Depuis ce lundi 5 août, les policiers municipaux font un travail de pédagogie pour informer les motards que le stationnement des motos sur la Grand'Place de Lille n'est plus toléré.
C'est décidé : les motos ne peuvent plus stationner sur la Grand'Place de Lille depuis environ le dimanche 4 août. En réalité, le stationnement des motos y était déjà interdit. Mais une tolérance existait. C'est désormais fini.
Un emplacement déjà interdit aux motos
"La semaine dernière [du 29 juillet], 1/3 de la place était occupé par des motos. Ce n'est pas acceptable. Notre tolérance ne peut plus s'exercer dans ces circonstances-là", justifie la mairie de Lille.
La ville a donc pris la décision de chasser toutes les motos qui se stationnent sur la place. Une nouvelle qui sonne comme "une trahison", pour le délégué à la communication de la fédération française des motards en colère (FFMC) du Nord, Nicolas Auffret.
Il remet d'ailleurs fortement en doute ce chiffre avancé par la mairie. "On s'estime vraiment floués. Nous n'avons pas l'impression d'être des nuisibles, et pourtant nous sommes traités comme tels."
D'autant plus qu'aucune prévention n'a été effectuée pour informer les motards en amont. Aucun panneau n'a d'ailleurs été installé. Depuis lundi, les agents municipaux et ASVP sont sur place pour informer en direct les motards et les invitent à aller se garer ailleurs, mais pour ceux qui n'ont pas eu la chance de croiser quelconque policier, l'amende est au bout du guidon.
"C'est un abus de pouvoir. Si les règlementations évoluent, la moindre des choses est quand la population soit informée ! Quid des touristes belges ?", s'agace Nicolas Auffret.
La contravention s'élève à 35 euros et peut aller jusqu'à un enlèvement par la fourrière. Selon la mairie, seules 7 contraventions depuis lundi dernier ont été déposées et aucun deux-roues n'a été emmené par la fourrière. Selon la FFMC du Nord, ce sont plutôt 7 véhicules qui ont été emmenés par la fourrière, selon des témoignages de motards.
Emplacements pour les motos insuffisants
Du côté de l'hôtel de ville, les intentions sont claires : redonner la priorité aux piétons. "La Grand'Place est une zone de rencontre. Il faut laisser l'espace fluide et penser aux personnes avec des poussettes ou en mobilité réduite qui doivent contourner les motos."
La ville rappelle également que d'autres emplacements de stationnements réservés aux motards existent bien à proximité, comme sur le boulevard de Turin, le boulevard Carnot au niveau de l'opéra, à la rue Gambetta, à Rihour ou encore sur l'avenue Charles-Saint-Venant.
Néanmoins, la FFMC Nord estime que ces emplacements de stationnement sont nettement insuffisants. "La priorité est donnée aux vélos et aux piétons, et la moto est le parent pauvre. La ville n'est pas accueillante pour les motards, et partent ailleurs, comme à Arras ou en Belgique", déplore Nicolas Auffret.
Actions prévues par les motards en colère
Écoeurée par cette décision qui a été prise en plein cœur de l'été, "la pire période de l'année où il est impossible de réagir", la FFMC du Nord ne compte pas en rester là. Des actions sont prévues à la rentrée, pour dénoncer ces verbalisations et les difficultés de stationnement pour les motards, selon La Voix du Nord. La FFMC réclame notamment des "parkings à motos spécifiques, avec des casiers pour les casques ou les manteaux par exemple".
Les actions viseront sans doute également la nouvelle limitation de la circulation dans le centre-ville, à 30 km/h à partir du 19 août.