Dans les Hauts-de-France, l'accueil des écoliers ukrainiens s'organise. Dans la région, 634 jeunes ukrainiens ont été accueillis dans des établissements scolaires selon les dernières données du ministère de l'Éducation nationale.
Depuis le 24 février, début du conflit entre l’Ukraine et la Russie, 12 899 élèves ukrainiens ont été accueillis en écoles, collèges et lycées en France selon les informations du ministère de l’Éducation nationale. Un nombre qui a quasiment doublé en un mois.
Dans les Hauts-de-France, les académies de Lille et d’Amiens accueillent respectivement 383 et 251 élèves, dont une majorité en écoles.
Intégrer au mieux les enfants
"Les chiffres augmentent, mais nous sommes loin des autres académies", reconnaît l’académie d’Amiens. En comparaison avec d’autres académies, ces chiffres sont effectivement peu élevés pour la région où se trouve le "hub français de l’Ukraine" : Senlis. "Pour l’instant, nous ne sommes pas en saturation", ajoute le rectorat précisant qu’aucun quota n’est en vigueur.
On accueille tous les enfants qui se présentent. On scolarise les enfants dans la commune la plus proche de leur domicile.
Académie d'Amiens
"S’ils se trouvent à proximité d’une UPE2A, structure qui accueille les populations qui ne maîtrisent pas la langue française, alors on les intègre dans ces unités", poursuit le rectorat. Les enseignants proposent un accompagnement à la fois pédagogique et psychologique pour intégrer au mieux les élèves. "La priorité, c’est vraiment de les intégrer, de faire en sorte qu’ils soient dans un rythme scolaire classique avec des camarades".
"Les parents sont ravis de pouvoir mettre leurs enfants à l’école"
Forte de ses liens historiques avec l’Ukraine, la commune de Senlis dans l’Oise, s’est grandement mobilisée pour organiser l’accueil des réfugiés. Le réseau catholique a permis l’accueil d’une centaine d’Ukrainiens. Dont une quinzaine d’enfants, désormais scolarisés. "On a accueilli des enfants à partir du 7 mars. On les a gardés une quinzaine de jours juste entre eux, et ensuite, on a envoyé les plus grands au collège", explique Anne-Laure Bailliencourt. Cette Senlisienne est coordinatrice de l’accueil des enfants ukrainiens dans la commune. En compagnie d’une professeure des écoles à la retraite et de deux mères ukrainiennes francophones, elle donne des cours de français aux plus jeunes écoliers.
Ils se sont bien intégrés, mais le niveau de français n’est pas très bon. Depuis la rentrée de Pâques, les enfants en âge d’être scolarisés en primaire sont accueillis dans une petite classe de français.
Anne-Laure Bailliencourt, coordinatrice de l’accueil des enfants ukrainiens à Senlis
"Les parents sont ravis de pouvoir mettre leurs enfants à l’école", affirme Benoît Desjardin, membre de la paroisse et coordinateur des collectes solidaires en faveur des réfugiés ukrainiens dans la commune. "Au début, on a dit à certaines mamans qu’elles pouvaient rester avec leurs enfants en classe. Maintenant, c’est bon, elles sont rassurées !" conclut Anne-Laure Bailliencourt.
Depuis le début de la guerre, plus de 5 millions de personnes, dont plus de 2,5 millions d’enfants, ont fui l’Ukraine. En France, on dénombre près de 50 000 réfugiés ukrainiens.