Le beau-père de Yanis l'a affirmé lors du premier jour de procès : "en aucun cas je n'ai voulu le tuer".
Le beau-père de Yanis, mort à cinq ans en 2017 lors d'une punition pour avoir fait pipi au lit, a dénié toute intention de tuer l'enfant, à l'ouverture lundi de son procès.
"Je ne peux cautionner les faits (...), je l'ai dit et redit: c'est un accident. En aucun cas je n'ai voulu tuer Yanis!", a lancé Julien Masson, à l'issue de la lecture de l'acte d' accusation pour "homicide volontaire sur mineur de moins de 15 ans" devant la cour d'assises du Pas-de-Calais. Durant les cinq jours d'audience, ses avocats vont s'efforcer d'obtenir une requalification des charges en "violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner.
"J'ai besoin de comprendre", réclame la mère de Yanis
"Avec le recul, j'ai été aveugle", a pour sa part affirmé la mère, Emilie Inglard, 23 ans au moment des faits. Placée sous contrôle judiciaire, elle doit répondre d'abstention volontaire d'empêcher un crime. "J'ai besoin de comprendre", a-t-elle ajouté, évoquant en pleurs ses visites sur la tombe de son fils, mais aussi, en réponse à la présidente, la "haine et l'écoeurement" qu'elle ressent désormais envers Julien Masson.Dans la nuit du 5 au 6 février 2017, les pompiers, alertés par ce dernier, découvrent Yanis allongé, en chaussettes et slip trempés, le corps froid et couvert de marques de coups, dans un cabanon où la famille passe le week-end, à Aire-sur-la-Lys. Julien Masson, 31 ans à l'époque, expliquera que l'enfant est tombé inanimé après avoir couru pendant plus d'une demi-heure le long d'un canal par une température de 5 degrés, une punition qu'il lui a infligé pour avoir fait pipi au lit. Il finira aussi par admettre quelques coups légers.
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Julien Masson affirme n'avoir reçu eu aucune visite depuis son incarcération
La version est battue en brèche par les experts, selon lesquels Yanis, décédé d'un traumatisme crânien suite à un coup violent, portait des marques d'étranglement et de bâillonnement et des signes d'immersion dans le canal, ainsi que des marques de coup antérieures à la nuit du drame. Julien Masson doit également répondre de violences par ascendant depuis août 2015, date du début de sa relation avec la mère de Yanis.Selon un de ses avocats, Stéphane Daquo, deux expertises médicales sont toutefois "un peu contraires". "On va se battre là-dessus", a-t-il affirmé. L'enquêteur de personnalité entendu par la cour a décrit un homme, sans emploi au moment des faits, consommant régulièrement des stupéfiants et ayant longtemps vécu dans un isolement social et familial. Très volubile à la barre, où il signale n'avoir eu aucune visite depuis son incarcération, Julien Masson a confirmé avoir rompu depuis déjà dix ans ses liens avec ses parents.Plusieurs associations de protection de l'enfance se sont constituées parties civiles. Dans ce département du Pas-de-Calais où le nombre d'enfants placés est particulièrement élevé, la famille n'était pas suivie par les services sociaux.