Élevage bio : "On revient juste à une mode de production économique, qualitatif, noble et vertueux", pour Cédric Blond

Cédric Blond c’est un peu la définition de la passion. Et pas que du cochon. Non, Cédric est avant tout un agriculteur qui a fait les bons choix, pour ses bêtes, mais aussi pour lui.

C’est en 1996, à l’âge de 21 ans, que Cédric a repris l’exploitation familiale à Éclimeux, dans le Pas-de-Calais. Il est la troisième génération à officier sur ces 84 hectares de terre avec pas loin de 300 vaches à dorloter au quotidien.

Après des années de labeur, il se retrouve face à un dilemme : son exploitation est trop grande pour qu’il puisse tout faire seul mais il est à la fois considéré comme trop petit pour embaucher et être épaulé. Qu’à cela ne tienne, Cédric décide de procéder à différents changements car le changement, c’est maintenant !

Il y a près de huit ans, il décide donc de se diversifier en accueillants de beaux porcinets sur son exploitation, déjà sevrés, et s’attelle ensuite à bien les engraisser. Il dit ainsi adieu à près de la moitié de ses vaches. Une rupture consommée mais bénéfique pour lui et ses animaux.

"Je devais préparer mes vieux jours mais surtout pour me préserver". 

Cédric Blond

Un héritage familial 

Un raisonnement que l’on salue surtout qu’il a donné naissance à de beaux projets. Car le quotidien de Cédric, ce sont désormais ses petits cochons qui le rythment. Et pas n’importe lesquels. Des cochons élevés au petit lait.

Pas d’élevage intensif chez lui, mais plutôt un retour aux sources. "Mes parents et grands-parents élevaient leurs bêtes au petit lait. C’est ce qui leur apporte des protéines. On revient juste à une mode de production économique, qualitatif, noble et vertueux". 

Pour ses petits cochons, Cédric donne le meilleur, de l’escourgeon (orge d’hiver) de son exploitation et du maïs du voisin pour leur apporter de l’énergie, non pas pour construire des petites maisons en paille, mais pour bien gambader dans les champs ; et le petit lait pour leur apporter des protéines nécessaires pour leur engraissement.

Avec cette méthode, pas de soja venu de l’autre bout du monde. Juste de bons produits locaux. Mais alors combien de temps faut-il pour faire un bon cochon ?. "Pas loin de 6 à 7 mois", soit le double de temps passé pour un cochon élevé en batterie. "Un bon cochon ça s’engraisse lentement !". 

Et c’est aux côtés de ses vaches allaitantes que les cochons de Cédric coulent de beaux jours avant de nous régaler.

Car oui, les petits cochons ne finissent pas mangés par le méchant loup mais bel et bien transformés en jolis morceaux de viandes, pâtés, terrines, rillettes etc. Car ne l’oublions pas, tout est bon dans le cochon.

"Je transforme environ 30-40 cochons par an. Ce n’est pas beaucoup, mais comme ça, je prends soin de mes bêtes du début jusqu’à la fin". 

Et on les trouve où ces bons cochons ? Pour déguster tous les produits de Cédric, il y a plusieurs solutions. Vous pouvez vous rendre directement sur son exploitation ou bien dans le magasin fermier ouvert en juillet dernier avec dix autres agriculteurs locaux.

"C’est une façon de se diversifier et de continuer à vendre en direct aux locaux et estivants qui passent pour les vacances". Fruits, légumes, fromages, viandes, charcuteries, produits laitiers, etc. Une diversité de produits frais, locaux, tous issus d’exploitations situées à moins de 50 km. Le circuit court par excellence.

Une unité de méthanisation

Et c’est également parce que Cédric a voulu redonner du sens à sa vie professionnelle qu’il s’est lancé avec huit autres exploitants dans le projet d’unité de méthanisation. Intriguant tout ça, n’est-ce pas ? C’est bien connu et cela fait bien rire, certains animaux comme les vaches avec leurs rots et pets libèrent du méthane. Et bien c’est désormais la fin du pet inutile.

Grâce à cette unité, les matières organiques des animaux sont désormais transformées en biogaz, qui est réinjecté dans le réseau GRDF. Une solution écologique et économique pour ces agriculteurs.

Outre le fait de rendre ses lettres de noblesses aux pets d’animaux locaux, Cédric Blond a fait de son exploitation et de ses différents projets un véritable cercle vertueux. Une jolie façon de se diversifier pour continuer à produire du bon et pas que du cochon !

Article écrit par Paule Thomas-Bayard

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