Ce retraité sportif habite Saint-Amand-les-Eaux et pratique la marche à pied. Sa femme est cavalière. Cette forêt, ils la connaissent par coeur... mais c’est bien la première fois qu’ils assistent à un tel spectacle.

Plusieurs tas d'ananas distincts ont été découverts par les promeneurs dans la forêt de Saint-Amand-les-Eaux.
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© Delmer Gonzague
Ne sachant pas vraiment qui prévenir, il a posté des photos sur les réseaux sociaux, afin d’exprimer sa colère. "Il y a des gens nécessiteux, les restos du coeur ont d’énormes demandes… On ne jette pas de l’alimentaire, s’insurge-t-il. On aurait pu en faire quelque chose, ça nous a révolté…""Selon moi, il n’y a pas loin d’une tonne de fruits abandonnés."
D’où provient cette marchandise ?
Tous les ananas portent la même étiquette, qui n’en dit pas réellement plus sur la provenance des fruits. Aux vues de la quantité, difficile d’imaginer que ce dépôt sauvage provienne d’un magasin isolé… "Selon moi c’est un transporteur" avance Gérard. Lors de sa modeste enquête, le retraité s’est rendu dans la grande surface voisine pour comparer les étiquettes, mais elles sont différentes.
Toutes les étiquettes sur les ananas abandonnés sont identiques.
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© Delmer Gonzague
Un précédent dans la forêt de Mormal
Cette affaire n’est pas sans rappeler le feuilleton de l’été 2020 dans la forêt voisine de Mormal où des centaines de produits périmés, sous emballage, avaient été abandonnés au beau milieu du plus grand massif forestier du département du Nord. Quelques semaines après la découverte, l’auteur avait été confondu. Il s’agissait d’un membre de l’association Denain au coeur qui, face aux produits périmés, n’avait pas su comment agir. Il a depuis été exclu.Difficile de déposer plainte
Les services de l’Office National des Forêts (ONF), alertés hier, sont actuellement sur place pour évaluer l’ampleur du dépôt sauvage. "Nous avions déjà eu des dépôts de nourriture au printemps dernier dans la forêt de Saint-Amand" nous explique Christophe Postel, technicien forestier territorial.Aucune plainte ne sera déposée dans cette affaire, faute de preuves. Néanmoins, le dépôt d’ananas sera enregistré en interne pour garder une trace.
Les dépôts sauvages sont des phénomènes récurrents, et l’ONF dépose entre cinq et dix plaintes par an rien que ceux effectués dans la forêt de Saint-Amand, où une cinquantaine de tonnes d’ordures sont en moyenne enlevées chaque année du massif forestier."Lorsqu’on a des éléments qui peuvent permettre d’avoir espoir que ça aboutisse, on dépose plainte. Dans le cas du dépôt d’ananas, on pourrait déposer une plainte contre X. Il n’y a pas d’intérêt car il n’y a aucune piste, aucun témoin."
Les ananas, quant à eux, seront ramassés par les services de l'ONF et envoyés à la déchèterie.