Un décret a été publié au Journal officiel ce vendredi 1er mars, interdisant aux chasseurs d'abattre des animaux "aux abois" sur une propriété privée. Cette publication fait suite à la polémique sucitée par l'abattage d'un cerf dans un jardin à Lacroix-Saint-Ouen, il y a plus d'un an.
L'abattage d'un cerf qui avait trouvé refuge dans le jardin de particuliers à Lacroix-Saint-Ouen, dans l'Oise, avait provoqué un grand émoi à l'automne 2017. Lynchage sur les réseaux sociaux, manifestations d'opposants à la chasse à courre : les réactions avaient été nombreuses. Et c'est maintenant au gouvernement de se saisir de l'affaire.Suite à cet incident et à la nouvelle offensive d'ONG et de députés contre la chasse à courre, la Fédération nationale des chasseurs s'était engagée à changer les pratiques. Selon un décret publié vendredi 1er mars au Journal officiel, un animal poursuivi par un équipage de chasse à courre jusque dans une zone habitée ou commerciale sera désormais "gracié".
"En grande vénerie, lorsque l'animal est aux abois ou au ferme (sur ses fins, pris, forcé ou hallali courant) et qu'il se trouve à proximité d'habitations, de jardins privés y attenant, de zones commerciales ou artisanales et de bureaux et d'établissements accueillant du public, il est gracié", indique le texte.
Concrètement, cela signifie que le "maître d'équipage" doit "veiller à ce que l'animal ne soit pas approché", et doit faciliter son déplacement loin de la zone habitée. Si ce n'est pas possible, les autorités devront être contactées. Après évaluation de la situation, un vétérinaire devra alors, "au frais de l'équipage" anesthésier l'animal pour le déplacer ou "procéder à sa mise à mort".
Les accidents et polémiques autour de la chasse sont fréquents en Picardie. Au début du mois de février, dans l'Aisne, le cadavre d'une biche tuée par des chasseurs s'était retrouvé à une centaine de mètres d'une école élémentaire. Une militante anti-chasse avait demandé que des sanctions exemplaires soient prises à l'encontre des chasseurs.