Alors que le tribunal administratif de Lille et le Conseil d'Etat ont refusé de suspendre l'interdiction aux associations non-mandatées par l'Etat de distribuer des repas aux migrants dans le centre-ville, la préfecture du Pas-de-Calais a prolongé et étendu son interdiction jusqu'au 19 octobre.
Deux jours, deux décisions. Au lendemain du démantèlement d’un camp de migrants à Calais, mardi, la préfecture du Pas-de-Calais a prolongé et étendu l’interdiction de la distribution de repas aux migrants dans le centre-ville par les associations non-mandatées par l’Etat, mercredi 30 septembre. Elle justifie cette décision en estimant, dans un communiqué, qu'elle a "permis de réduire les troubles à l'ordre public".
Le nouvel arrêté préfectoral entre en vigueur jeudi, s'étend jusqu'au lundi 19 octobre, englobe de nouvelles zones, et s’appuie sur deux décisions favorables de justice : le tribunal administratif de Lille et le Conseil d’Etat ont récemment refusé tour à tour de suspendre l’arrêté pris mi-septembre.
250 militants d'associations et migrants ont récemment manifesté à Calais pour dénoncer cette interdiction
Cette prolongation de l’interdiction de distribution de nourriture aux migrants par les associations non-mandatées par l’Etat intervient au terme d’une fin de mois de septembre mouvementée.
Alors que la Défenseure des droits Claire Hédon s’était alarmée des "conditions de vie dégradantes et inhumaines" des migrants à Calais, 250 militants d'associations et migrants ont manifesté à Calais, samedi, pour dénoncer les conditions de vie de ces derniers et l'interdiction de leur distribuer des repas dans le centre-ville.