Témoignage. "On part d'ici, ce n'est pas de gaieté de coeur" : après les inondations, l'État va racheter un quartier de Blendecques et le raser

Publié le Écrit par Léa Houël

Les 10 maisons de l'impasse A Salengro de Blendecques, sinistrées après les inondations de novembre 2023 et janvier 2024 dans le Pas-de-Calais, vont être rachetées par l'État pour être rasées. La zone deviendra un bassin de rétention. Une page qui se tourne pour les habitants de cette rue.

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Entre les stocks de bois qui sèchent et les carcasses d'appareils d'électroménagers entassées à l'entrée de sa maison, Vincent Maquignon n'aspire qu'à une chose, tourner la page. Cet adjoint au maire de Blendecques, comme les autres habitants de la commune, a assisté impuissant aux inondations à répétition de son habitation cet hiver.

Si l'Aa est de retour dans son lit, la commune tente désormais de se projeter vers l'avenir. Une réunion a donc été organisée lundi 29 avril entre les riverains, la municipalité et l'État pour trancher le sort de l'impasse A Salengro, enclavée par deux bras de l'Aa. Décision radicale, mais nécessaire : les maisons de l'impasse seront rachetées par l'État pour transformer la zone en bassin de rétention. 

Raser les maisons semble être l'unique solution qui s'offre aux collectivités pour éviter de nouveaux drames. À Arques, ce sont 32 maisons sinistrées qui vont subir le même sort.

Racheter puis tout raser

C'est devenu pour lui un rituel. Relogé depuis les inondations de novembre dernier, pas un jour ne passe sans que Vincent Maquignon ne vienne devant son domicile sinistré de Blendecques. "On continue d'allumer la cheminée, on ne sait même pas pourquoi", se résigne-t-il. Depuis la réunion avec la municipalité, il sait enfin ce qu'il va advenir de son logement. 

"On part d'ici, ce n'est pas de gaieté de cœur, on s'est fait une raison, témoigne-t-il au lendemain de cette réunion. Mais on ne pouvait plus vivre dans l'insécurité complète".

Face à sa maison, gorgée de souvenirs et théâtre d'un cauchemar, l'homme se confie, ému aux larmes. "Savoir que ça va être rasé, c'est dur. Mais bon, on est obligés de tourner la page. On ne viendra même pas voir quand ils mettront les coups de pelle dedans parce qu'il y a un passif qui va s'envoler, ça va être dur pour nous."

"Le projet, c'est de se reposer"

Après de longs mois passés dans l'incertitude, l'heure est enfin aux indemnisations. Vincent Maquignon le sait, il ne pourra jamais vendre sa maison au prix qu'elle valait avant les inondations. Mais la reprise de l'État reste plus avantageuse que la vente classique. "Nos maisons ne valaient plus rien, c'était invendable ou vraiment à des prix dérisoires. Là on va partir à une valeur avant sinistre, c'est toujours mieux que rien. Mais on est loin de la valeur du marché actuel."

Le projet c'est de retrouver un bien pour la famille, se reconstruire, se reposer

Vincent Maquignon

Sinistré et adjoint au maire de Blendecques

► Lire aussi : "On ne peut pas se le permettre", vendre une maison après les inondations dans le Pas-de-Calais est-il encore possible ?

L'adjoint au maire est épuisé de la situation, et veut tourner la page au plus vite. Il sait qu'il pourrait faire de longues démarches pour indemniser ses dégâts matériels, mais il préfère passer à autre chose. Désormais, "le projet c'est de retrouver un bien pour la famille, se reconstruire, se reposer. Les 6 derniers mois ont été très compliqués pour nous et l'appétit va en dégraissant. On s'est abîmés la santé."

Il reste encore quelques étapes à la famille de Vincent Maquignon pour renouer avec une vie plus paisible. "On sera obligé de faire un prêt si on veut retrouver un bien équivalent, concède-t-il. On mettra un peu d'argent, mais ce n’est pas grave". Car l'essentiel est aujourd'hui bien ailleurs : "on sera enfin en sécurité."

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