Traversées de la Manche : Gérald Darmanin lance une "cellule de renseignement franco-britannique"

Le ministre de l'Intérieur effectuait ce dimanche son premier déplacement dans la région depuis son arrivée à Beauvau. Lors d'une rencontre avec son homologue britannique Priti Patel, les deux ministres ont signé une convention pour la création d'une "cellule de renseignement franco-britannique".

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Le nouveau ministre de l'Intérieur a effectué ce dimanche 12 juillet son premier déplacement dans les Hauts-de-France, à Calais. Il est notamment venu rencontrer la maire LR de la ville, Natacha Bouchart, mais aussi son homologue britannique, Priti Patel, et le ministre adjoint britannique en charge de l'immigration, Chris Philp. 

Un premier déplacement sur la problématique phare de la ville, à laquelle se sont heurtés chacun de ses prédécesseurs, de Nicolas Sarkozy à Christophe Castaner. À l'issue de leur rencontre, Natacha Bouchart a déclaré avoir rappelé au ministre de l'Intérieur "la nécessité de maintenir des effectifs suffisants de forces de l'ordre pour poursuivre la lutte contre les passeurs".

Une cellule de renseignement franco-britannique créée

Le ministre de l'Intérieur et son homologue britannique, Priti Patel, ont signé une convention créant "une cellule franco-britannique de renseignement" dans la lutte contre les passeurs de migrants.

"Pour la première fois, six policiers britanniques puis six policiers français, à Coquelles, pourront travailler en amont sur la lutte contre les passeurs", a affirmé Gérald Darmanin lors d'un point presse aux abords de l'ancienne Jungle de Calais. Les passeurs "sont ceux qui profitent de la détresse humaine des personnes qui veulent traverser la Manche et qui, sans doute aujourd'hui, ne sont pas encore assez sanctionnés", a-t-il poursuivi à l'issue de sa première visite à Calais comme ministre de l'Intérieur.

Cette phase "pré-judiciaire" sera mise en place "immédiatement". "Nous aiderons la population du Calaisis, l'ensemble du littoral et les forces de police" à "être en lien avec nos amis britanniques dans un retour à la tranquillité", a-t-il assuré.

Les traversées de migrants n'ont pas cessé au départ de port de la ville. La Manche reste pour de nombreux migrants l'ultime obstacle avant l'arrivée au Royaume-Uni. Samedi 11 juillet, veille du déplacement du ministre, pas moins d'une vingtaine de migrants ont été secourus en pleine mer. Dans la nuit, ce sont 45 autres personnes qui ont dû être assistées par les services de sauvetage.Il est "important que nos amis britanniques prennent conscience" que si les migrants viennent ici à Calais, c'est "pour passer de l'autre côté de la Manche et on a rappelé à Mme la ministre que nous avons besoin de moyens supplémentaires, le gouvernement britannique a fait beaucoup pour la protection du littoral mais nous avons encore besoin de davantage de moyens tant pour le matériel ou pour des hommes", a rajouté le ministre.

Une rencontre qui est intervenue quelques heures à peine après l'annonce du gouvernement britannique d'un plan de 705 millions de livres, soit près de 760 millions d'euros, pour renforcer ses frontières. 

Une visite attendue auprès des forces de l'ordre 

Gérald Darmanin a poursuivi son déplacement calaisien aux alentours de la rocade portuaire, pour rencontrer des CRS en opération sur un point de contrôle. Les policiers demandaient du matériel et du renfort, face à un commissariat non adapté et "des missions qui ne sont pas les leurs" à accomplir, selon Guillaume Pollet, délégué syndical FO unité SGP Police. Une posture qui ne satisfait pas les associations d'aide aux migrants comme Utopia 56, qui dénonce leurs conditions de vie : "Cette visite ne changera pas grand chose. Nous attendons l'ouverture de la frontière et l'octroi de papiers à ceux qui le demandent", insiste Marguerite Combes, bénévole de l'association.

Le vendredi 10 juillet, 500 migrants avaient été délogés après le démentèlement de plusieurs camps calaisiens par les forces de l'ordre.

La crainte d'un drame pour les entrepreneurs

Didier Fosseux, industriel dans la zone des Dunes, voit chaque jour des dégradations sur ses infrastructures. Il attendait de pied ferme le ministre pour faire part de ses difficultés sur son lieu de travail. "Le ministre doit garantir notre sécurité", assume-t-il. 

Mais il ne craint pas uniquement les dégradations matérielles : "Un jour, il y aura un mort, un salarié ou un chef d'entreprise se fera caillasser ou prendra un mauvais coup. Je veux alerter avant que cela arrive."
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