Le lait ne paye plus, autant le transformer en mimolette comme dans la ferme de Tristan Avet en Picardie

À seulement 25 ans, Tristan Avet, agriculteur près d’Amiens, a fait du fromage son quotidien. Tome, mimolette, triple-crème, pont-neuf, crème, beurre, glace… n’ont plus de secrets pour lui ! Rencontre avec l’as du fromage made in Picardie.

C’est dans la ferme familiale à Éplessier que la famille Avet transforme une partie de son lait en fromages et autres douceurs à base de lait. Tristan est la cinquième génération à prendre soin de ses 90 vaches sur les 60 hectares de la ferme de Somme.

Jusqu’en 2016, les vaches étaient chouchoutées pour qu’une grosse partie du lait parte en laiterie. Mais c’est en vue de son installation que Tristan a décidé de se spécialiser dans le fromage.

"Nous faisions un peu crèmerie, notamment avec le beurre, mais c’est vraiment il y a 6 ans que nous nous sommes lancés dans la création et la fabrication de fromages. Nous avons pour cela créé un laboratoire de production sur l’exploitation".

Tristan Avet, fromager par amour de la croûte à Éplissier dans la Somme

*Et chez la famille Avet, ce sont les vaches qui rythment les journées. 4h30 : c’est parti pour la traite ; 5h : hop, le bon lait chaud, tout juste sorti des mamelles de leurs chères vaches, part tout droit au laboratoire pour la fabrication des fromages, yaourts, crèmes, etc.

700 000 litres de lait par an

L’après-midi est, quant à lui, consacré aux soins des animaux et à la gestion des commandes par Tristan. Sur l’exploitation familiale, deux races de vaches broutent côte à côte. Les Prim’Holstein, bien connues pour leur lait, ainsi que les Jersiaises, une race anglo-normande qui donne un lait bien plus riche en matière grasse que ses voisines de prés.

Et c’est grâce aux bons laits de ses vaches que Tristan produit ses Douceurs de lait, nom sous lequel les différents produits issus de la ferme sont commercialisés. "Nous produisons près de 700.000 litres de lait par an. 550. 000 litres sont transformés sur la ferme, le reste part en laiterie". 

C’est après plusieurs jours de formations avant de commencer son activité que la tome devient le premier fromage à voir le jour chez les Avet. "La tome c’est notre produit chouchou. Ce fromage nous permet d’ailleurs de beaucoup jouer avec les saveurs".  Orties, cresson, ail des ours, poivre de Sichuan, oignons, échalotes, graines de moutarde, etc.

La meilleure mimolette de Picardie

Et si la tome fait fureur, elle n’est pas la seule star de la ferme. La mimolette lui a récemment volé la vedette avec sa médaille d’or obtenue lors de la très célèbre Foire d’Arras. "Notre mimolette, c’est la meilleure de Picardie !".  En même temps c’est la seule donc forcément la meilleure !

Elle rejoint donc la collection de médailles obtenue par la famille Avet pour ses douceurs de lait. Et pour Tristan, faire du bon ne rime pas avec expansion. "Nous avons bien réaménagé la ferme lors de mon installation. Nous ne souhaitons pas grossir. Nous sommes plutôt dans une démarche d’améliorations et d’innovations". 

Outre les différentes saveurs de tomes et autres fromages, d’autres produits ont fait leur apparition.

"Nous avons créé pour les fêtes, nos premières bûches glacées fabriquées avec de la glace issue du lait de nos vaches". 

Tristan Avet

Et même s’il n’y a pas de quoi en faire un fromage, on peut souligner que ce fut un véritable succès, puisqu’elles ont toutes été vendues.

Pas de doutes, les fromages et autres douceurs de la ferme des Avet séduisent les locaux, qui peuvent s’approvisionner directement à la ferme ou bien sur les 5 marchés que Tristan fait par semaine. "Les gens viennent parce que nos produits sont vrais. Ils ont le bon goût du terroir et de la crème".  C’est d’ailleurs pour cela que les Ephad et collèges locaux se fournissent chez eux. Parce que la qualité est toujours au rendez-vous ?

Et si on se rega-lait aussi en dégustant tout cela ?.  "Chez nous tout se mange, même la croûte !". 

Avec ou sans croûte, vous n’avez dorénavant plus d’excuses, pour vous régaler avec toutes ces douceurs de lait.

Article écrit par Paule Thomas-Bayard