Une mère de famille de Marcq-en-Baroeul pousse un grand cri de colère, après avoir retrouvé mi-février son enfant de trois ans dans la rue, en T-shirt, alors qu'il devait normalement être surveillé au sein de la garderie de l'école Cognacq-Jay de la ville.
Julie Polyn, 28 ans, ne décolère pas depuis le jeudi 15 février dernier. Ce jour-là cette mère de famille va chercher vers 17h30 ses trois enfants à l'école rue Augustin Bourdon à Marcq-en-Baroeul. Elle récupère d'abord ses deux grands à l'étude de l'école Pasteur, avant d'aller chercher Taliano, 3 ans, à la garderie de l'école maternelle Cognacq-Jay, qui se trouve sur le même trottoir. "Quand je me suis garée, j'ai vu une petite culotte entre deux voitures, et arrivant à hauteur, je me suis rendue compte que c'était mon fils qui était là dehors, sur la rue et en T-Shirt", raconte-t-elle.
Immédiatement, Julie Polyn dit entrer dans la garderie pour récupérer les affaires de son fils "sans que personne ne s'en aperçoive", avant de l'installer dans sa voiture au côté de ses grands frères. Puis elle est retournée voir les deux personnels chargés de la surveillance de la douzaine d'enfants présents pour leur demander où se trouvait Taliano. Personne n'avait remarqué l'absence du petit.
Crises d'angoisse
Confuse, l'une des deux employées a présenté ses excuses à la mère de famille, l'autre lui disant qu'elle pouvait aller se plaindre en mairie. "La mairie m'a appelée le lendemain matin pour demander à me voir. J'ai été reçue et on m'a dit que c'était un incident, que c'était sur le temps de garderie et donc que ce n'était pas vraiment l'école qui était responsable". "On m'a fait comprendre que mon enfant n'était pas mort, et que donc l'affaire n'avait pas lieu d'être" selon Julie Polyn.Pourtant le maire de Marcq-en-Baroeul Bernard Gérard avait lui même relayé le "coup de gueule" de Julie Polyn sur Facebook, dénonçant une "situation parfaitement inadmissible (...) qui appellera à des sanctions".
Contacté, le maire (LR) de Marcq-en-Baroeul Bernard Gérard a assuré qu'une enquête administrative était en cours pour faire la lumière sur ces faits. "On s'est immédiatement réunis sur ce sujet pour renforcer la sécurité. Cet enfant a pu sortir, on ne le conteste pas. Ça ne s'était jamais produit mais en tout état de cause nous avons immédiatement revérifié et renforcé les procédures pour que ça ne se reproduise plus. A été installé un système de fermeture automatique de porte, on a déplacé la sonnette dans la salle d'activité. On a établi le bureau du référent dans la salle d'activité près de la porte, et une affiche demandant aux parents qui viennent de bien vérifier que cette porte est fermée", a expliqué le maire, qui dit souhaiter "l'apaisement". "J'assume les responsabilités, s'il y a eu erreur il faut siffler la faute", a ajouté M. Gérard.
Depuis ce 15 février, la mère de Taliano n'ose plus confier son enfant à la garderie de l'école Cognacq-Jay. "Moi tous les matins je dépose mon fils avec des crises d'angoisse. Je n'ai plus confiance. Je m'arrange avec ma famille pour ne plus laisser mon fils en garderie", dit Mme Polyn. Qu'attend-elle d'une médiatisation de son histoire ? "Á la base, j'ai juste demandé à la mairie de mettre aux normes de sécurité leurs locaux, et je ne veux pas qu'on étouffe l'affaire d'un enfant de trois ans qui s'est retrouvé en danger dans la rue", nous a-t-elle confié.