La cellule s'adresse aux équipes des hôpitaux des deux départements qui se trouvent au front, directement au contact des patients qui ont contracté le Covid-19, ou pour qui il y a de fortes suspicions.
Quand le "tsunami" frappera, ils seront en première ligne. Le personnel hospitalier des établissement du Nord et du Pas-de-Calais peut désormais se faire aider via un dispositif d'écoute et d'appel dédié, a annoncé le centre hospitalier.
Le dispositif, actif de 8H30 à 21H, sept jours sur sept avec un relais sur la ligne de garde de nuit. "Les personnels hospitaliers sont confrontés à une augmentation d'activité très importante, dans des conditions très particulières", souligne Frédérique Warembourg, psychiatre et responsable de cette cellule d'écoute.
Situation "très exceptionnelle"
Afflux de patients en état graves sur le plan clinique, réorganisation des services, adaptation à des conditions très différentes ou sensation d'insécurité face au risque de contamination... Il s'agit d'une situation "très exceptionnelle", dans laquelle celle cellule permet de "proposer aux soignants un lieu d'écoute et de soutien psychologique, pour qu'ils puissent aborder aussi toutes ces difficultés-là", explique Frédérique Warembourg.
"On parle des soignants", précise-t-elle, "mais d'autres personnels hospitaliers, comme les secrétaires médicaux, les agents des services hospitaliers ou les hôtesses d'accueils, n'osent pas nous appeler" alors qu'ils sont directement confrontés, eux aussi, à cette situation et à ces risques.
"On ne prend pas le temps de prendre soin de soi"
Chez toutes ces personnes, il y a la vraie "crainte d'un épuisement émotionnel". "Dans ces moments de crise, on ne prend pas le temps de prendre soin de soi. Beaucoup ne prennent pas le temps d'aller manger, de boire un verre d'eau".
Preuve en est que la cellule mise en place mardi 17 mars, et qui s'est élargie le 24 aux personnels du Nord et du Pas-de-Calais, ne croule pas encore sous les appels. "C'est encore assez calme. Au sein du CHU, on fait des maraudes dans les services de réanimation, d'urgence, le SAMU ou encore l'hôpital Calmette, qui a été complètement transformé, parce qu"on sait que les soignants ont du mal à demander de l'aide."
"Ce serait très bénéfique pour eux qu'ils nous appellent"
"On a des appels, mais on est à disposition et on veut vraiment insister pour que les soignants n'attendent pas après", lorsqu'il sera trop trop tard. "Ce serait très bénéfique pour eux qu'ils nous appellent."
La cellule est tenue par des psychologues, des psychiatres, des infirmiers en psychiatrie ou des internes, qui ont toujours un référent près d'eux. "On se réserve a possibilité de monter en puissance", précise Frédérique Warembourg. Cette ligne téléphonique n'étant pas destinée au grand public, les professionnels de la santé peuvent se renseigner auprès du CHU Lille.
Pour l'heure, le pic de contaminations n'est pas encore atteint et les urgences lilloises ne sont pas saturées, mais "quand la vague sera là, on sera prêt", assurait ce jeudi matin un soignant du CHU.
Le personnel soignant est en tout cas particulièrement exposé face au coronavirus, alors que l'on comptait, jeudi 26 mars, 283 personnes hospitalisées dans le Nord, dont 106 en réanimation.
Dans les Hauts-de-France, on compte selon le dernier bilan de l'Agence régionale de la Santé (ARS) 1910 cas de contamination au Covid-19, dont 147 personnes sont décédées à l'hôpital.