La mairie a voté en grande majorité contre le projet... mais le vote n'est que consultatif.
"Il va falloir le nourrir, le bazar ! Il va falloir le nourrir !" Les habitants de Monchecourt ne décoléraient pas, lundi, face aux agriculteurs venus défendre leur projet de méthanisateur. Un projet écologique, martelaient-ils.
"La méthanisation, c'est quelque chose qui est cité par les deux principales associations écologiques de France, WWF et France Nature Environnement, comme des solutions très vertueuses à la production de gaz vert, et donc à la réduction des gaz à effet de serre, etc."
En face, les riverains ne sont certes "pas contre la méthanisation", mais s'insurgent contre les désagréments – notamment l'odeur – causés par la future ferme Brabant censée être construite à deux pas de chez eux.
"À 50 mètres de votre habitation"
"Le problème de la méthanisation aujourd'hui, c'est que c'est à 50 mètres de votre habitation" souligne Freddy Garcia, représentant du collectif national Vigilance méthanisation.
Les esprits se sont notamment échauffés sur la quantité de déchets censés être traités chaque jour : 20 tonnes, annonçaient au départ les riverains."surtout avec des produits entrants qui sont de l'industrie agro-alimentaire, des supermarchés, des invendus, des graisses flottantes qui vont doper le produit méthanogène".
Vote consultatif
La mairie a organisé un vote, au cours duquel 18 voix se sont exprimées contre le projet, et seulement 5 en sa faveur. Mais le vote n'est que consultatif.
Ce n'est pas la première fois que des habitants s'opposent à l'installation d'un méthanisateur. À Méteren et à Gouy-sous-Bellone, d'autres projets font l'objet d'une contestation similaire.
Comment marche la méthanisation ?
Dans une grande cuve, appelée "digesteur", sont introduits les "intrants": effluents d'élevage, lisiers, fumiers, parfois boues de stations d'épuration, apportant les bactéries nécessaires à la fermentation, mélangés à des résidus de culture, déchets verts ou agroalimentaires.Chauffé à près de 40 degrés et privé d'oxygène, ce mélange se dégrade lentement, dégageant du méthane qui, selon le type d'installation, est injecté dans le réseau de gaz ou transformé sur place en chaleur et électricité. Les boues restantes, appelées "digestat", sont épandues sur les champs comme fertilisant.