En soutien aux militants associatifs Anaïs Vogel et Ludovic Holbein, qui ont débuté il y a un mois une grève de la faim pour dénoncer la politique de l'Etat à l'égard des migrants, 300 membres d’Emmaüs jeunent pendant 24 heures pour les soutenir.
"Emmaüs en soutien à Anaïs et Ludovic de Calais", "Stop aux expulsions quotidiennes", "#faimauxfrontières". 300 membres d’Emmaüs de toute la France ont entamé ce mercredi 10 novembre "un jeûne symbolique" de 24 heures "afin de soutenir celles et ceux qui se battent depuis des années pour que les personnes exilées soient enfin considérées et traitées dignement", explique l’association dans un communiqué.
L’action des membres de l’association vise notamment à soutenir Anaïs Vogel et Ludovic Holbein, qui ont entamé le 11 octobre une grève de la faim pour dénoncer la politique de l'Etat à l'égard des migrants. Ils étaient accompagnés du prêtre Philippe Demeestère, 72 ans, qui a stoppé son combat la semaine dernière.
? Plus de 300 membres d’Emmaüs ont entamé ce matin un jeûne de 24h, en soutien à Anaïs et Ludovic, militants en grève de la faim depuis 1 mois à Calais pour dénoncer la politique inhumaine de l’État à l’égard des personnes exilées #faimauxfrontières ✊
— Emmaüs France (@emmaus_france) November 10, 2021
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Ensemble, ils réclament en priorité un moratoire sur les démantèlements de campements en période hivernale à Calais, auquel l’Etat a répondu par l’envoi du médiateur Didier Leschi, directeur général de l'Ofii (Office français de l'immigration et de l'intégration) chargé de trouver des solutions.
"Nous sommes totalement solidaires avec les grévistes, la situation à Calais est catastrophique et elle nous touche", explique Samuel Gautier, fondateur d’Emmaüs Lespinassière (Aude). "Je les ai eus au téléphone, ça les touche d'avoir ce soutien et ça dépasse leurs espérances."
Ouvrir le "dialogue" avec les autorités
Emmaüs dit ainsi relayer les revendications soutenues par 180 associations et plus de 50 000 citoyens sur la crise migratoire à Calais. Ils réclament "la fin des expulsions des personnes exilées pendant la trêve hivernale", "la fin de la dégradation et de la confiscation de leurs effets personnels", et "l’ouverture d’un dialogue entre autorités et associations pour que celles-ci puissent distribuer des biens de première nécessité sur les lieux de vie des personnes exilées."
Pour Emmaüs, "cette expérience permet de dire qu’une société d’hospitalité et de fraternité est possible et indispensable, et que l’action collective est efficace et forte d’avenir."