Dans le Palais des Beaux-Arts de Lille, une toute nouvelle exposition a été mise en place jusqu'au 27 février 2023. Elle autorise le public à toucher les œuvres, une expérience assez inédite.
L'injonction du Palais des Beaux-Arts de Lille peut paraître bien surprenante : " Prière de toucher". Le visiteur est invité à tâter du bout des doigts statues et sculptures pour casser les codes et apprécier un rapport différent à l'art.
Cette exposition gratuite, d'un genre un peu spécial a déjà été exposée à Rouen, Montpellier et Lyon. Elle reste dans la capitale des Flandres jusqu'au 27 février 2023.
Une expérience sensorielle accessible à tous
L'exposition " prière de toucher, l'art et la matière" est " véritablement ouverte à tous et inclusive", insiste Juliette Barthélémy, co-commissaire de l'exposition. Fruit d'un partenariat avec cinq autres musées de France et d'une coopération avec des personnes déficientes visuelles, la proposition assez inédite s'adapte à tous les publics.
Mais il est aussi question pour le Palais des Beaux-arts, de proposer une expérience de visite différente, qui casse les codes et mobilise nos sens. Ce n'est pas une première pour Lille qui a déjà mis en place deux autres expositions immersives, à base de scénographies, vidéos et ambiances sonores. L'une portait sur le peintre Goya et l'autre était intitulée "Forêt magique".
Ici, c'est une autre promesse, le sens du toucher est mis à l'honneur. Il s'agit de découvrir des sculptures de l'Antiquité à nos jours, bandeau sur les yeux, à l'aveuglette. " La plupart du temps les gens se mettent à deux en se tenant, l'un guide l'autre. Les perceptions sont différentes et c'est vraiment un moment de partage sur les ressentis" raconte la co-commissaire de l'exposition.
Des œuvres reproduites pour l'occasion
Sans tickets au préalable, il suffit de se rendre dans le hall du Palais, dans l'installation en forme de bulle pour commencer l'exposition. A l'intérieur, une dizaine de sculptures provenant de toute la France ont été disposées.
"On a décidé de se concentrer sur des figures humaines avec des aspérités différentes, on propose par exemple l'Ange déchu de Rodin, un buste de chanteuse italienne et plusieurs autres statues" détaille Juliette Barthélémy.
Mais qu'on ne s'y trompe pas, il ne s'agit pas des œuvres originales mais bien de reproductions qui se veulent plus vraies que nature. " Elles sont réalisées grâce à des techniques d'imprimante 3D ou grâce à des moulages. Majoritairement en résine, elles sont complétées par du marbre, du bronze etc, pour coller à l'identique" détaille t-elle.
Ces reproductions ont été réalisées par tactile studio ainsi que des sculpteurs, dans le but d'éviter la dégradation des versions originales.
Une autre visite de la galerie des statues
Le Palais des Beaux-Arts a aussi décidé d'ajouter sa touche personnelle à cette exposition itinérante en faisant redécouvrir autrement sa mythique galerie permanente de sculptures.
Mais ici, pas question de les toucher directement. Des tables de matières ont par contre été installées devant certaines œuvres pour comprendre comment elles sont créées.
"Il y a en fait des extraits de matières : du marbre brut ou strié, de la terre cuite, du bronze et des morceaux de l'œuvre recréée, pour voir l'évolution " complète Juliette Barthélémy. Après Lille, l'exposition partira à Bordeaux et à Nantes.