Jean-Michel Blanquer, ministre de l'Éducation, a assuré mercredi 3 juillet que tous les bacheliers auraient leurs résultats vendredi prochain, comme prévu. Si des copies venaient à manquer, les notes du contrôle continu remplaceraient celles du bac.
Le ministre de l'Éducation et de la jeunesse, Jean-Michel Blanquer, a assuré mercredi 3 juillet que "tous" les candidats au baccalauréat auraient leurs résultats vendredi comme prévu. Si certaines notes de l'examen manquaient, ce sera la note du contrôle continu de l'année qui sera prise en compte.
"C'est quelque chose qui a parfois pu se faire dans le passé pour des copies perdues et il est admis que, face à des circonstances exceptionnelles, on puisse faire cela. Il faut raisonner en moindre mal.
Je pense que la rupture d'égalité serait plus forte si des personnes se trouvaient sans résultats tandis que d'autres l'auraient", a rappelé jeudi 4 juillet Jean-Michel Blanquer sur RFI, sans donner le nombre de copies manquantes.
La veille, Gabriel Attal, secrétaire d'État auprès du ministre de l'Éducation nationale, a déclaré sur Franceinfo que 80 000 copies du baccalauréat environ étaient manquantes.
Grève des correcteurs : "Vendredi, tous les élèves auront leurs résultats", a affirmé @jmblanquer #19hRuthElkrief
— BFMTV (@BFMTV) 3 juillet 2019
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La solution de Blanquer est "hallucinante"
Frédérique Rolet, secrétaire générale du Snes-FSU, le premier syndicat du secondaire, ne l'entend pas de la même oreille. "C'est hallucinant, ça n'a aucun sens de prendre des notes de contrôle continu".
Cette "solution" pose une série de questions : "Comment fait-on pour les élèves en candidat libre ?", interroge-t-elle par exemple. Elle présente assi le "risque d'envoyer des élèves au rattrapage alors qu'en fait ils ont une note correcte à l'examen final.
Dire qu'ils prennent la meilleure note des deux c'est s'exposer à des recours potentiels car c'est discriminant entre les candidats. Tout cela montre que Jean-Michel Blanquer est aux abois", a-t-elle jugé.
À Lille, les correcteurs grévistes sont aussi "sidérés" par cette décision. "Nous on a fait notre travail, on a corrigé les copies, on attend juste une réponse du ministère. La première réponse du ministre, c'est : 'Vous allez être sanctionner durement.' Ces sanctions dures sont en plus illégales.
Et hier soir, la deuxième réponse c'est de dire : 'Tant pis, on se passe de vos notations, ça n'a pas d'importance, on mettra n'importe quelle note. On est sidéré. Ils sont en train de saboter le bac", déplore Stéphane Enjalran, professeur de philosophie à Arras et syndicaliste.
Un phénomène "très marginal" selon le ministère
Rappelant que des retraits de salaire seraient mis en oeuvre pour les grévistes, Jean-Michel Blanquer a dit penser que "nous allons avoir beaucoup de copies rendues et que le phénomène va être très, très marginal".
Depuis le début des épreuves le 17 juin, des correcteurs veulent contraindre le gouvernement à rouvrir des négociations sur les réformes du lycée et du bac qu'ils dénoncent.
Après s'être mis en grève pour la surveillance de l'épreuve de philo, ils refusent de saisir les notes des candidats mais aussi, pour certains, de rendre les copies.