Lors de la marche blanche organisée ce dimanche à Liévin, la mère de Lindsay a pris la parole et a notamment demandé au gouvernement de créer de "vraies sanctions" pour faire comprendre aux harceleurs que leurs actions sont punies par la loi.
"On n'est pas là que pour la cause de Lindsay, mais pour tous les enfants harcelés et les parents démunis. Pour stopper le harcèlement, plus on est, mieux c'est." La mère et la famille de Lindsay, adolescente de 13 ans qui s'était donné la mort en mai dernier après avoir subi un long harcèlement scolaire, organisaient une marche blanche en son honneur ce dimanche 22 octobre 2023.
Vers 10 heures à Liévin (Pas-de-Calais), près de 200 personnes se sont rassemblées pour rendre hommage à Lindsay et par la même occasion, alerter sur l'importance de croire les victimes de harcèlement et agir en leur faveur.
"Il faut de vraies sanctions"
Au cours de la marche, la mère de Lindsay, Betty Gervois, a salué les récentes actions et décisions du gouvernement dans la lutte contre le harcèlement. "Il y a beaucoup de travail à faire et je pense qu'il faut vraiment continuer d'en parler. Sinon les enfants qui harcèlent savent qu'ils ne seront pas punis et vont continuer. Toute notre famille et les amis de Lindsay attendent une loi, il faut de vraies sanctions", nuançait-elle, en indiquant qu'elle était régulièrement en contact avec le ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal.
Présent lors de la marche blanche, le directeur académique des services de l'Éducation nationale du Pas-de-Calais, Jean-Roger Ribaud, récemment nommé, ne s'est pas exprimé. La mère de Lindsay lui a tout de même adressé un mot lors de sa prise de parole : "Il est arrivé juste après le suicide de Lindsay, à lui je ne peux pas en vouloir, au contraire, il nous écoute."
"Il y a beaucoup de travail à faire et je pense qu'il faut vraiment continuer d'en parler."
La parole se libère
La mère de Lindsay indique également recevoir de nombreux messages de jeunes sur la boîte mail "lesailesdelindsay@gmail.com" créée pour recevoir le témoignage de personnes harcelées. "Quand on reçoit un message on le fait remonter au ministre (de l'Éducation) et à son adjointe. Quand c'est dans le secteur je le fais remonter directement au directeur de l'académie. On en reçoit beaucoup, et un seul message c'est déjà trop", réagit Betty Gervois, qui se réjouit de la libération de la parole des victimes de harcèlement observée ces derniers mois. "Les enfants parlent et se sentent en confiance grâce à nos actions. On avance !"
"Les enfants se libèrent, parlent et se sentent en confiance grâce à nos actions. On avance !"
Guider les plus jeunes
C'est en ce sens que l'association Les Ailes de Lindsay a été créée en août dernier. "Je pense qu'en tant qu'adulte on est le modèle des enfants, c'est important de leur transmettre les bonnes valeurs." Myriam Chimczak est la secrétaire de l'association. Elle-même harcelée lorsqu'elle était plus jeune, elle souhaite conseiller les enfants pour contribuer à leur éducation et ainsi "éviter que le harcèlement ne grandisse." "On a de nombreux jeunes qui sont venus à la marche blanche, ça montre que ce sujet les touche, et je pense vraiment que nos actions peuvent jouer pour sensibiliser les plus jeunes."
En cas de harcèlement ou de cyberharcèlement, le numéro à composer est le 3018, gratuit et joignable 24h/24, 7J/7.