Saint-Omer : trois questions sur le procès en appel de Redoine Faïd, qui s'ouvre jeudi

Pour quels faits est-il jugé ? Comment Saint-Omer s'y prépare ? Pourquoi risque-t-il de ne pas avoir lieu ?

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 Le procès en appel de Redoine Faïd pour le braquage d'un fourgon en 2011 s'ouvre ce jeudi 27 février au palais de justice de Saint-Omer (Pas-de-Calais). Un procès "hors-normes", mais qui pourrait ne pas avoir lieu. On résume la situation. 

 

Pour quels faits est-il (re)jugé ?


Le 17 mars 2011, un fourgon blindé de la société de transport de fonds Loomis est attaqué à l'explosif sur une route entre Arras et Douai. 

Ce jour-là, un commando monte un faux balisage de rétrécissement de route grâce à un camion-benne préalablement immobilisé dont le conducteur vient d'être séquestré. Les malfaiteurs tendent alors une embuscade aux transporteurs de fonds.
 

Le fourgon se retrouve bloqué par le camion-benne, les malfaiteurs, armés, disposent des charges explosives sur le pare-brise et la porte arrière, emportent le butin et s'enfuient à bord de deux voitures volées, incendiées ensuite.
 
Entretemps, selon l'instruction, l'un d'entre eux tire quatre coups de feu pour intimider un gendarme de passage, qui pensait intervenir sur les lieux d'un accident. Il n'avait pas été blessé. 

Redoine Faïd, a été arrêté avec d'autres complices dans un snack près de Lille en juin 2011. Il avait été condamné en première instance, le 19 octobre 2017, à 18 ans de réclusion criminelle : le braqueur creillois a toujours nié sa participation, mais selon la justice ce braquage portait sa "signature". 
 
 

Comment se prépare Saint-Omer ?


À Saint-Omer, où la dernière "grande" affaire remonte aux procès d'Outreau en 2004, il a fallu faire de lourds travaux pour permettre de juger un prévenu célèbre pour ses deux évasions de prison : à l'explosif et avec prise d'otages depuis Sequedin en 2013 et en hélicoptère de Réau en 2018.

Dans le palais de justice, il a notamment fallu installer un scanner à bagages à rayons X, indiquait ces derniers jours le Journal du dimanche. "L'évé­ne­ment comme son or­ga­ni­sa­tion sont hors normes pour nous" soulignait auprès du journal hebdomadaire le procureur de Saint-Omer Patrick Leuleu.
 
Le coût du procès ? 250 000 euros, financés par un crédit ministériel. "Les moyens seront proportionnés", nous a assuré Guillaume Thirard, sous-préfet de l'arrondissement de Saint-Omer. "Ils ne seront pas non plus extravagants, mais peut-être sortiront-ils un peu de l'ordinaire par rapport à un procès classique d'assises comme il s'en déroule chaque année à Saint-Omer."
 

À cela s'ajoutent un renfort de policiers autour du palais de justice, ainsi qu'un périmètre de sécurité. Pas de quoi inquiéter les Audomarois pour autant. "Je vais devoir changer un peu mon périmètre pour sortir mon chien !" s'amusait hier une riveraine, tout en s'assurant confiante envers les forces de l'ordre.

 

Pourquoi ce procès n'aura peut-être pas lieu ?



Tout "sensible" qu'il est, le procès de Redoine Faïd reste incertain. Incarcéré au centre pénitentiaire de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais), le braqueur de 47 ans "déclarera qu'il est non coupable et plaidera l'acquittement" à nouveau, a annoncé Me Yasmina Belmokhtar, qui continue de dénoncer ses conditions d'incarcération à Vendin-le-Vieil.
 
Redoine Faid, placé en isolement, poursuit d'ailleurs sa grève de la faim, qu'il avait entamée dans le but de changer de lieu de détention : Vendin-le-Vieil se trouve à une heure de route de Saint-Omer, ce qui représente deux heures par jour. Un transfert à Longuenesse ou Béthune raccourcirait considérablement ce trajet.
 
Ses conseils pourraient également demander un report en raison du mouvement de grève des avocats. 
 
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