"Nous devons être traités comme l'hôpital" : le président de l’Université de Lille en appelle à l'État pour compenser la hausse de la facture d'énergie

Selon les projections, la facture annuelle d'énergie de l'Université de Lille va passer de 10 à 30 millions d'euros. Le président demande la mise en place d'un plan de continuité énergétique pour que le surcoût de 20 millions soit pris en charge par l'État afin de ne pas mettre l'université "à l'arrêt".

Lundi 19 septembre, le président de l’université de Strasbourg a annoncé aux étudiants la mise en place d'une troisième semaine de congés de Noël, début janvier, et une semaine complète de cours en distanciel en février. Fermer les portes de l’université deux semaines supplémentaires cet hiver pour faire face à l’envolée des prix de l’énergie… une mesure qui n’a pas convaincu étudiants et professeurs, mais que Michel Deneken assume.

Nous avons voulu savoir si cette possibilité était envisagée par l'Université de Lille en interrogeant son président. Alors que rien n'est encore acté, Régis Bordet assure que "le distanciel n'est pas l'option privilégiée, (même si) toutes les solutions vont être discutées".

Car la plus grande université de la région - 655 000 m2 de surface répartis sur différents campus - a fait les comptes : la facture d'énergie devrait passer de 10 millions d'euros en 2021... à 30 millions d'euros en 2023. Selon la direction, 30% du parc immobilier est défaillant énergétiquement. 

 "Nous avons besoin d’un plan de continuité énergétique"

"Nous sommes en réflexion et élaborons différents scénariis de réponses à cette question énergétique", tient à préciser dans un premier temps le président, qui espère pouvoir présenter un panel de mesures le 15 octobre prochain. 

La situation à Lille n’est pas la même qu’à Marseille. Ici le climat est plus rude, les besoins de chauffage sont plus importants.

Régis Bordet, président de l'Université de Lille

Car Régis Bordet est formel : les 20 millions de factures supplémentaires seront impossibles à intégrer pour l’université. "Notre fonds de roulement ne nous permet pas d’assumer un tel impact financier sauf à rogner sur l’entretien du patrimoine alors même qu’il est essentiel pour faire des économies d’énergie, explique-t-il. C’est en quelque sorte le serpent qui se mord la queue".

Comment faire alors ? Le président en appelle à l’Etat pour ne pas mettre l’université à l’arrêt. "Nous avons besoin d’un plan de continuité énergétique. Nous devons être traités comme l’hôpital. Ce sont des fonctions et des services essentiels à la nation. Nous formons 80 000 étudiants par an. Ce sont les forces vives de la nation de demain. On ne peut pas se permettre de mettre à l’arrêt la formation de ces jeunes".

L'objectif premier est de pas impacter les études des étudiantes et des étudiants, de faire en sorte que l’année se déroule le plus normalement possible.

Régis Bordet, président de l'Université de Lille

Sa principale demande : la mise en place de mesures financières de compensations du surcoût énergétique selon l’université. Car il le rappelle, "les maigres économies qui seront faites avec les mesures de sobriété énergétique ne seront pas suffisantes pour éponger les 20 millions d’euros de dette". 

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