Démantèlements à Calais : l’État installe un chapiteau pour permettre aux migrants de récupérer leurs affaires

La Préfecture du Pas-de-Calais a ouvert un nouveau lieu de restitution des affaires saisies aux migrants lors des démantèlements. Pour les associations, cela ne met pas fin pour autant à la "politique de harcèlement" et aux "vols systématisés".

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C’est la réponse de l’État aux nombreuses critiques émises par les associations d’aide aux migrants à Calais. Un nouveau lieu de stockage et de restitution des effets personnels des migrants vient d’ouvrir ses portes à Calais.

Un immense chapiteau blanc, installé rue des Huttes à la Ressourcerie, où les affaires des migrants sont triées, séchées, puis entreposées sur des étagères métalliques.

"La version chic du vol d’affaires"

Ce nouveau lieu remplace le dispositif installé depuis 2018 et jugé insalubre par les associatifs : une grande benne rouge, à ciel ouvert, où s'amassaient sacs, tentes ou couvertures.

Cela ne devrait pas pour autant calmer la colère des bénévoles sur place. "C’est la version chic du vol d’affaires", lance Pierre Roques, coordinateur à l’Auberge des migrants. Il continue : "ils sont en train de mettre en place un truc bien compliqué, alors qu’il suffirait de ne pas prendre les affaires des gens".

Sans compter que, selon les associations, rien ne garantit que les vols vont cesser.

En octobre dernier, les associations dénonçaient la "politique de harcèlement" des migrants et les "vols systématisés".

"De nombreux sacs à dos sont saisis, pleins, par les équipes de nettoyage mandatées lors des expulsions et sont, par la suite, retrouvés vides", pointait alors Laurine de Human Rights Observers.

Pour François Guennoc, le Président de l’Auberge des migrants : "les affaires ne sont presque jamais retrouvées. Nous ne sommes pas certains que le circuit soit sûr".

Sur ce point pourtant, la Préfecture du Pas-de-Calais se serait voulue rassurante auprès des associations, indiquant travailler avec le prestataire pour sécuriser le transport des affaires.

Près d’un millier d’expulsions avaient été dénombrées en 2021 par l’association Human Rights Observers. Des démantèlements qui, depuis 2018, visent selon l’Etat à éviter les points de fixation sur le territoire et l’installation des réseaux de passeurs.

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