Du Vieux-Lille à la rue des Postes, de bars branchés aux cafés plus tranquilles, Arthur un jeune nordiste a une vie connectée intense. Virevoltant de site en site sur des applis il cherche l’amour. Jusqu’à l’overdose de rendez-vous. Et si c’était lui même qu’il rencontrait ?
L’amour 2.0
Nul ne saura si Guillaume Devaux a pris le temps de relire "L’éducation sentimentale" de Flaubert car son héros est un jeune homme pressé.
Pressé de réussir, de séduire, de papillonner aussi. À ses yeux l’amour ne saurait être réduit à une addition de hasards.
Arthur et ses 28 printemps promène sa silhouette été comme hiver dans tous les quartiers, jardins et parcs de Lille à la découverte des visages de jeunes femmes qui ont imprégné sa rétine lors des longues heures passées à surfer sur les applications de rencontre.
Le champ des possibles, trop peu pour lui.
Il veut plus. Laissant loin derrière Roubaix sa ville natale, avant de parcourir le monde puis de revenir dans le Nord, attiré comme un aimant.
Cynisme de l’amour et vertige devant tous ces prénoms : Léa, Zelda, Mathilde, Daphné, Jade...
Tourbillon et vacuité de nos vies, un clic et un "like" vont-ils vraiment décider de notre destin ?
Et quand en plus le Covid s’en mêle, le confinement rebat les cartes...
Une question traverse le roman. L’amour perdrait-il de sa noblesse en sacrifiant à ces modes des jungles numériques où chacun y va de son meilleur profil ?
Dans un cycle étourdissant de rencontres et de ruptures (et il faut suivre) Arthur le tombeur des réseaux exaspère ses amis : "Tu ne vas quand même pas faire ça toute ta vie ?" Il a réponse à tout : "La vie serait donc si mal faîte qu’elle nous donnerait des rêves mais aucune chance de les réaliser ?"
Plus romantique qu’il n’y parait notre héros rencontrera aussi sa première grande épreuve, de celles qui laissent une empreinte et une cicatrice ne se refermant jamais tout à fait.
"J’ai souffert souvent, je me suis trompé quelquefois, mais j’ai aimé" écrivait Alfred de Musset. À sa façon et dans un autre siècle, Arthur fera l’apprentissage de sa vie d’homme.
Quelques souvenirs d’une jeunesse lilloise avant et pendant la pandémie. Même avec des masques sur le nez, il est aisé de sentir que oui (et bien que nos soirées soient un tantinet plus calmes) ce roman là est décidément dans l’air du temps.