Ce 11 novembre, l'Anneau de la mémoire situé sur la colline de Notre-Dame-de-Lorette (62) a soufflé ses dix bougies. Ouvert en 2014, ce lieu rend hommage aux 580 000 soldats disparus lors de la Première Guerre mondiale. Seize nouveaux noms, dont les parcours sont à découvrir, ont été ajoutés au monument.
Inauguré le 11 novembre 2014 par le président de la République de l'époque, François Hollande, l'Anneau de la mémoire a fêté ses dix ans.
Situé sur la colline de Notre-Dame-de-Lorette (62), ce mémorial à l'architecture circulaire rend hommage aux 580 000 soldats tombés sur les champs de bataille de la Première Guerre mondiale. Un à un, leurs noms ont été minutieusement inscrits sur le pourtour du monument, le fruit d'un travail de recherche centenaire mené par les familles et les historiens. Au fil des années, les noms de poilus refont surface et sont à leur tour inscrits sur l'anneau.
Qui sont les 16 nouveaux noms ?
C'est le cas pour 16 noms de soldats oubliés, qui, à l'occasion de la célébration de ce dixième anniversaire, ont été ajoutés lundi 11 novembre 2024 sur l'une des 500 plaques d'acier qui composent le lieu.
- Gustav Rudolf ADOLPH
Né en 1895 à Wriezen dans le Brandebourg près de Berlin et mort le 27 janvier 1916 à Vimy, il était soldat du 230e Régiment d'Infanterie de réserve. Il ne dispose pas de tombe connue.
- Aimable Jean Baptiste BLEUSET
Caporal au sein du 8e Régiment de marche des Zouaves, Aimable est né à Lille en 1984 et porté disparu le 17 juin 1915 près de Souchez (Pas-de-Calais).
- Pierre Marie Julien BUTTEL
Originaire de Liffré, près de Rennes en Ille-et-Vilaine en 1980, le soldat du 2e Régiment d'Infanterie est mort à Saint-Laurent-Blangy au nord d'Arras le 17 décembre 1914 durant la 1ère Bataille d'Artois. Il repose à la Néropole nationale de la Targette à Neuville-Saint-Vaast (Pas-de-Calais).
- Marie Agénor Généreux Albert CERTAIN
Né à Bourges dans le Cher en 1874, le soldat du 231e Régiment d'Infanterie a été tué lors de la 3e bataille d'Artois le 28 septembre 1915 sur la cote 119 près de Souchez. Il est inhumé à la nécropole nationale de La Targette à Neuville-Saint-Vaast (Pas-de-Calais).
- Joseph CHIOSELLI
Soldat du 226e Régiment d'Infanterie, Joseph est né en 1883 à Tavera en Corse. Il est décédé d'une maladie imputable au service dans un hôpital du Touquet-Paris-Plage où il repose aujourd'hui.
- Frédéric Izon FORSTER
Originaire de Romford dans la banlieue de Londres, le soldat du Lindolshire Regiment a été déclaré porté disparu à l'âge de 26 ans, le 5 avril 1918 dans le secteur d'Arras.
- Aloïs HUFFSCHMITT
Le soldat du 112e Régiment d'Infanterie est né à Volkensberg (aujourd'hui Folgensbourg) en Alsace annexée à l'Empire allemand et mort le 15 mai 1915 à Liévin (Pas-de-Calais). Il ne dispose pas de tombe connue.
- Franciszek RASZKA
Né dans une région polonaire rattachée l'Empire allemand, le soldat du 4e Régiment d'Infanterie de Silésie est décédé le 23 septembre 1915 entre Loos et Hulluch, durant la Bataille de Loos. Il ne dispose pas non plus d'une tombe connue.
- Karl SCHÖNBRUNER
Soldat du 3e Régiment d'Infanterie de réserve bavarois, Karl est né à Munich en Bavière en 1895 et a été tué le 17 janvier 1915 par l'explosion d'une grenade, près d'Arras. Initialement inhumé à proximité d'une tranchée à Roclincourt dans le Pas-de-Calais, sa tombe a disparu dans les combats ultérieurs.
- Pierre Jean VINCENTI
C'est en Corse qu'est né Pierre, en 1885 à Penta di Casinca. Le soldat du 54e Bataillon de Chasseurs Alpins est mort le 20 octobre 1914 à Fournes-en-Weppes près de Lille, mais ne dispose pas d'une sépulture connue.
Six Marins français sont également cités ensemble. Tous ont été tués lors de l'explosion accidentelle d'une grenade sous-marine à bord du navire contre-torpilleur "Le Bouclier", au large de Boulogne-sur-Mer, le 8 décembre 1917. Aucun n'a de tombe reconnue :
- Vincent Mathurin CORITON, quartier-maître fourrier, né en 1872 à Locmariaquer dans le Morbihan.
- Noël Fidèle Joseph LE ROY, quartier-maître fusilier, né en 1895 à Hersin-Coupigny dans le Pas-de-Calais.
- Georges Ludovic LENGRONNE, matelot de 2e classe, né en 1894 à Saint-Jean-le-Thomas dans la Manche.
- Édouard Marcel MONTAGNÉ, enseigne de vaisseau, né en 1898 à Lézignan-Corbières dans l'Aude.
- Pierre Marie RIOU, second maître canonnier, né en 1885 à Ploemeur dans le Morbihan.
- Prosper Louis ROINÉ, matelot de 2e classe et clairon, né en 1892 à Sablé-sur-Sarthe dans la Sarthe. Ce dernier a été inscrit grâce aux recherches d’un de ses descendants, son petit-neveu, Benoît Guittet. Une histoire racontée dans notre article France 3.
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Toutes les nationalités commémorées
Signé par l'architecte Philippe Prost, ce monument semble flotter au-dessus du vide, comme pour symboliser la fragilité du monde en paix.
Ce n'est pas un mémorial qui célèbre les vainqueurs de la guerre, mais qui relaye la souffrance des combattants. Derrière sa forme circulaire se cache également la symbolique de l'éternité et de l'unité. Tous les noms de soldats y sont inscrits sans distinction de nationalité, de religion, ni de grade.