Conduent : l'administration valide le plan de sauvegarde de l'emploi, "on est écoeuré", réagissent les syndicats

La Direccte a décidé de valider le plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) de Conduent sur le site de Roubaix, menant au licenciement de 300 salariés. Les syndicats comme l'avocat des salariés sont dans l'incompréhension. 

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"Je ne comprends pas, je suis écoeuré, je pensais que la direction ferait un effort, mais on a eu qu'une seule réunion depuis le moment où l'homologation a été rejetée par la Direccte [Direction régionale des entreprises de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi, ndlr] des Hauts-de-France", s'indigne Fouad Boumedienne, syndicaliste Sud.

La décision a été communiquée en début de semaine et rendue publique ce jeudi 6 août : la Direccte a validé le plan de sauvegarde de l'emploi de Conduent, menant au licenciement des 300 salariés du site roubaisien.En juin dernier, le plan de sauvegarde de l'emploi avait été rejeté. La Direccte estimait alors que le PSE "évalué à 6,2 millions d'euros n'était pas proportionné aux moyens de la société et du groupe Conduent", que les mesures de reclassement étaient insuffisantes et que la direction ne pouvait pas conditionner le reclassement interne d'une cinquantaine de salariés au siège français à Guilherand-Granges près de Valence à de nouveaux tests de compétences.

La situation est vraiment inquiétante.

Fouad Boumedienne, syndicaliste SUD



Seulement, selon les syndicats et leur avocat, les changements réalisés depuis le mois de juin restent insuffisants. "La durée du congé de reclassement est trop faible et encore plus si on le compare avec celui des salariés de l'autre site de Conduent qui a fermé en début d'année [Sophia Antipolis, à Biot], de même pour la rémunération. On aurait pu imaginer que les conditions soient plus favorables aux salariés de Roubaix compte-tenu du contexte économique et sanitaire actuel", regrette l'avocat des salariés, Zoran Ilic

"Tout le monde est dans un état psychologique très compliqué. Les salariés m'appellent pour me dire qu'ils ont beau postuler, ils ne trouvent rien du fait de la mauvaise conjoncture. La situation est vraiment inquiétante", soupire Fouad Boumedienne. Il pointe du doigt le calendrier : "les salariés sont en train de recevoir leur courrier, ils ont huit jours pour se positionner, mais beaucoup sont en vacances et tous n'ont pas reçu de mails. C'est encore une nouvelle pression qui s'ajoute aux autres coups que les salariés subissent depuis le début."

Ce calendrier est aussi critiqué par leur avocat : "Il est inadmissible que la Direccte ait validé ce plan au début du mois d'août. C'est irresponsable. Il n'y avait aucune urgence qui motive cette volonté de valider aussi rapidement. [...]Ce mois d'août sera perdu, car aucune entreprise ne recrute sur cette période. Les salariés sont déjà sur un bassin d'emploi très sinistré auquel s'ajoute la crise du Covid-19, ce n'est clairement pas le meilleur moment pour commencer une recherche d'emploi."

Deux options pour les salariés roubaisiens de Conduent

Pour l'avocat, Zoran Ilic, deux options restent possibles pour les salariés de Conduent. 

La première est de contester la décision d'homologation du PSE devant le tribunal administratif du fait de l'"irrégularité de la procédure d'information et de consultation et l'insuffisance des mesures du plan par rapport aux moyens du groupe." L'avocat met notamment en avant les durées des congés de reclassement insuffisantes ainsi que les rémunérations des salariés durant cette période à venir. 

Autre levier pour les salariés "qui le souhaitent, ils pourront contester le motif économique de leur licenciement aux prud'hommes."

En effet, pour l'avocat, le motif économique "n'est pas légitime. Le groupe Conduent a perdu son unique contrat avec PSA, mais ce n'est pas un motif économique. Sinon cela voudrait dire que les employés n'étaient pas en CDI (contrat à durée indéterminée), mais en contrat de mission. D'autant qu'aucune mesure d'anticipation liée à la perte de ce contrat n'a été prise. Il y a clairement une faute de gestion dans ce dossier."
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