Procès pour fausse alerte attentat à la SNCF : huit mois de prison pour l'un des auteurs

Le 19 juillet 2023, un couple envoyait un sms au numéro d'urgence de la SNCF pour signaler un faux attentat terroriste. Ces deux Nordistes ont été jugés ce jeudi 31 août 2023, écopant de huit mois de prison ferme pour l'un, et de 12 mois de prison avec sursis pour l'autre.

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"Nous ne sommes pas des monstres", une "grosse bêtise"... Beaucoup de larmes ont été versées ce jeudi 31 août 2023, au Tribunal judiciaire de Lille. Un couple de Nordistes habitant actuellement en Gironde, était jugé pour la fausse alerte attentat qui avait paralysé le trafic ferroviaire des gares Lille Flandres et Lille Europe le 19 juillet dernier.

Un peu avant 9 heures, policiers, Raid, pompiers et autres secouristes étaient déployés avec précipitation devant le parvis des gares de Lille. Un sms reçu au numéro d'urgence de la SNCF indiquait la présence d'un terroriste à bord d'un TGV venu de Paris.

Derrière ce témoignage, finalement mensonger, se trouvaient deux jeunes parents, retrouvés par géolocalisation de leur téléphone. Le couple espérait retarder les trains en gare de Lille, pour ne pas manquer leur correspondance.

Huit mois de prison ferme

Le procès a commencé à 20 heures. Lorsque l'audience sort de la salle à minuit, la nuit a depuis longtemps enveloppé le Palais de Justice. Après presque quatre heures de comparution, l'homme a été condamné à 16 mois de prison, dont huit fermes. Ce chauffeur livreur de 30 ans avait déjà écopé de plusieurs peines avec sursis. L'une d'entre elles a été révoquée, entraînant une incarcération supplémentaire de six mois.

La femme de 27 ans, aide-soignante, a quant à elle été condamnée à 12 mois de prison avec sursis. Le procureur avait initialement requis 18 mois de prison dont 12 fermes contre lui, et 12 mois de prison dont six fermes contre elle, soulignant un "égoïsme poussé à son paroxysme".

La SNCF, les pompiers et la région Hauts-de-France, qui se sont portés partie civile, ont également réclamé des dommages et intérêts. La SNCF a demandé une somme provisoire de 20.000 euros, en attendant de recevoir le total des indemnisations demandées par les voyageurs. Les pompiers, qui avaient mobilisé 17 personnes, ont réclamé 2.700 euros, et les Hauts-de-France, qui financent les TER, 2.500 euros.

"Il n'était pas question de rater ce rendez-vous"

"J'étais prête à tout pour voir mon fils." Installé près de Bordeaux, le couple se rendait dans le Pas-de-Calais pour rendre visite à leur enfant de 4 ans, placé. "Il n'était pas question de le manquer, ça faisait un mois et demi qu'on ne l'avait pas vu. Il n'était pas question de rater ce rendez-vous qui ne peut pas être décalé", déclarait la jeune maman, exprimant également "beaucoup de regrets" et adressant "des excuses à tout le monde."

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La jeune femme de 27 ans jugée ce jeudi explique ne pas avoir voulu manquer la visite de son fils. ©France Télévisions. M. Schelcher et A. Rougerie

Une affaire qui témoigne aussi "d'une misère sociale", selon l'avocat de la jeune femme. "Il y a eu une disproportion manifeste, ma cliente n'a jamais eu conscience de déclencher un nombre de secours aussi important." Pendant le procès, l'avocat a également qualifié le couple de "pieds nickelés de la fausse alerte." "Ils n'arrivent même pas à donner correctement l'information, se trompent de numéro, auraient pu prendre le train suivant... On est vraiment sur un cas qui illustre la réalité de notre société, qui va très vite et laisse des individus de côté."

Le parquet a d'ailleurs souligné que "mille passagers ont été impactés par leur bêtise", alors qu'ils seraient tout de même "arrivés à l'heure" avec le train suivant.

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