Harcèlement scolaire : pour faciliter le suivi des signalements, une convention entre le diocèse et le tribunal judiciaire de Lille

Ce mercredi 30 août 2023, le Parquet de Lille et le diocèse du Nord ont entériné une convention leur permettant d'agir main dans la main pour lutter contre le harcèlement scolaire. Plus particulièrement, pour faciliter l'échange et le suivi des signalements émis par les établissements scolaires.

Une signature qui marque un tournant pour le diocèse de Lille. Ce mercredi 30 août 2023, la Direction diocésaine de l’enseignement catholique de Lille et le Tribunal judiciaire de la ville ont signé une convention de partenariat pour faciliter les échanges sur les signalements d'enfance en danger. En particulier les signalements concernant les cas de harcèlement scolaire.

Les 295 établissements catholiques du diocèse de Lille disposeront désormais d'une boîte à outils composée d'une liste de professionnels à contacter pour trouver une aide lors de la mise en place de ces signalements. Comme le résume Caroline Etienne, procureure de Lille : "Cette convention met en place une relation orale entre les établissements et le tribunal, plutôt qu'un simple document écrit."

Travailler main dans la main

"On s'est aperçus que, face à la multiplication des signalements de harcèlement scolaire, les circuits mis en place pour aider les établissements dans leur signalement manquaient d'efficacité." Hubert Antoine, directeur diocésain de Lille, revient sur l'origine de cette convention de partenariat avec le Tribunal judiciaire.

Pour endiguer le problème à la racine, des formations ont été proposées aux établissements catholiques du diocèse. Le but : apprendre à repérer les situations qui nécessitent d'établir un signalement. "En creusant un peu, on a découvert qu'on pouvait aller plus loin en travaillant avec le Parquet de Lille."

L'accord passé ce mercredi permet donc aux deux parties de dialoguer directement entre elles, "pour aborder les difficultés rencontrées dans la rédaction d'un signalement, ou dans sa qualification comme tel", rapporte Caroline Etienne. "Mieux vaut passer un petit coup de fil plutôt que de rendre un rapport peu adapté, sans contacts, sans noms... Qui complique l'enquête qui s'ensuit."

Plus de "souplesse"

Une volonté non pas de transparence - le secret de l'instruction ne permettant pas de révéler tous les pans de l'enquête en cours - mais plutôt "de souplesse", de "cohésion" et d'accompagnement. "Quand un signalement se déclenche, pour les familles, c'est souvent une découverte, quelque chose qui n'a jamais été vécu avant. L'enquête peut prendre du temps et provoquer des situations difficiles", commente Hubert Antoine. "Certains parents peuvent demander à l'établissement de prendre des mesures immédiates, alors que rien ne peut être décidé tant que la justice n'a pas terminé son travail."

La coordination entre le diocèse, les établissements et le Parquet de Lille, permettra donc, selon les acteurs de la convention, d'apaiser certains points d'accroche lors des signalements.

Un écho au suicide de Vendin-le-Vieil

La convention intervient également quelques mois après le drame qui s'est déroulé à Vendin-le-Vieil, dans le Pas-de-Calais. Le 12 mai 2023, Lindsay, une adolescente en classe de 4e, s'était donné la mort après avoir subi une vague de harcèlement sur les réseaux sociaux et au collège. "Une affaire qui n'est pas sans résonance avec le projet actuel", confie le directeur diocésain de Lille.

Hubert Antoine mentionne également le cas du principal du collège de Vendin, visé par une plainte de la famille de la victime et par plusieurs menaces. Ses détracteurs lui reprochant de ne pas avoir agi face à l'appel à l'aide de la jeune fille. "Cette convention vise aussi à protéger le personnel des établissements scolaires, qui se retrouve dans une position périlleuse lorsqu'il doit comprendre la situation et tirer des conclusions."

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