Le port de Boulogne-sur-Mer a été bloqué dans la matinée de ce vendredi. Plusieurs dizaines de grévistes se sont réunis au lendemain de la mobilisation nationale contre la réforme des retraites avec la volonté de maintenir la pression.
Cheminots, "gilets jaunes", enseignants et retraités étaient à nouveau mobilisés vendredi 6 décembre à Boulogne-sur-Mer, au lendemain de la grande journée de grève contre la réforme des retraites. Un barrage filtrait a été mis en place aux abords de la zone industrielle Capécure dès 4 heures du matin. Une cinquantaine de personnes y ont passé plusieurs heures, déterminées à poursuivre la mobilisation.
"Comme chaque fois, le gouvernement aurait dû donner, d'une manière précise, quel était son projet. Mais c'est en fonction de la mobilisation qu'il décide de céder sur tel ou tel point, il veut nous enfumer pour faire en sorte que le mouvement s'éteigne et qu'après il se dise qu'il fait ce qu'il veut", juge un manifestant ayant participé au blocage.
A l'origine de ce bras de fer, le futur "système universel" de retraites par points, censé remplacer les 42 régimes existants (général, des fonctionnaires, privés, spéciaux, autonomes, complémentaires). L'exécutif promet un système "plus lisible" et "plus juste", quand les opposants s'attendent à une "précarisation" des retraités.
"On ira jusqu'au bout"
Le gouvernement doit détailler son projet de réforme en début de semaine prochaine. D'ici là, la grève continue pour de nombreux agents de la SNCF dans les Hauts-de-France où un TER sur dix circule ce vendredi. Réunis en assemblés générale, les cheminots de Boulogne-sur-Mer ont décidé de reconduire le mouvement une journée de plus, la gare restera fermée au moins jusqu'à vendredi.
"Les cheminots veulent maintenir la pression sur le gouvernement. On incite d'ailleurs tous les salariés à construire des modalités pour que le gouvernement et l'entreprise ressentent vraiment la colère des gens", assène David Gobé, responsable syndical à la CGT-Cheminots.
Avec la détermination répétée comme un leitmotiv, syndicats et "gilets jaunes" ont convergé vers l'hôpital en soutien aux services de santé en grève dans la matinée. Pour Maxime Bernard, conducteur de train depuis neuf ans, cette réforme concerne l'ensemble des secteurs d'activités et le mouvement doit durer.
"Vu le peu de confiance qu'on a envers ce gouvernement, je pense qu'on ira jusqu'au bout, jusqu'au retrait de cette réforme, estime-t-il. On connaît la méthode du 49-3 donc on va nous annoncer des négociations. On sait très bien qu'on peut pas leur faire confiance donc à part le retrait, nous on ne voit pas d'autre solution." Un climat social tendu et un soutien fort de l'opinion. Selon un récent sondage, la mobilisation contre cette réforme est soutenu par 7 Français sur 10.