Après l'attaque au couteau dans laquelle un enseignant a trouvé la mort et deux autres personnes, un professeur de sport et un agent, ont été grièvement blessées au lycée Gambetta d'Arras, les ministres de l'Education Gabriel Attal et de l'Intérieur Gérald Darmanin ont demandé de renforcer immédiatement la sécurité de tous les établissements scolaires en France.
"Une attaque au couteau s'est produite ce matin à Arras, faisant plusieurs victimes. Je vous demande de prendre sans délai toutes les mesures nécessaires afin de renforcer la sécurité de l'ensemble des écoles et établissements et de prendre l'attache des préfets", écrit Gabriel Attal dans ce message aux recteurs.
"Toute situation doit être immédiatement signalée" à l'adresse de la cellule ministérielle de crise, ajoute le ministre de l'Education nationale.
Un homme a poignardé à mort un enseignant et fait deux blessés graves dans un lycée d'Arras vendredi matin, criant "Allah Akbar" lors de l'attaque.
Cette attaque intervient presque trois ans jour pour jour après l'assassinat de Samuel Paty, enseignant d'histoire-géographie de 47 ans décapité le 16 octobre 2020 près de son collège des Yvelines, après avoir montré à ses élèves des caricatures de Mahomet lors d'un cours sur la liberté d'expression.
Des hommages étaient prévus à la mémoire du professeur ce lundi 16 octobre. La communauté enseignante s'inquiétait déjà sur l'accueil de ces initiatives dans les établissements scolaires au regard des tensions internationales. Depuis l'attentat qui a frappé le lycée arrageois, dans les Hauts-de-France, le syndicat d'enseignants UNSA s'interroge désormais sur l'opportunité d'organiser un rassemblement régional qui devait se tenir à Arras le vendredi 20 octobre.
"On a organisé un hommage, une réunion publique, vendredi (20 octobre) autour de la laïcité, des valeurs de la République et en l'honneur de Samuel Paty." nous annonce Nicolas Penin, représentant de l'UNSA Education dans les Hauts de France, "Mais évidemment on va se poser la question, pas parce que nous devrions avoir peur ou pas, mais par respect. Cette réunion devait avoir lieu à Arras. Je pense qu'on est sous le choc et que nous le serons encore à la fin de la semaine. Donc oui je pense que ça va interroger beaucoup. Encore une fois, pas parce que la République ou que l'école défaillent ou ont peur. Mais parce qu'il y a un moment de respect et de dignité à avoir en direction du collègue décédé et de ceux qui peuvent être blessés."
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a aussi "demandé ce matin de relever très fortement le niveau de vigilance sur l'ensemble des établissements scolaires", a indiqué son entourage à l'AFP.