diagnostics, quant à eux, permettent de "découvrir la surchauffe au sein de [son] territoire", "prendre en considération le confort thermique des habitants et leurs vulnérabilités" ou encore "aider les usagers sur [son] territoire lors d’épisodes caniculaires". Pour le moment, il reste des données manquantes étant donné que le dispositif est neuf et amené à évoluer. 

Des exemples lillois mis en avant sur le site

La rubrique "Projets réalisés" permet, en fonction de chaque région, de mettre en avant des initiatives de "rafraichissement" de villes, de quartiers, de rues ou encore de ronds-points. Dans les Hauts-de-France, on retrouve pour le moment deux exemples de projets lillois.

L'un d'eux est “Désimperméabilisation des cours d’écoles lilloises”, un projet qui vise à "réduire les effets du phénomène d’ICU qui impacte le climat et la qualité de vie dans le centre-ville de Lille, dont le bâti est dense et ancien". Cette désimperméabilisation "contribue à faire des écoles des îlots de fraîcheur". 

Quand on clique sur la page, on retrouve tout l'historique de ce projet lancé en 1996, mais aussi un "avant/après". Les solutions réalisées y sont également présentées. Les informations sur le budget le financement mais aussi les difficultés rencontrées sont mises en avant. Ces retours d'expérience peuvent servir d'exemple à d'autres communes. 

"Il n'y a pas de réponse unique"

L'ADEME insiste sur le fait que chaque ville et chaque territoire a ses problématiques et situations spécifiques. "Il n’y a pas de réponse unique. Chaque contexte est différent, tant au niveau du climat que de la configuration des lieux", explique Daniela Sanna, responsable du pôle aménagement des villes et des territoires de l'agence, dans un communiqué. 

Il est impératif de combiner plusieurs solutions. Les solutions vertes ne sont pas toujours judicieuses dans les villes où on s’attend à une raréfaction de l’eau dans le futur, ou dans les zones urbaines très contraintes : sous-sols occupés par des réseaux, centres historiques classés, etc.

Elodie Briche, coordinatrice R&D Urbanisme durable à l’ADEME

Les collectivités, quelle que soit leur taille, sont fortement encouragées à y participer pour faire leurs retours d'expériences ou encore proposer des projets de rafraîchissement de leur territoire. L'ADEME souligne que ce service propose aussi "d’accompagner des petites collectivités dans leur utilisation de l’outil sur des cas très précis" comme les cours d'école, les places, les rues ou encore les parkings.

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